Histoire de la mythique ac cobra

La légende raconte qu'il était impossible de décoller un billet de 10$ scotché au tableau de bord d'une AC Cobra pendant son accélération. La bête était tellement furieuse que vous restiez collé au fond du fauteuil. Cette voiture mythique, démesurément puissante, a fait tourner la tête de bien des passionnés, au sens propre, comme au figuré. La Revue Automobile vous raconte l'histoire d'une des voitures de série les plus puissantes au monde.
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La Cobra est né de la passion d’un homme : Carrol Shelby. Né le 11 Janvier 1923 à Lusburg, Texas, Monsieur Shelby faisait partie de ces hommes que rien n’arrête, ni la défaite ni l’adversité. Mué par une volonté hors norme, et un esprit entrepreneurial incroyable il a été tour à tour Pilote dans l’US Air-Force puis instructeur, chef d’entreprise dans le transport routier, il a même travaillé dans l’industrie pétrolière avant de devenir éleveur de poulets. Malheureusement une épidémie décima ses 20 000 volatiles et il dû repartir à zéro.

Pas du genre à baisser les bras il décide enfin d’assouvir sa passion en intégrant le milieu de l’automobile. C’est son père, facteur de son état, qui lui donna le goût de la compétition et des voitures en l’emmenant régulièrement voir les courses qui se déroulaient dans les arènes de Dallas. Pur texan d’origine, Carrol Shelby devient alors pilote. Sur MG d’abord, la marque de voitures de sport anglaise fondée en 1924, puis sur une marque anglaise toujours : Allard, équipée de moteurs Cadillac. Il rejoint Ferrari, Aston Martin avant de passer pilote de Formule 1. Il participera au GP de France en 1958 au volant d’une Maserati N°28, au sein de la Scuderia Centro Sud. Parti 17e sur la grille de départ il abandonnera à la fin du 9e tour en raison d’une casse moteur. Il a remporté les 24H du Mans sur une Aston Martin en 1959. L’américain est contraint de stopper sa carrière de pilote en 1960, en raison de problèmes cardiaques.

Carrol Shelby a un rêve : créer une voiture de sport capable de surpasser une Ferrari mais avec un prix de vente trois fois moins élevé. Pari ambitieux. Un ami à lui vint un jour lui rendre visite dans sa ferme texane, il est au volant d’une MG et c’est tout de suite le coup de foudre pour l’ex-pilote. Il l’essaie et craque instantanément. C’est ce type de carrosserie qu’il lui faut pour lancer son modèle !

Il se tourne alors vers la marque AC, qui fabrique des voitures de sport en Grande Bretagne. Ses fondateurs et dirigeants, les frères Hurlock viennent d’apprendre que leur motoriste « Bristol » cesse la production de moteurs. Ils se retrouvent avec une centaine de châssis vides, ceux de l’AC Bristol qui ressemble beaucoup à la Ferrari 166, sans moteur. Carrol Shelby leur propose de les acheter et leur demande de les préparer pour accueillir un moteur Ford V8 de 4.2 litres de cylindrée et développant une puissance de 260 chevaux.

L’AC Cobra était née. Personne ne connaît la véritable origine du nom Cobra, mais une chose est sûre : Carrol Shelby avait toujours un petit carnet et un stylo posés sur sa table de chevet. Il aimait le matin poser des notes relatives à ses rêves de la nuit passée. L’histoire dit qu’un matin de 1962, il y nota « Cobra » parce qu’il en avait rêvé, pour lui c’était un signe, ça devait être le nom de sa marque et il n’a jamais voulu que ses voitures portent un autre nom que celui dont il avait rêvé. Le logo fût trouvé tout naturellement : un cobra dressé de face avec ses côtes gonflants la base de la tête.

