Rencontre avec une seat taillee pour courir au nurburgring

La Presse automobile a tout intérêt à fréquenter les circuits, en dehors des compétitions. En effet, il s'y passe régulièrement des choses intéressantes (souvent confidentielles) à preuve cette rencontre de notre ami Gilles VITRY photographe, sur les Circuits de l'Est parisien à Dreux, avec une SEAT un peu particulière.
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En fait, William LORMETEAU, le mécanicien préposé aux essais tournait ce jour là pour vérifier la pertinence des modifications apportées sur cette bête de course, tant au plan de la température moteur que de la régularité du débit de la pompe à essence. En dépassant cet aspect technique formel, nous avons remonté le cours d’une belle histoire d’hommes modernes et de passion pour mieux vous présenter cette très belle auto.

La passion raisonnée de Philippe SALINI

La course automobile démangeait depuis des années Philippe SALINI qui, la trentaine dépassée, s’est enfin autorisé à s’essayer au karting, puis  s’est engagé avec son frère Stéphane dans les courses VdeV. L’objectif de courir les 24 heures du Mans fut contrarié pendant deux années de suite, faute de sélection de la voiture, une W.R Zytek. Il fut alors fait appel à un pilote professionnel , Tristan GOMMENDY,  pour développer de manière optimale le prototype français. Bingo ! Une fabuleuse récompense couronnait cette collaboration avec une participation aux 24 heures du Mans 2010, couronnée  à l’arrivée, par une huitième place dans la catégorie.

Les frères SALINI, toujours épaulés par Tristan GOMMENDY, ont alors décidé  de courir, avec quelques chances de bien figurer, les célébrissimes 24 heures du Nurburgring. Avant de toucher au but, il convenait de  participer - en vue d’une qualification possible - à un certain nombre de courses du championnat endurance tourisme allemand, toutes disputées sur le très difficile circuit avec sa portion du tracé F1 plus la boucle du Nordschleife, surnommée « l’enfer vert. » 

Une voiture entièrement dévolue au Nurburgring

La voiture scrutée par nos objectifs est donc celle qui ambitionne d’affronter en 2014 le peloton un peu dingue de voitures aussi différentes que des MERCEDES SLS AMG GT3, des AUDI R8 LMS Ultra, ou PORSCHE 911 GT3 (les vainqueurs des trois dernières années) ou, tout aussi bien, des voitures croisées au quotidien, comme la SEAT Leon dont nous dressons le portrait particulier.

Tristan GOMMENDY possède bien entendu une très grande expérience en monoplace et en protos avec ses nombreuses participations en F3 en Formule Renault V6, en Superleague Formula ou encore sa dernière participation aux 24 heures du Mans sur l’ALPINE Renault Signatech. Même s’il est amené à travailler sur une voiture de tourisme, son excellent bagage technique lui permet sans problème d’orienter valablement le développement entreprise sur la base d’une SEAT Super Copa.

Le moteur 2 litres turbo développe normalement 305 chevaux pour un poids d’environ 1200 kilos.  Pour améliorer sensiblement les performances, l’équation semble assez simple : diminuer le poids et augmenter la puissance. L’objectif du team S.K. RACING tient en deux chiffres : 380 chevaux et moins 40 kilos.

Il est évident que pour atteindre ces valeurs, les contraintes de tous ordres vont évoluer et, il convient maintenant, en parallèle du développement, de maitriser parfaitement l’amortissement, la motricité de cette traction avant et le freinage. C’est bien sûr ce à quoi toute l’équipe s’attache actuellement.

Si pour apprendre le tracé compliqué du Nurburgring des séances sur PlayStation pouvaient être instructives pour les pilotes, la recherche optimale de performance passe par des essais et des courses préparatoires au grand rendez-vous des 20-22 juin 2014.  

Même si Tristan GOMMENDY confesse n’être pas trop compétent pour les courses de voitures à portières, et moins encore avec une traction avant, il ajoute bien vite que la SEAT ainsi revue et modifiée, se montre très agréable à conduire, bien équilibrée et disposant d’un excellent train avant permettant de disposer d’une belle agilité sur le circuit tourmenté de l’Eifel.

Actuellement l’évolution moteur en est au stade 330 chevaux et, il en manque visiblement encore quelques uns pour  atteindre plus rapidement la vitesse de pointe actuelle d’environ 260 kilomètres/heure et même la dépasser un peu. Ce ne serait d’ailleurs pas un luxe car sur les 25 kilomètres du Nurburgring la cavalerie dispose de bien des lignes droites pour s’exprimer et les autres concurrents ne s’en privent guère, comme les rivales jurées de la catégorie, les intouchables AUDI TTRS

Néanmoins, les pilotes apprécient bien cette auto qui leur permet d’excellents passages en courbe. 

« On arrive bien à lutter avec les Porsche, nous disposons vraiment d’une bonne base, l’auto est facile à régler, ce qui permet de ne pas se prendre la tête. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur le trafic et la course » déclare Tristan.

« Cette SEAT Super Copa, c’est bien une super caisse. Nous avons là une très bonne base. La voiture n’est pas piégeuse, elle est même facile à piloter. On dispose d’un excellent train avant. Notre problème maintenant que nous connaissons mieux ce circuit exceptionnellement difficile du Nurburgring,  c’est de pouvoir générer plus d’appuis sans perdre de vitesse de passage » complète Philippe.

Alors même pas un petit défaut à l’horizon ?

« Sur cette auto nous disposons de palettes au volant pour les passages de vitesses et, comme le système électronique est un peu lent, sur un freinage court et appuyé on est limité pour descendre les rapports et ça, il faut faire avec », concède Tristan.

Pour l’aboutissement d’un rêve en 2014

Le travail de développement sur cette voiture, intéressante également par son excellent rapport qualité/prix, va se poursuivre tout au long de l’hiver. Deux ou trois courses sur le Nurburgring serviront de préparation ultime pour la grande aventure des 24 heures du mois de juin 2014. Les trois larrons (couple à trois : les deux frères SALINI et Tristan GOMMENDY, dixit Philippe) salivent déjà à l’idée d’accrocher à leur palmarès une belle perf dans la catégorie SP3T. La concurrence sera rude, mais le moins que l’on puisse dire c’est que la montée en puissance et des pilotes et de la voiture, aura été organisée de manière rationnelle et méthodique. 

Avant de viser la perf il fallait apprendre ce circuit tellement spécial, que ça a pris un peu de temps... » conclut Philippe SALINI

On remarquera d’ailleurs que c’est le tracé du circuit allemand qui figure sur le tableau de bord. (le pot d’échappement monstrueux étant destiné à réduire les décibels pour le voisinage du circuit) 

Les repères sont en place. Les temps au tour des concurrents potentiels directs sont connus, ceux de l’équipage de la SEAT spéciale Nurburgring aussi. La marge de progression concerne maintenant cette auto dont toute la destinée est de terminer sur le podium la course d’endurance mythique allemande. Affaire à suivre.

Crédit photos : Gilles VITRY

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