La bugatti 57 superbe vitrine pour auto classique touraine

Stands de marque, stands de vente, stands des amis de Delage, de Berliet ou des clubs Delahaye Hotchkiss…, stands de restaurateurs de voitures de collection, on trouve tout cela à Rétromobile. Nous étant intéressés à cette catégorie des officines ayant pignon sur les allées du salon, nous avons pu constater que l’on trouvait toutes sortes de niveaux de qualité dans ce genre de prestations.

Beaucoup de détails comme la qualité de la sellerie, l’ajustement des portières, la précision de l’accastillage, les galbes impeccablement maitrisés des ailes, ou encore l’authenticité exceptionnelle du tableau de bord, nous ont conduits à jeter notre dévolu sur la BUGATTI de 1937 restaurée pour un client, par AUTO CLASSIQUE DE TOURAINE.

A la tête de cette entreprise d’artisanat d’art Patrick DELAGE accepte de répondre à nos questions. Pouvez-vous, Monsieur DELAGE nous raconter l’histoire de la restauration de cette magnifique voiture ?

« Très simplement, le client nous a confié un châssis, un châssis raccourci de BUGATTI 57, en nous demandant de refaire un modèle de carrosserie GANGLOFF. Parmi les trois possibilités, notre client a choisi le modèle avec les ailes longues sur un châssis de 1937. Vous avez le résultat sous les yeux. Nous avons donc dû faire, les modèles de carrosserie, le grand plan, tirer un modèle de carrosserie en fil de fer de manière à revoir ce que donnerait la carrosserie. Lorsque le client, sur le plan ergonomique a été satisfait de la hauteur du pare-brise, la manière dont il était assis au volant, nous avons dû ensuite, faire toute la charpente en bois, puis tôler la voiture entièrement. Bien entendu, une fois la tôlerie terminée, il a fallu préparer la voiture, la peindre faire toute la sellerie en cuir en tenant compte des choix du client pour ce qui concerne les couleurs, le choix des peaux. Les fermetures de portes, les poignées le système de décapotage tout a été également refait. »

Vous repartez donc totalement de zéro ?

« Oui tout à fait, et l’on sort une voiture complètement terminée. »

Les jantes plaisent bien à notre photographe.

« Il a bien raison. Il se trouve que la voiture est équipée de jantes BORRANI. Comme par le passé, cette maison continue à fabriquer des jantes depuis 1922 et, tout particulièrement a refait des modèles pour les Bugatti. »

Combien a-t-il fallu passer de temps pour obtenir un résultat aussi réussi ?

« Serge notre chef d’atelier me confirme qu’on arrive au bout du compte à 2500 heures de travail. Sur cette voiture ça n’est pas nous qui avons la responsabilité de faire la mécanique. »

Quelle est la difficulté majeure dans ce genre d’exercice ?

« C’est de devoir partir de rien et arriver à ce que tous les détails par exemple comme les fermetures de portes, les gâches, les joints en caoutchouc (qu’il a fallu refaire) s’ajustent pour que la porte ne vibre pas, mais ferme simplement. C’est une foultitude de petits détails qui sont à régler et qui prenne beaucoup de temps à chaque fois. »

Le propriétaire-client a- t-il l’intention de rouler avec cette très belle pièce d’exception. Nul ne le sait. En tout cas, Patrick DELAGE contemplant l’œuvre de toute son équipe d’artisans condamnés à chaque fois à l’excellence, termine l’entretien par ces mots :

« Cette voiture est très valable pour les concours d’élégance, en plus ce modèle est très agréable pour des rallyes. »

Crédit photos : Gilles MOLINIER