Essai vauxhall vxr220 un karting de 320 ch

Pour développer son image de marque vieillissante, Opel, en partenariat avec Lotus, pose sur le marché en 2001 le Speedster. Produit à Hethel en Angleterre, le fief de Lotus, le roadster se décline sur ce marché sous le nom de Vauxhall VX220. Pour parfaire sa différence, la filiale d'Opel lance le VXR220, une édition limitée à 65 exemplaires. Sur l'invitation de la société SC42, nous avons eu le privilège de prendre les commandes du seul Vauxhall VXR220 en France.

Si le roadster de General Motors est proche de la Lotus Elise, Opel a toutefois été libre dans le développement du modèle. Ainsi, hormis les versions 2.2 l et 2,0 l turbo, Vauxhall s’est orienté vers une déclinaison plus affutée en partenariat avec Opel Performance Center, inaugurant le badge VXR. En 2004, le VXR220 voit donc le jour avec au menu un 2,0 l turbo de 220 ch pour 285 Nm de couple, des jantes Speedline spécifiques (16 pouces à l’avant et 17 à l’arrière), des amortisseurs Bilstein, des disques de plus gros diamètre, une ligne d’échappement Sport Milltek, un turbo exclusif, de gros injecteurs, divers gimmicks stylistiques et quelques kilos glanés par la suppression d’équipements de confort.

Au contraire de la Lotus Elise qui affiche des traits plaisants, le roadster dispose d’un style esquissé avec l’aide d’une équerre. Le Vauxhall VXR220 se distingue du reste de la gamme avec une teinte rouge (62 exemplaires suivis de trois autres noir, gris lunaire et jaune) et diverses touches de noir mat sur la calandre, le tour de pare-brise, les rétros, l’aileron arrière ou la trappe à essence. Notre version d’essai s’agrémente d’un diffuseur qui, avec les jantes Speedline Corse et ses sorties superposées, renforce son orientation sportive.

L’habitacle, fidèle au précepte du light is right, est aussi intime que celui d’une Lotus Elise. Comprenez que l’espace y est compté et que vous ne devrez pas être réfractaire au contact épidermique avec votre passager. Le code couleur est similaire à la livrée extérieure avec une sellerie en Alcantara rouge et divers éléments noirs. Gain de poids oblige, le Vauxhall VXR220 d’origine se passe d’autoradio. Un choix corrigé par ses anciens propriétaires : superflu au regard des deux trompettes arrière. Cependant, le patron de la société SC42 a fait le choix de convertir la position de conduite. Hérésie pour certains, utile pour d’autres, la conduite a gauche a été salutaire lors de notre essai sur les petites routes du parc naturel régional du Pilat.

Avec un turbo gavant les 4 cylindres, le Vauxhall VXR220 a fait le bonheur des préparateurs. Ici, c’est les Anglais de chez MMG et le Garage Bonhomme dans la Loire qui se sont penchés sous le capot. Avec une reprogrammation du calculateur, une admission revue, un système de refroidissement modifié et quelques autres modifications, le 2,0 l passe de 220 ch à 320 ch alors que le couple grimpe 480 Nm. Avec sa masse contenue de 930 kg, l’engin affiche un ratio de 2,906 kg/ch, une valeur partagé avec l’Aston Martin V12 Vantage S. Il y a pire comme comparaison.

Si un Opel Speedster de 147 ch suffit à vous donner la banane pour une semaine, ce Vauxhall VXR220 offre des crampes aux zygomatiques pour le mois complet. Avec cette cavalerie, le roadster vous cale au fond du siège baquet à chaque sortie de courbe. Dès la moitié du compte-tour, le turbo se réveille et pousse le VXR220 vers l’horizon. C’est violent, explosif et forcément jouissif. A cela s’ajoute un spectacle auditif rare de nos jours : la boite à air fait savoir qu’elle travaille, la dumpvalve revendique son dur labeur par des soupires incessants alors que l’échappement spécifiquement mis au point par SC42 est une merveille explosant les tympans de toutes les âmes vivantes sur un secteur de 100 mètres à la ronde. Rauque et métallique, le son s’accompagne de déflagrations au levé de pied alors que dans le fond du compte-tour, les résonnances parviennent même à singer le son produit par un avion en déperdition !

En sortant de l’usine anglaise, le Vauxhall VXR220 est équipé de pneus Yokohama A048 et d’amortisseurs Bilstein au tarage spécifique. Mais c’est finalement des Michelin Pilot Sport 3 et des Nitron Race 46 qui équipent notre version d’essai. Les chaussettes se ventousent à la route alors que les amortisseurs, suffisamment fermes, affiche un filtrage convenable pour préserver la colonne vertébrale des passagers. Nous regratterons la géométrie perfectible de ce modèle, qui ne nous aura pas permis de tirer la quintessence du châssis. Toutefois, la direction est toujours aussi millimétrée alors que les remontées d’informations permettent de lire la route comme une encyclopédie ouverte. Le freinage a quant à lui été modifié par un kit gros freins 6 pistons de chez Tarox : le must.

Pour retrouver des sensations similaires au Vauxhall VXR220, il faudrait aller piocher parmi les Lotus Exige les plus virulentes du marché. Car avec ses 320 ch, cette préparation est tout simplement impressionnante et affiche un rapport prix/sensation introuvable dans la catégorie. Mais inutile de vous ruer sur votre chéquier, les Vauxhall VXR220 sont des collectors introuvables en France (véhicule non conforme aux yeux de notre chère administration) et cet unique exemplaire dans l’Hexagone n’est pas à vendre. En revanche, elle sert de vitrine à la société SC42, spécialisée dans la vente de Lotus et autres dérivés light is right. Mais rassurez-vous, si vous voulez pousser la cavalerie de votre Opel Speedster Turbo, l’entreprise ligérienne propose tout un catalogue de pièces aftermarket dont la très (trop ?) sonore ligne en inox.

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