Rallye de suede quand la glace se fait rare

Les climatologues s'écharpent allégrement pour convaincre ou réfuter que la terre se réchauffe. Les pilotes et les organisateurs du Rallye de Suède qui se déroule jusqu'au 9 février, auront bien eu tendance à croire les partisans de cette thèse du réchauffement inéluctable.
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Ce matin alors que les hostilités menaient les équipages en Norvège, tout le monde faisait grise mine. La Suède, c’est par tradition le banc d’essai des solutions extrêmes en termes de mécanique et de pneumatiques et là, peu de neige et, plus grave, la température oscillait autour de moins un degré alors que l’an dernier l’on frisait les moins trente, avec en prime une sérieuse couche de neige glacée, pour faire joujou.

Une gestion délicate de l’allocation pneumatique

Depuis mercredi avec le roulage pour les tests d’avant course, tout le monde tentait de préserver le capital pneumatique constitué par une allocation réglementaire de 24 pneus pour la course et 4 pour la séance du shakedown. Il faut savoir que, si traditionnellement au rallye de Suède on se régale à voir les voitures en dérive sur la neige ou la glace, la course cette année est toute différente. Dans ce rallye hivernal par définition, où il est fait obligation aux pilotes de monter des pneus cloutés dont la caractéristique est de se dégrader voire de s’arracher si l’on roule sur des revêtements dépourvus de neige, les concurrents tous rentrés sans encombre de leur incursion norvégienne, on redoute pour la journée de jeudi de rencontrer plus la boue que la neige ou la glace.

Alors quelle sera la conclusion des cogitations logistiques et des exploits sportifs, il est bien encore trop tôt pour le dire et comme Thierry NEUVILLE satisfait de cette première étape, nous pensons que la vraie course commencera demain.

Pourtant 7 épreuves spéciales ont été disputées sur les 24 au programme et si les 3 Volkswagen mènent le bal comme on pouvait s’en douter, les HYUNDAI sont encore en course contrairement au récent rallye de Monte Carlo et ne sont pas larguées.

La guerre des pneus n’aura pas lieu

En Championnat du Monde des Rallyes, le FIA WRC, quatre manufacturiers se partagent le plateau, Pirelli, Hankook, D-Mack et Michelin, mais c’est ce dernier qui s’assure la part du lion, en équipant la totalité des équipes officielles dans la catégorie RC1 (les voitures WRC). Citroën Racing, Hyundai Motorsport, Volkswagen Motorsport et M-Sport (Ford) ont tous fait confiance à Bibendum et déclarent d’une seule voix : « Si tu veux gagner tu n’as qu’un choix : t’équiper de pneus Michelin ».

Ainsi au plus haut niveau, on peut dire que la guerre des pneus n’aura pas lieu, tout au moins pour le choix.

Le manufacturier clermontois propose effectivement à ses équipes partenaires le MICHELIN X-ICE NORTH 2 : sculpture de glace dont les caractéristiques sont les suivantes :
Dimension : 195/65R15 (15/65-15)
Largeur : 195 mm
Hauteur du flanc : 125 mm
Diamètre : 15 pouces
Type de sculpture : asymétrique directionnelle (pneu droit – R – et pneu gauche – L –)
Nombre de clous : 384 (20 clous par décimètre linéaire, selon le règlement de la FIA)
Protrusion des clous : 6,5 mm
Longueur totale du clou : 20 mm
Poids d’un clou : 4 grammes
Poids (avec clous) : 12 Kg environ Conditions d’utilisation : de -30°C à 0°C

Des compromis multiples pour une définition complexe

Quand on sait que la définition d’un pneumatique spécifique et son développement s’opèrent bien des mois en amont de la course, on mesure tous les compromis qui doivent être arbitrés. En effet, un dessin très ouvert permet l’évacuation rapide de la neige. En revanche, à cause de la flexibilité de la gomme, il a un impact négatif sur la stabilité du véhicule. En outre, des pains de gomme très espacés sont fragiles en cas de roulage sur terre et pierres exposées.

Comme pour la sculpture du pneu, les clous du MICHELIN X-ICE NORTH 2 sont le résultat d’une recherche sur la forme, les métaux et sur le système d’ancrage dans la gomme, car le « cloutage » comporte également ses problématiques. La contrainte principale demeure la longueur du clou à la sortie de la gomme. Plus cette protrusion est élevée et meilleur est l’adhérence sur glace. En revanche, des clous très longs risquent de s’arracher rapidement car, lors de chaque contact avec le sol, ils se plient sous le poids de la voiture. En cas de roulage prolongé sur terre, des clous très longs ou forgés dans un métal trop tendre, s’arrachent ou s’endommagent très rapidement.

Le rallye est lancé dans des conditions quasiment hors épure mais, les dés sont lancés. Chaque pilote engagé en WRC doit composer avec l’état de la spéciale et des pneus Michelin dont il dispose et, qu’il connait à priori dans des conditions hivernales normales. Il bénéficie en outre des conseils des techniciens maison, alors que 8 monteurs ne rechignent pas à la tâche. Dans les autres catégories, où les autres manufacturiers sont présents il ne fait pas de doute que l’on surveille, également avec inquiétude, le thermomètre. Malheureusement, pour tous les pilotes la joie de se livrer à fond dans des glissades spectaculaires sera sans doute limitée pour cause d’économie de clous, par suite de températures élevées.

Ce soir au parc fermé d’HAGFORS on rêve d’un coup de froid hypothétique sur la campagne environnante.

Mais, on vous le dit, ma brave dame, tout fout le camp, même la glace en Suède en hiver !

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