24 heures du mans repetition generale

Les 24 heures du Mans bénéficient d'un tel impact technologique, médiatique et sportif que les écuries, qu'elles soient officielles ou privées, indexent tous leurs objectifs sur une performance réussie dans la Sarthe.

Nous l'avons déjà écrit, le circuit de 13,629 kilomètres établi, de manière temporaire, sur un bout de piste et de très longues portions routières, exige des adaptations très particulières des voitures, qui normalement empruntent des pistes parfaitement surfacées. Rien d'étonnant donc, à ce que tous les concurrents souhaitent soumettre leurs autos à des essais grandeur réelle avant la course mythique des 24 heures.
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Des programmes spécifiques et chargés

Dans des temps pas si lointains, une séance d'essais était possible au mois de mai, soit plus d'un mois avant la course. En raison des énormes moyens logistiques à mettre en place pour permettre une exploitation optimale des voitures actuelles de plus en plus sophistiquées, les constructeurs notamment, ont souhaité s'installer dans la Sarthe pour une quinzaine, sachant que les diverses opérations administratives, et sportives (parade des pilotes, vérifications ,essais libres et qualificatifs) occupent quasiment toute la semaine d'avant course.

Il n'est pas exagéré de dire que pour chaque écurie, cette journée test est particulièrement dense du point de vue des activités. Certaines d'entre elles ont comme priorité de qualifier un ou plusieurs pilotes qui n'ont jamais disputé les 24 heures. En plus d'un passage sur simulateur obligatoire cette année pour les novices dans la Sarthe, il leur faut boucler 10 tours avec des performances soumises encore à l'approbation de l'organisateur.

Les top teams n'ont pas cette contrainte, mais sont arrivés ici avec un programme technique souvent très chargé à propos duquel ils communiquent difficilement ou de manière laconique, du genre: il nous faut valider certaines options technologiques, nous avons quelques petites choses à vérifier, cela permet à toute l'équipe de prendre ses marques...

Les observateurs que nous sommes, en sont le plus souvent réduits à établir des élucubrations à partir des temps observés qui en fait, n'ont pas vraiment de signification si l'on n'a pas connaissance du programme de travail établi préalablement. Pour notre part nous avons par contre une ou deux petites certitudes pour ce qui concerne les prototypes engagés en LMP1 et adeptes de l'hybridation des sources d'énergie.

Comment gérer au mieux l'hybridation

A partir des enseignements tirés par Audi et Toyota lors des courses du championnat du monde à Silverstone et Spa, il est plus que probable que l'on se penche sur cette fameuse question de l'allocation d'essence octroyée pour chaque tour de piste. Les pilotes sans doute un peu agacés par l'incessant trafic radio leur demandant de faire ceci ou cela pour optimiser la conso, souhaitent pouvoir se concentrer plus sur leur pilotage exclusif, surtout ici au Mans avec les différences de vitesse dues au mélange des catégories prototypes et grand Tourisme. En conséquence, lors d'u dépassement de la consommation sur un tour, la voiture incriminée dispose de trois tours pour rentrer dans les clous de la norme imposée par le nouveau règlement. Cette opération peut s'enclencher automatiquement, réduisant d'un coup la puissance délivrée par le moteur thermique au risque de surprendre les autres concurrents suivant la voiture qui tente de se refaire une santé. Porsche comme Audi et Toyota a choisi également l'hybridation mais aucun des trois constructeurs ne fait appel à la même technologie. Il se murmure que Toyota et Porsche doivent particulièrement être attentifs à ne pas vider totalement leur réserve de puissance électrique, faute de pouvoir, alors, la recharger efficacement et donc, perdre un temps considérable, par rapport à Audi notamment, qui serait à l'abri d'un tel dysfonctionnement, grâce au choix initial opéré pour son système d'hybridation.

Quoiqu'il en soit, il est capital pour ces trois constructeurs de caler toutes ces procédures complexes et, l'on imagine bien que chacun des trois pilotes a besoin d'un temps d'adaptation pour se familiariser et bien synchroniser toutes les opérations annexes au pilotage pur .

Avant de parler de la majorité des concurrents roulant de manière classique, c 'est à dire avec le seul moteur thermique, nous devons évoquer la curiosité que constitue la ZEOD RC Nissan. Puisque nous lui consacrons un sujet particulier, signalons seulement que ce prototype original invité par les organisateurs, fait le pari de boucler un tour complet sous couleur bleue, indiquant par là qu'il se trouve en mode électrique. Sous couleur rouge, le moteur thermique assure le job tout seul, comme un grand même s'il est petit !

