Enfin une identité Renault ?

Ayant eu l'occasion de pouvoir découvrir le Renault Rafale en avance, j'ai eu le temps de faire mûrir mon opinion, notamment au travers de mes clichés que vous pouvez retrouver sur le long article de Benoit comme celui-ci.

Ce modèle fut dans l'ensemble une bonne surprise étant donné qu'à l’instar de la Clio 5 fraîchement restylée, celui-ci apporte une réelle rupture avec le style Renault que l'on connaît depuis plusieurs modèles.
À mon sens, ce n'est pas plus mal pour plusieurs raisons. La première est que le dessin des récentes Renault (Clio 5, Austral, Megane E…) se trouvait dénué d'une réelle identité, avec un manque d'éléments de design assez forts pour arriver à identifier la marque si l'on en retire le logo du véhicule.

Au contraire des griffes de chez Peugeot ou encore des signatures lumineuses ultra-travaillées chez Audi, le fameux C de chez Renault ne convainc guère tant il n'évoque pas la marque au losange.

Mais lorsqu'est venu le reveal de la Clio 5 restylée (voire l'introduction du concept Scenic), il s'est passé quelque chose. Cette signature devient alors plus cohérente, en rappelant l'emblème de la marque et en s'intégrant bien dans la calandre.



Avec ce nouveau Renault Rafale, il en est de même. Je reste séduit par cette proposition bien plus affirmée, donnant au passage un précoce coup de vieux au design des Renault Austral et Espace (mauvaise langue que je suis, ce sont quasiment les mêmes).

Mais au-delà d'un simple coup de crayon, c'est en réalité une vision qui commence à être transposée peu à peu.


1 homme, 1 vision

Car oui, en revoyant Gilles Vidal aux côtés de nouveau véhicule lors de sa présentation au salon du Bourget (le mot Rafale a d'ailleurs bien porté son nom tant il a eu de la pluie ainsi que des vents violents), il faut garder à l'esprit que l'homme a changé d'employeur en 2020, en emportant avec lui SA vision, SON style.






Ainsi, à l'image d'un photographe qui va œuvrer pour différentes marques, il devra composer avec les codes de chacune pour ensuite y apposer sa patte (si je puis dire). Par exemple, on lui demandera ainsi de faire essentiellement des clichés de détails avec une certaine douceur dans le rendu, auxquels il ajoutera SES angles ainsi que SA vision du rendu des couleurs.

Alors, pour ce Renault Rafale, OUI, on a ainsi l'impression d'y trouver des éléments déjà vus chez Peugeot, notamment pour la face avant et le ¾ arrière. Mais, est-ce pour autant un plagiat ?




Non, car d'une part, certaines tendances peuvent émerger et inspirer les designers pour répondre à un besoin ou une contrainte (exemple avec les phares à double étage, ou encore les oreilles de chat venant couvrir le haut du hayon), au point que beaucoup se retrouvent avec une solution similaire.

D'autre part, il faut comprendre que côté design Renault, cette évolution s'amorce, au contraire de chez Peugeot où ce style a déjà été vu, encensé puis affiné avec comme point d'orgue le Peugeot 3008 restylé et la 408.

Aujourd'hui, le design de la marque au lion, emmené par Matthias Hossann, est en train d'évoluer pour mieux s'adapter à un nouveau contexte plutôt que de devoir le subir. Et, à la vue de ce que ce jeune prodige a su développer, la marque sochalienne peut lui faire confiance.






Depuis le restyling de la Peugeot 508 et l'introduction du concept Inception en début d'année, les lionnes entament un changement dans leur regard, pour mieux faire un bond à partir de 2025 avec comme étape, néanmoins importante, le reveal du nouveau Peugeot 3008 (nom de code P64) qui se fera en septembre.

Le style du best-seller devrait ainsi faire le pont entre les modèles actuels et les nouvelles signatures introduites sur Inception ainsi que les futures 208/2008 III, le rendant d'autant plus distinct du Renault Rafale et (potentiellement) plus sexy afin de continuer de séduire le public.

Après tout, si la recette fonctionne, on ne voit pas pourquoi Renault devrait s'en priver : business is business.


Copie 100 % Peugeot du coup, ce Rafale ?

NON, car si vous regardez attentivement les clichés du reveal, vous pourrez constater qu'il s’agit d'un SUV coupé, et non d'une berline coupée SUVisée qu'est la Peugeot 408. Il s'agit donc de la vision ainsi que du style de Gilles Vidal et de ses équipes, par rapport aux exigences de Renault.

De plus, le SUV du losange conserve la planche de bord ergonomique et bien finie, déjà introduite sur les Renault Austral et Espace, propre à la marque (même si pour un modèle unique tel que le Rafale, une planche de bord spécifique aurait été la bienvenue).



À cela, il ajoute quelques équipements que Peugeot ne propose pas (encore), à savoir un toit panoramique occultant (sans utiliser de store) ainsi qu'un accoudoir arrière plus ergonomique et permettant d'y disposer ses appareils mobiles connectés.