Dacia Duster Duster ECO-G 100 4x2
2021 56843 km Manuelle Essence
Après une intéressante visite de l’usine, me voilà enfin devant mon jouet du jour. Enfin, c’est l’impression que la voiture me donne de prime abord, mais c’est clairement un jouet pour adulte averti. La recette de la potion magique est connue depuis des lustres : le poids réduit au maximum et une puissance accessible.
La SECMA F16 Turbo repose sur un châssis tubulaire en acier, articulé autour d’une poutre centrale qui fait également office de réservoir d’essence. Cette astuce permet de gagner la place et le poids d’un réservoir tout en offrant un équilibre constant à la voiture, quelle que soit la quantité de carburant. J’admire l’idée, tout comme j’admire le travail considérable réalisé à l’usine. Pour faire simple, excepté la sellerie, tout est fait sur place, au point de construire les outils qui servent à construire les véhicules. Un vrai travail de passionné, pour concevoir des voitures passionnantes à prix décent (31 250 €).
Il est temps de m’installer à bord, avec un problème de taille. Pour réduire le poids, il faut réduire les dimensions, ce qui n’est pas compatible avec mon gabarit. Il faut dire que la SECMA ne mesure que 1,16 mètre de haut ! Tant pis, j’ouvre la porte en élytre (option à 1 750 €) et je m’installe dans le siège en cuir rouge. Les jambes trouvent leur place grâce au pédalier réglable en profondeur, mais la tête touche le tissu de toit… Ce n’est pas grave, le constructeur a tout prévu et je peux enlever cette partie. Me voilà bien calé dans la F16, ayant hâte de découvrir l’engin.
Pas si simple
Je démarre le moteur 1,6 Turbo issu de la Peugeot 308 GT qui s’exclame d’une manière que je ne lui connaissais pas. Pour cause, le silencieux d’échappement maison a été travaillé en ce sens et c’est réussi. J’attrape le levier de vitesse, passe la première et embraye en douceur afin de mettre la F16 T en mouvement. Jusque-là, c’est très facile et les 285 Nm de couple présents dès 1 750 tr/min me permettent de rouler en 6e à 50 km/h. Néanmoins, le maniement de la boîte me pose quelques problèmes, le petit volant sans direction assistée demande une bonne poigne et le freinage sans assistance est ferme à souhait.
La boîte de vitesses semble offrir de prime abord un comportement erratique. Je me retrouve à passer de la seconde à la cinquième, ou me rate en passant de la troisième à la seconde en cherchant la quatrième. J’ai beau prendre mon temps et bien décomposer mes mouvements, je me rate une fois sur quatre, à un rythme pourtant tranquille. Le freinage me cause également quelques menus tracas. Je n’ose pas appuyer comme une brute sur la pédale du milieu et je me retrouve, in fine, à ne pas assez freiner.
Juste géniale
Vous l’aurez compris, je suis heureux. Non, ce n’est pas de l’ironie, je suis vraiment heureux de ne pas avoir affaire à une voiture banale qui me facilite la vie. C’est ce que je suis venu chercher ici, une voiture qui me demande de la comprendre, de l’apprivoiser, de la posséder. Je n’ai pas simplement à tirer une palette pour que le rapport suivant s’enclenche en je ne sais combien de millisecondes, je dois faire l’effort de débrayer, d’enclencher le bon rapport et d’embrayer. C’est là que se situe le charme de ce genre d’engin : faire corps avec lui. Je ne demande pas à la SECMA F16 Turbo de faire quelque chose pour moi, mais je le fais avec elle.
Maintenant que nous ne faisons plus qu’un, unis pour le meilleur, les rapports s’enchaînent les uns après les autres sans anicroche, laissant s’exprimer les 205 ch qui me catapultent avec force. Avant d’en demander de trop, il me faut encore prendre la mesure du freinage. Ce dernier n’offre aucune assistance, et affiche une règle assez simple : si je ne freine pas assez fort il ne se passe presque rien, si je freine trop fort je bloque les roues. Ce n’est pas rassurant, mais dans les faits je comprends très vite qu’il ne faut pas hésiter à taper franchement dedans et que le blocage des roues n’apparaît que vraiment tard.
Cette fois, on y va
J’ai pris la mesure de la F16 Turbo, les lignes droites m’ont permis de m’adapter à la boîte de vitesses sur de franches accélérations et le freinage m’a rassuré, il est temps de passer à la dernière étape : les virages !
Les sensations à bord sont tout en ressenti, de la route — directement reliée au conducteur par une vraie direction mécanique — au moteur qui vibre, qui vit, qui s’exprime dans mon dos et mes oreilles. Le châssis de son côté est rigide à souhait, ajoutant encore plus de sensations dans l’ensemble du corps. Les petites routes du coin me permettent de finir mon test, lançant ma SECMA dans les virages. Cette dernière vire à plat et je semble le seul à subir la force centrifuge, en sortie de courbe je mets pied au plancher, déclenchant le souffle du turbo, partant à l’assaut du prochain virage. La F16 Turbo offre un très bon équilibre et j’enchaîne ainsi encore plusieurs dizaines de virages avant de la ramener à l’usine, fatigué mais heureux.
La SECMA F16 Turbo est une véritable voiture à vivre, apportant un fort plaisir personnel. Sa construction légère et sa mécanique puissante lui confèrent des performances décoiffantes, avec un 0 à 100 km/h effectué en 4,8 secondes et une vitesse maximale de 240 km/h. Mais au-delà de ces chiffres très terre-à-terre, c’est le côté gratifiant de la voiture qui m’a conquis. Elle n’est pas facile de prime abord, mais quel plaisir de l’utiliser comme il se doit ensuite !
Note : 16/20
Bien vu :
- Performances
- Sensations
- Prix
À revoir :
- Espace intérieur pour les grands (en cours d’étude)
2021 56843 km Manuelle Essence
2021 58286 km Manuelle Essence
2021 56843 km Manuelle Essence
2021 58286 km Manuelle Essence