Les 48 autres voitures ont roulé, aussi

Nous devons reconnaitre avoir été déçus par les temps réalisés le matin par les deux très belles Rebellion, prototypes light- pour un poids inférieur par rapport aux hybrides- qui visiblement n'étaient pas au mieux de leur forme. Tourner à plus de 13 secondes du meilleur temps de la catégorie a de quoi inquiéter à la veille de la course.

Tout le monde s'attend en LMP 2 ( prototypes d'écuries privées) en GTE-Pro (Grand Tourisme Professionnels) et GTE-Am ( Grand tourisme amateurs) à des empoignades tout aussi viriles que celles opposant les Ferrari, Porsche, Chevrolet ou encore Aston Martin. Bien malin qui pourrait accorder un avantage quelconque à l'une ou l'autre équipe, malgré tout nous devons souligner la présence en force de Ferrari qui à travers l'AF Corse engage pas moins de 7 voitures en propres et en assiste deux autres en plus. Notre ami Batti Pregliasco, manager de l'ensemble ne manquait pas de travail ce dimanche. Comme nous lui demandions quels étaient les objectifs poursuivis pour cette journée test, scrutant d'un œil toutes les remontées de données informatiques et affichant un sourire plein de gouaille, le coordinateur de cette vaste opération Le Mans répondait: Il faut rouler et encore rouler pour tout vérifier et revérifier.

A voir depuis deux ans l'implication de Ferrari officiellement ou non (en tout 14 autos), on ne peut que s'interroger sur un grand retour de la firme de Maranello au plus haut niveau avec un engagement en endurance alors que les couleurs de la F1 pâlissent singulièrement.

Aston Martin qui a organisé ses stands avec une rigueur impressionnante, tente sans doute d'oublier le drame qui l'avait marqué l'an passé avec la mort d'un de ses pilotes survenu dans les premières minutes de course.

Un clin d'œil cocardier

Avant de conclure, d'un mot évoquons la journée de deux représentants français chers au cœur du public français. La Ligier N° 33 comme l'Alpine N° 36 engagées en LMP2, auxquelles nous consacrerons des articles spécifiques, se devaient déjà de qualifier respectivement un et deux pilotes. Un souci d'embrayage sur la Ligier déclenchait un ballet effréné des mécaniciens pour permettre à la voiture de repartir pour l'accomplissement des 10 tours du chinois Adderly Fong. Chez Alpine, sans souci mécanique, les Paul Lou Chatin et Oliver Webb ont pu enchaîner à qui mieux mieux tours et bons chronos, laissant ensuite à Nelson Panciatici le soin de comparer certaines gommes, puisqu'on le sait, un transfert récent de Michelin vers Dunlop nécessite de reconstituer une base de références crédibles. Une crevaison d'ailleurs de cette voiture entraine un drapeau rouge à un peu plus d'une heure de ces essais.

Tous les concurrents ont bénéficié de conditions météorologiques particulièrement favorables et les petites sorties de piste n'ont entrainé que peu de perturbations des séances de deux fois 4 heures.

Une course haletante à venir

Le public, connaisseur certes, ne s'est pas déplacé en masse mais a tenté, tout comme nous, de déceler derrière des temps, que tout le monde veut considérer comme non significatifs, des stratégies et des potentialités de victoire.

A l'œil et à l'oreille, les passages hyper efficaces des Toyota nous ont impressionnés. Porsche a visiblement voulu engranger le plus d'informations possibles en cumulant avec ses deux autos plus de tours que ses rivaux. Audi, en tenant du titre si l'on peut dire, a déroulé comme à son habitude, un scénario sans doute écrit d'avance, dont la scène finale se voudrait être une nouvelle victoire. Plus que jamais, Toyota semble apte à lui ravir ces lauriers. A l'issue de ces essais deux Toyota devancent deux Audi et la Porsche N°14. Rien ne va plus, faites vos jeux. Que ne ferait-on pas pour gagner dans la Sarthe?

La course des 14 et 15 juin prochains sera tout aussi disputée dans les autres catégories que chez les protos usine. On l'a bien vu déjà aujourd'hui Porsche et Ferrari en GT vont tout faire pour imposer leur suprématie, alors que chez les protos privés (LMP2) les marques Ligier, Morgan, Alpine ou encore Oreca voudront démontrer leur suprématie, tant le marché semble porteur pour ce type d'autos de course.

Rendez- vous au cours de la semaine à venir pour quelques présentations particulières: Ligier, Alpine et ZEOD RC Nissan.

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