24 heures du mans audi encore double vainqueur au bout du suspense

Beaucoup de connaisseurs misaient sur une victoire de Toyota. Les élément météorologiques en ont décidé autrement avec la sortie de piste de la N¬? 8. Le choix des bookmakers se reportait ipso facto sur l'Audi N¬? 2, un turbo défaillant plus tard, l'Audi N¬?1 jouait son va tout face à la Porsche n¬?20.
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Personne ne pariait sur les Rebellion tant leur grande jeunesse et leur handicap flagrant par rapport aux Hybrid, semblaient devoir les tenir hors du jeu dans la catégorie LMP1. Pour cela au moins le résultat est conforme, même si pour éviter le ridicule, les organisateurs avaient accordé une réduction de poids de 40 kilos et une légère augmentation de l'allocation d'essence.

A 11h06, l'Audi N° 1 marque un arrêt en piste. Toute la salle de Presse se lève pour voir si elle peut rentrer au stand. Non, elle repart et ne s'arrête pas à la pompe, en tout cas pas tout de suite, puisqu'au tour suivant elle emprunte la voie des stands, s'arrête peu de temps et sans ravitailler, repart. Quel mystère se cache derrière ces faits. Un problème de consommation ? Une question d'hybridation?

Au tour suivant , l'Audi N°1 revient à son stand, où elle est rentrée. Un problème moteur est donc décelé. S'agit-il du turbo comme l'autre Audi ? Oui cette panne est confirmée. 

Chez Porsche on ne se réjouit pas, les visages  restent  placides comme celui de Webber qui regarde les écrans de télévision au moment où ils indiquent que  sa voiture, la Porsche toute neuve, prend la tête de la course, à 3 heures et demi de l'arrivée. Voilà donc Audi dans la position du chasseur avec sa N° 2, ce qui va sans doute contraindre la Porsche à hausser la cadence, qui avait été sensiblement réduite depuis pas mal d'heures. Qui aurait pu croire qu'Audi devrait abdiquer ainsi, pour passer les pouvoirs, dès 2014, à la cousine germaine de Stuttgart? Ironie du sort c 'est à ce moment de la prise de pouvoir de Porsche que les communicants de la firme distribuent aux journalistes une carte Digital Porsche Motorsport Media guide et un stylo, sans doute pour nous permettre de chanter les exploits inattendus de leur 919 Hybrid. Le coup est énorme, encore faut-il qu'il aille à son terme!

Et pendant ce temps là, chez Toyota on ressasse des regrets. Regardez la N° 8, à quelle cadence elle roule encore en fin de course, nous avions bien la performance, la fiabilité aussi et un peu de malchance avec ce problème électrique sur notre machine leader  durant des heures: la n° 7.

Selon ces mêmes sources il serait étonnant que Porsche puisse résister au rouleau compresseur Audi lancé à ses trousses.

Effectivement  à moins de 2h30 de l'arrivée, la Porsche N°20 rentre au stand pour laisser le volant à Webber. Il va repartir en pneus neufs qui devraient le conduire jusqu'à la fin. Formidable challenge pour ce vétéran de la F1 qui va peut-être pouvoir compter sur un ravitaillement de moins, car la Porsche parait mieux utiliser son capital énergétique ( essence et électricité) qu'Audi ( diesel et électrique) .

 Au train où vont les choses, rien n'est absolument joué pour la victoire finale. Audi qui avait souhaité par campagne de publicité la bienvenue à Porsche au Mans, va sans doute tout faire pour ne pas avoir à regretter son humour décalé. D'ailleurs, nous nous sommes toujours demandés comment deux marques du même groupe pourraient cohabiter sereinement dans ce monde cruel de la compétition.

A 13 heures Webber sur la Porsche N° 20 rentrait au ralenti. Les dieux de la course ont-ils choisi leur camp. La  Porsche est carrément jetée dans le box. Il semblerait qu'elle connaisse des ennuis sérieux de récupération d'énergie  du côté des freinages. Sans vouloir le dire officiellement, les images du stand indiquent que la N° 20 va devoir rendre les armes.

Effectivement les Audi ont pu se rejoindre en tête et parader comme au bon vieux temps, où la concurrence leur donnait moins de fil à retordre. Toyota se consolait sans doute difficilement avec sa troisième place. La Rebellion N°12 accrochait une quatrième position quasi inespérée.

