Depuis 40 ans, la BMW M5 incarne une promesse : celle de marier la sportivité brute à l’élégance d’une berline d’affaires. Aujourd’hui, cette légende automobile s’aventure sur un terrain inédit : l’électrification. Avec un moteur V8 thermique enragé épaulé par une motorisation électrique sophistiquée, la M5 hybride rechargeable incarne un paradoxe audacieux. Peut-elle rester fidèle à son ADN tout en s’adaptant aux exigences modernes ?
Une stature imposante et une mécanique ambitieuse
Dès le premier regard, cette
BMW M5 impose. Ses dimensions accrues, notamment ses élargissements (+75 mm à l’avant, +48 mm à l’arrière), lui confèrent une présence plus musclée que jamais. La calandre illuminée par le pack Iconic Glow, les rétroviseurs M spécifiques et les doubles sorties d’échappement en chrome noir viennent renforcer cette aura sportive. Ces éléments s’intègrent harmonieusement à des lignes épurées, mêlant robustesse et sophistication.
Sous le capot, la révolution prend forme. Le mariage d’un
V8 biturbo de 4,4 litres (585 ch) et d’un moteur électrique (197 ch) produit une puissance combinée de 727 chevaux pour un couple colossal de 1 000 Nm. Capable d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 3,5 secondes, cette M5 n’a rien à envier à ses prédécesseurs en matière de performances pures.
Sur la route : quand raffinement rime avec rage contenue
Lors du trajet entre Paris et
Magny-Cours, la
M5 hybride révèle ses deux visages. Dans les bouchons parisiens, son mode 100 % électrique offre un silence presque troublant, accentué par une autonomie réelle oscillant entre 50 et 55 km, un chiffre légèrement inférieur aux 69 km annoncés par
BMW. Cependant, pour une berline frôlant les 2,5 tonnes, cette autonomie reste impressionnante.
Le confort de conduite est sublimé par des suspensions adaptatives, tandis que l’habitacle, équipé de sièges multifonctions M et d’un système audio Bowers & Wilkins, transforme chaque trajet en une expérience luxueuse. Cette atmosphère raffinée contraste avec la fougue du châssis et de la transmission. Grâce à une répartition optimale de la puissance via le
système M xDrive et une batterie judicieusement positionnée dans le plancher, le centre de gravité est abaissé, offrant une stabilité remarquable.
Les quatre roues directrices, à la maniabilité exemplaire, transforment même les manœuvres les plus techniques en un jeu d’enfant. Cette M5 parvient ainsi à défier les lois de la physique : malgré son poids, elle dévoile une agilité qui s’approche de celle des compactes sportives.

Sur circuit : une berline sportive dans son élément
Magny-Cours, le terrain de jeu des audacieux. Avec ses 2,5 tonnes, la
M5 hybride ne prétend pas être une voiture de piste, mais elle n’hésite pas à relever le défi. Ce qui frappe avant tout, c’est l’équilibre du châssis, stabilisé par la présence de la batterie dans le plancher. Le freinage, bien qu’exigeant face à une telle masse, reste incisif et régulier, inspirant confiance.
La
fonction Boost Control, véritable joker technologique, permet d’exploiter la pleine puissance de la motorisation hybride lors des phases d’accélération. Dans les virages, la
M5 surprend par sa précision et sa communication avec le conducteur, s’adaptant à un environnement qui, a priori, n’est pas le sien. Elle ne se présente pas comme une reine des circuits, mais elle se défend avec panache, démontrant une polyvalence étonnante.
Consommation : le verdict sur l’hybride
BMW annonce une consommation moyenne de 1,6 à 1,7 litre/100 km selon le cycle WLTP. En pratique, en conduite mixte, la
M5 hybride se stabilise autour de 3,5 litres/100 km, un chiffre très honorable compte tenu de ses
727 chevaux. Cependant, sur
circuit, la consommation grimpe de manière prévisible, variant entre 15 et 20 litres aux 100 km, voire davantage si l’on sollicite intensément le moteur thermique. Cette dualité reflète parfaitement l’essence de la
M5 hybride : une berline capable d’être sage en semaine et déchaînée le week-end.

Un symbole d’une époque en transition
La
BMW M5 hybride rechargeable n’est pas une simple évolution. Elle représente une véritable réinvention, réconciliant tradition et modernité. Si son autonomie électrique et ses chiffres de consommation ne sont pas parfaits, elle incarne un compromis fascinant entre performances spectaculaires et conscience écologique.
Cette M5 n’est pas qu’une voiture. Elle est une déclaration : celle d’une berline sportive qui embrasse son époque sans renier son héritage. Si elle ne prétend pas être une bête de circuit, elle prouve qu’elle peut y briller, tout en restant la reine incontestée de la route. Aux sceptiques, un seul conseil : prenez le volant et laissez-vous convaincre.