La première AC Cobra à sortir fût la « 260 ». Présentée au Salon de New-York en 1962 dans un jaune vif, comme si la ligne déjà agressive ne suffisait pas à attirer l’attention, elle fût produite à 75 exemplaires et demeure un des modèles les plus rares avec la « 289 ». En 1963 la motorisation est passée à 4.7 litres pour une puissance de 271 ch. en version route, et 360 ch. pour la version course, son nom : la « 289 », produite à 580 exemplaires entre 1963 et 1965.

Les AC Cobra sont basées sur des châssis anglais d’AC. Déjà imposants et de diamètre suffisant ils ont été modifiés à la demande de Carrol Shelby qui a fait grossir leur calibre. Ils avaient du mal à encaisser la puissance de la voiture, qui en devenait difficile à piloter, en plus d’une direction rigide non assistée qui rendait pratiquement impossible les contre-braquages en virage, et rendait la voiture très sous-vireuse. Pas d’ABS, encore moins d’ESP, pas d’assistance au freinage et une suspension quasiment inexistante, piloter une AC Cobra n’était pas à la portée du premier venu.

Nous sommes en 1965 et un nouveau modèle sort de chez AC Cobra : la « 427 ». Ce sera le 3e et dernier modèle de la marque de Shelby. Produite à 350 exemplaires elle dispose désormais du châssis demandé par le créateur de la marque (les tubes passent de 3 à 4 pouces), les ailes deviennent plus gonflées, ainsi que les voies qui s’élargissent afin d’accueillir des pneus plus larges. La « 427 » a abandonné les suspensions à lames de la « 289 » pour accueillir des nouvelles suspensions à ressort. Pour la motorisation Carrol Shelby a vu gros, très gros même. Le bloc est un V8 Ford 7 litres qui développe la bagatelle de 415 chevaux pour un couple de 651Nm.Une version « Super Snake » sera même produite en 1966, 2 exemplaires seulement pour une puissance de 800 chevaux ! Boosté par 2 compresseurs Paxton la « 427 Super Snake » est la muscle-cars la plus rageuse de son époque.

Une version 485 chevaux a également été produite. La « 427 » atteint la vitesse vertigineuse (n’oublions pas que nous sommes en 1965) de 266 km/h ! Elle engloutit le 0 à 100 km/h en 4.2s. Ses dimensions sont assez courtes : 3m96 x 1m72 x 1m24 pour un empattement de 2.28m. Boîte de vitesse manuelle à 4 rapports, propulsion, la « 427 » est plus qu’un jouet, c’est un démon, capable de vous envoyer dans le décor au moindre virage trop serré ou attaqué roues braquées. Attention c’est une « voiture d’homme », baraqué de préférence et n’y voyez aucun machisme. 1147kg pour 415 chevaux le petit roadster envoie très fort ! Le borborygme émis par les 2 incroyables pots d’échappement latéraux n’a pas été évoqué, le son est simplement incroyable, magique, rauque et bestial, il ramène le son d’une Jaguar F-Type à l’état de miaulement pour ceux qui ont eu la chance de monter à bord de la dernière anglaise, et pourtant, le son est déjà impressionnant.

Quelques « 30 » exemplaires seront produits entre 1966 et 1969, repris de l’AC Cobra 289, au total 1 000 véhicules auront été confectionnés entre 1962 et 1969. On peut dire que Monsieur Shelby a marqué l’histoire de l’automobile américaine, et mondiale. Un hommage lui a d’ailleurs été rendu par le fabricant Dodge qui a baptisé sa sportive de « Viper » en référence au reptile de l’ex-pilote. Carrol Shelby avait travaillé comme préparateur de muscle-cars chez Dodge.

Carrol Shelby est récemment décédé, le 10 Mai 2012 à Dallas au Texas à l’âge de 89 ans. Une AC Cobra originale vaut 1 million d’euros et 2 millions s’il s’agit d’un modèle de course engagé en compétition.

Sinon, AC réinterprète le mythe avec sa nouvelle MK VI : plus d’infos sur leur site : AC Automotive.

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