Lutte sans merci jusqu'au bout en LMP2

En LMP 2, par contre tout le monde s'attendait à vivre une course d'enfer et là personne n'a été déçu.  La tension extrême n'a jamais cessé dans les stands et les stratégies pneumatiques les plus élaborées ont été inventées pour tenter grignoter quelques petites secondes, puisque c'est bien souvent en termes de secondes que se tenaient par la barbichette les protagonistes les plus en vue de cette catégorie. Cette situation évolua un peu en fin de nuit quand la Ligier (OAK) N°35 creusa un petit avantage sur l'Alpine n° 36 et une autre Ligier (Thiriet), la N° 46.

L'Alpine devait abandonner sa place enviable  par suite d'un long arrêt( 12 minutes) pour un problème de goujons sur le moyeu avant gauche, un peu après 9 heures du matin.

Alors que nous devisions avec Jacques Nicolet le Président de Onroak Automotive , constructeur de ces nouvelles autos, qui ne manquait pas de nous rappeler que la course était encore longue, la N° 35 se présentait pour un ravitaillement. Surprise, la voiture était rapidement poussée dans le stand. Nous sommes alors aux premières loges pour suivre une intervention  aussi imprévue que difficile.

Une belle partie de mécanique

Le capot arrière est enlevé, les mécaniciens se précipitent sur le disque de frein arrière droit; L'étrier ne veut pas s'enlever normalement. Malgré les gants les mains brulent, on court chercher des tissus isolants dans les tiroirs, on demande des outils et c'est à grands coups de marteau que l'on s'échine à sortir l'étrier récalcitrant. Pendant ce temps là, les motoristes en profitent pour  récupérer des données et vérifier le fonctionnement moteur. L'étrier a lâché prise, le changement de disque s'opère alors. On entrevoit la fin de la séquence panique à bord. 4 roues neuves sont mises en place, le capot est ajusté, verrouillé et vérifié. La voiture retrouve la piste de ravitaillement, on fait le plein et c'est reparti avec 9minutes dans les carreaux et une première place de catégorie abandonnée à l'autre Ligier qui en a profité et devance sa cousine de deux tours. Durant toute l'opération, pourtant tendue, Jacques Nicolet n'a pas manifesté d'impatience ou demandé quoique ce soit à qui que ce soit. Il connait trop bien la course pour en accepter les aléas et, de toute manière c'est encore une Ligier qui mène la danse en LMP 2. Alors, en tant que constructeur, si c 'est une écurie cliente qui gagne cela démontre que le produit fourni est de qualité équivalente à une auto usine. A l'heure du business c 'est bien entendu un facteur non négligeable.

Des passes d'armes incessantes

La Ligier Thiriet ayant connu des soucis de suspension c'est donc l'autre Ligier celle de OAK qui a repris la tête, mais à ce duo s'est jointe la Zytek N°38 entre les trois  autos, on ne trouve jamais plus de 5 à 10 secondes d'écart . Qui sera le mieux avisé pour gérer les ravitaillements ? L'Alpine N° 36 n'a pas renoncé à monter sur le podium. Nelson Panciatici qui a de nuit enchainé presque 4 heures d'affilée au volant, a été lancé pour la fin de course avec pour mission sus au podium.

Il a réussi à réaliser la fin de course que l'on attendait de lui et se place derrière  la Zytech N° 36 de Jota sport et la Ligier Thiriet N° 46.

 En conclusion d'une édition digne d'être rangée dans les mémoires avec une étiquette grand cru 2014, nous pouvons affirmer que la catégorie LMP1 a vu se dérouler une course se jouant sur les défaillances et éliminations, nous créditant d'un nombre impressionnant de changement de leader.  En catégorie LMP 2 nous avons assisté à une course moins rebondissante mais très âpre sportivement.

Classement des 24 heures toutes catégories:

1- N° 2 Audi Sport team Joest: Fassler. Lotterer/ Tréluyer  379 tours

2- N° 1 Audi Sport team Joest: di Grassi/ Géné/ Kristensen 376 tours

3-  N° 8 Toyota Racing: Davidson/Laqierre/Buemi 374 tours

4- N° 12 Rebellion Racing: Prost/ Heidfeld/Beche  360 tours

5- N° 38 Jota Sport: Dolan/Ticknell/Turvey 355 tours

6- N°46 Thiriet by TDS Racing: Tyhiriet/Badey/Gommendy  355 tours

7- N° 36 Signatech Alpine: Chatin/Panciatici/Webb 355 tours

8- N° 24 Sébastien Loeb Racing: Rast/ Charouz/ Capillaire  354 tours

9- N°35 OAK Racing: Brundle/ Mardenborough/Shulzhitisky 354 tours

10- N°43 NewBlood by Morand:  Klien/ Hirsch/ Brandela 352 tours 

 32 équipages  figurent au classement

 

Crédit photographique: Gilles Vitry La Revue automobile

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