Essai SEAT Leon ST Cupra : en pèlerinage au Nurburgring

Après avoir livré bataille contre Renault Sport et la Megane RS sur le Nürburgring, Seat a décliné sa recette Cupra à la Leon ST. Au final, la sportive s'est offert le titre du break le plus rapide sur l'Enfer vert. Rien que ça. Pour évaluer ses capacités, nous avons mené un pèlerinage sur le circuit allemand.
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Ces dernières années, le Nürburgring est devenu le nouveau juge de paix des constructeurs. Les temps au tour caractérisent désormais les sportives, au même titre que les valeurs pondérales ou de puissance lâchée par le moteur. Avec la Leon ST Cupra, Seat a lancé sur le marché le break le plus rapide sur le Nürburgring, avec un chrono enregistré en 7’58’’12. Un temps record qui a, une fois de plus, chamboulé la hiérarchie établie sur ce circuit.

La polyvalence au centre du cahier des charges :

Pour notre pèlerinage, nous avons donc emprunté les voies terrestres, pour mieux faire connaissance avec notre monture. Un périple de près de 600 km depuis Paris, pour rejoindre le petit, mais très animé village de Nürburg, en Allemagne. Passé l’encombrement des rues parisiennes, la Seat Leon ST Cupra dévoile tout son potentiel en matière d’homogénéité et de confort. Avec la suspension réglée sur son mode le plus souple, le break parvient à faire oublier ses jantes de 19 pouces et sa vocation sportive : les consommations restent maîtrisées (nous avons relevé une moyenne de 6,5 litres sur autoroute) et la sonorité peu présente.

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Comme la plupart de ces nouvelles sportives au tempérament bipolaire, elle se transforme en machine à sensations en une fraction de seconde. Aux barrières de péages et à chaque dépassement des innombrables poids lourds, la tentation de solliciter les 280 ch et 350 Nm de couple s’impose. Les reprises sont plutôt correctes, avec une boîte DSG qui enchaîne les rapports comme à son habitude, alors que la sonorité transmise via le SoundAktor témoigne de la rage de ce bloc, qui gère bien l’arrivée de la cavalerie. Même si le train avant est équipé d’un autobloquant électronique, certaines violentes remises des gaz en sortie d’épingle ou aux barrières de péage mettent à mal les pneus.Toutefois, les remontées de couple dans la colonne sont aux abonnées absentes.

Avant de rejoindre notre lieu de pèlerinage, nous avons fait une escale rapide au circuit de Spa-Francorchamps, autre sanctuaire automobile. Il n’était pas question pour nous de limer le bitume belge, mais simplement de contempler la beauté de l’endroit et de s’offrir une pause visuelle autour de notre break compact. Toute notion subjective mise à part, la Seat Leon ST Cupra est particulièrement réussie au chapitre cosmétique. Le regard perçant et la bouche large, signe de sportivité, cohabitent facilement avec le sac à dos, d’un volume de 587 litres. Très utile pour y caser le matériel photo, les sacs de voyage, des casques et autres provisions. L’habitacle, lui, est en revanche plus triste. La version Cupra se distingue du reste par un combiné d’instrumentation spécifique et une base de commande de boîte frappée du label sportif de la marque. Pour le reste, on fait face à une planche de bord sans réelle audace stylistique, bien assemblée, certes, mais avec des matériaux qui semblent empruntés aux voitures des années 90.

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Parfait pour faire les courses et la course :

Après cette courte pause revigorante à Spa, nous arrivons sur notre lieu de dévotion, le célèbre Enfer vert. Une zone de débauche mécanique, aux antipodes des prêches de certaines têtes pensantes nous obligeant à lever le pied devant des radars leurres et autres drones de surveillance. L’endroit idéal pour se lâcher, pilotes du jour comme montures, sur ce terrain exigeant. Passé les premiers tours de découverte (une centaine étant nécessaires pour appréhender la totalité des 176 virages), il est temps de faire appel à toute notre humilité pour fouler le bandeau de bitume peint comme les routes sur une étape du Tour de France.

Même novice, il est aisé d’imprimer un rythme soutenu sur ce circuit, qui met en lumière la grande facilité de conduite de la Seat Leon ST. Avec le mode Cupra, les mouvements de caisse sont parfaitement maîtrisés et le break plonge d’un virage à l’autre. Une caractéristique très utile sur ce parc d’attractions, où l’on enchaîne une série de courbes rapides. Nous adopterons prestement le mode manuel de la boîte robotisée DSG : en mode sport, l’unité va chercher vainement la zone rouge, ce qui n’est pas vraiment indiqué à certains endroits qui réclament du couple. Toutefois, elle reprend trop souvent la main et passe les rapports à sa guise lorsque c’est nécessaire. On regrette des filets de sécurité trop présents, tout comme l’est l’ESP, en veille constante. Preuve que cette compacte sait faire oublier son caractère grand public.

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Une fois les réglages de la voiture trouvés, il est temps de mettre les gaz. Soit sur la majeure partie de ce tracé très rapide, où quelques rares portions sollicitent les freins. Comme après la bosse de Flugplatz (piste d’atterrissage en allemand), que l’on négocie pied au plancher pour freiner fort dès que la voiture est posée sur ses quatre roues. Un grand moment de solitude, où l’on se retrouve soi-même face à la barrière de sécurité et à notre foi dans le Ciel. Toutefois, le break sportif espagnol digère à la perfection l’exercice avec un freinage puissant et jamais en défaut. Plus besoin d’être béni. La direction est précise et rapide, ce qui permet de corriger les quelques erreurs ou excès d’optimisme sur des virages en aveugle. Elle manque cependant de feed-back, comme dans le Karoussel, où le revêtement exécrable ne se fait à aucun moment ressentir dans la colonne de direction.

La sportive à tout faire :

Après avoir tourné cinq fois autour du château de Nürburg, nous sommes donc entièrement essorés par ces presque 20 km à chahuter sur la topographie atypique de ce circuit. La Seat Leon ST Cupra a fait face à toutes les épreuves que nous lui aurons infligées durant ce périple. Elle n’est pas exonérée de reproches, comme sa motricité mise à mal en limite ou encore les sièges fermes et au maintien perfectible, mais elle parvient à atteindre le haut du tableau en matière de sportive (elle l’est) polyvalente. Ce n’est donc pas un hasard si elle occupe le rang du break le plus rapide sur le Nürburgring, devançant l’Audi RS4 avec un temps de 7’58’’12.

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Elle est le mix parfait entre la légèreté d’une Volkswagen Golf GTI et la force de frappe brute d’une Golf R, l’aspect pratique en plus, ce qui ne lui offre aucune concurrence en face. Il n’y aurait que la Ford Focus SW ST à lui opposer, bien que moins puissante, ou la Golf R SW, plus puissante, mais aussi plus lourde avec sa transmission intégrale. D’ailleurs, certains pourraient regretter l'absence des quatre roues motrices sur la Seat. Qu’importe, elle est déjà, osons le confesser, la sportive la plus polyvalente qui existe. Oui, un break familial peut être très sportif. Un blasphème ? Où ça ?

Note : 16/20

Bien vu :
- Performances
- Caractère moteur
- Comportement
- Polyvalence

À revoir :
- Ambiance intérieure
- Gestion de boîte DSG en conduite sportive
- Maintien latéral des sièges de série
- Prix pratiqués

Crédit photo : Soufyane Benhammouda / La Revue Automobile

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