Gp f1 melbourne rosberg sans rival

Rarement l'ouverture d'une nouvelle saison de Formule 1 aura fait couler autant d'encre dans toutes les catégories de médias. La presse généraliste s'est empressée de publier les nouvelles règles techniques et sportives 2014, alors que les spécialistes se sont lancés dans un concert de supputations, voire de paris, tous aussi hasardeux que la roulette.

Après la chevauchée dans le l’Albert Park de Melbourne, d’un peloton de 22 autos, totalement différentes de celles dont nous avions l’habitude de suivre le train-train peu attrayant, nous pouvons d’ores et déjà tirer un certain nombre d’enseignements de nature à valider ce regain d’intérêt pour la discipline majeure du sport automobile. Des qualifications mouvementées

Des qualifications mouvementées

L’adoption réglementaire d’un moteur V6 turbo couplé avec des possibilités encadrées de récupération d’énergie, a ouvert la porte à des initiatives variées. En effet les trois motoristes : MERCEDES, RENAULT et FERRARI, tout en exécutant les figures imposées par la Fédération internationale de l’automobile, ont tenté des figures libres… avec plus ou moins de bonheur. Il faut dire que pour réussir dans ces exercices il convient de beaucoup s’entrainer et c’est sans doute ce qui a manqué à certains teams !

L’intégration dans le châssis du moteur turbo, - dont certains critiquent déjà la sonorité pas assez « compétition »-, a nécessité un chamboulement complet de la conception des monoplaces, dont certaines formes chahutées surprennent au premier abord.

Dès les essais libres et plus encore pour la séance de qualification, les aléas inhérents à cette nouvelle ère de la F1 ont été mis en évidence. Ainsi, chez LOTUS on a déploré la position plus qu’handicapante en fond de grille pour GROSJEAN. Chez RED BULL, le dysfonctionnement du système de gestion du moteur de VETTEL a privé le champion du monde en titre de disputer la troisième manche qualificative. La pluie s’invitant en plus lors des qualifs, RAIKONEN (Ferrari) s’est fendu d’un contact sérieux avec un mur, et MALDONADO (Lotus) n’a pas pu être crédité d’un temps, mais aura été malgré tout qualifié pour la course par le jury des commissaires.

A l’issue des essais et des qualifications c’est bien MERCEDES avec HAMILTON et ROSBERG qui semblaient surfer sur cette vague de nouveautés technologiques et de pluie australienne.

7 abandons et ROSBERG devant !

La course a connu un départ scabreux avec l’accrochage de MASSA (Williams) et KOBAYASHI (Caterham) mais, d’entrée de jeu ou presque, HAMILTON (Mercedes AMG) se trouve en délicatesse avec son moteur et c’est son coéquipier ROSBERG qui mène la danse avec autorité. BOTAS (Williams) qui touche un mur déclenche l’entrée en piste du Safety car, alors que VETTEL (Red Bull /Renault) et HAMILTON abandonnent pour des questions moteur, Au fil des tours pour les mêmes raisons, suivront ERICSSON (Caterham/Renault) puis MALDONADO et GROSJEAN (Lotus/Renault).

En tête de la course, ROSBERG (Mercedes AMG) sans rival vraiment, faisait figure de vieux briscard du haut de ses 28 ans, alors que la chasse était menée par deux jeunes aux dents de loup : RICCIARDO (Red Bull/Renault) 24 ans et MAGNUSSEN (McLaren/Mercedes) 23 ans.

BUTTON (McLaren/Mercedes) et ALONSO (Ferrari) sans amuser le terrain, ont donné l’impression de gérer leur capital essence, bien contents de disposer d’une auto dans le coup. Tous les pilotes avaient sans doute apprécié l’économie d’énergie générée par les quelques tours effectués derrière la voiture de sécurité, mais en fin de course les communications stands/pilotes ont été fréquentes, tant on redoutait de ne pas disposer de l’essence nécessaire pour porter une attaque, ou simplement terminer la course.

Pour autant, la vitesse maxi sur ce circuit a été améliorée de 7 km/h par rapport aux spécifications moteur de l’an dernier. Cependant la fiabilité des systèmes de récupération d’énergie et la maîtrise des logiciels d’exploitation globale du moteur n’étaient visiblement pas encore au rendez-vous.

Une moisson de données techniques

Alors que ROSBERG radieux fêtait sa quatrième victoire en Grand Prix et Mercedes sa centième, tous les ingénieurs étaient déjà tournés vers l’exploitation de la foule de données enregistrées au cours de cette première épreuve tant redoutée à cause de la foultitude d’inconnues. Melbourne aura donc été l’occasion de lever le voile sur les performances réelles de chacun des compétiteurs. Pas de grande surprise en fait, les moteurs Mercedes, qui étaient apparus fiables lors des essais hivernaux, se sont mis en évidence en Australie. Renault a sans doute des moteurs d’un excellent niveau de performances dans l’absolu (voir la seconde place de RICCIARDO) mais l’intégration de l’ensemble du système d’hybridation n’est pas totalement aboutie. Chez LOTUS c’est d’ailleurs une quasi catastrophe. Chez FERRARI on a fait un peu le dos rond, se contentant pour cette première course de la fiabilité raisonnée des moteurs.

On savait que pour la saison 2014 les cartes allaient être totalement rebattues. Il semble bien que ce soit chose faite, mais il ne faut pas négliger de prendre en compte les questions financières susceptibles d’éclairer également ce sujet. Et, même si la nouvelle réglementation avait pour finalité de présenter la F1 sous un jour plus vertueux en termes d’écologie, n’oublions pas que les travaux de recherche, de développement et d’essais peuvent engloutir des fortunes, avant de déboucher sur une exploitation satisfaisante.

Les ordinateurs vont digérer toutes les données moissonnées au cours de ce premier Grand Prix et, nous pouvons être certains, que pour la course en Malaisie dans 15 jours, bien des correctifs seront apportés aux moteurs et surtout aux systèmes de gestion et de récupération d’énergie. Au-delà des résultats purement sportifs du GP d’Australie, mettant en valeur la jeune génération de pilotes, nous apprécions que la F1 contribue à faire avancer la technologie des futures voitures de série. Dans trois à cinq ans l’automobile de tous les jours n’aura plus le même rapport avec l’essence, les résultats de Melbourne et ceux de toute la saison participeront de cette révolution tranquille.

Le classement du Grand Prix de Melbourne
1. Nico Rosberg (ALL/Mercedes)
2. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull) (a été déclassé pour débit essence abusif)
3. Kevin Magnussen (DAN/McLaren)
4. Jenson Button (GBR/McLaren)
5. Fernando Alonso (ESP/Ferrari)
6. Nico Hulkenberg (ALL/Force India)
7. Valtteri Bottas (FIN/Williams)
8. Kimi Raikkonen (FIN/Ferrari)
9. Jean-Eric Vergne (FRA/Toro Rosso)
10. Daniil Kvyat (RUS/Toro Rosso)

Le classement constructeurs
1. McLaren 27 points
2. Mercedes AMG 25 points
3. Red Bull 18 points ( ne figure plus au classement)
4. Ferrari 14 points
5. Williams 8 points
6. Force India 6 points
7. Toro Rosso 3 points

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