Matra 670 le culte cocardier de la gagne

Evoquer le nom de Matra dans une conversation fera naître immédiatement beaucoup de commentaires autour de vous, le plus souvent élogieux. Il faut dire que la période Matra dans les années 70 a fortement marqué le monde du Sport automobile. Matra c'était le panache et la gloire. Les couleurs françaises brillaient grâce à un engagement hors du commun d'un grand Monsieur : Jean-Luc Lagardère.
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Alors que les Matra Simca MS 120 affrontent le championnat du monde de Formule 1, les responsables de ce brillant service compétition ont déjà mis un pied dans l’endurance. L’objectif du patron est de gagner les 24 heures. Quand le règlement devient plus acceptable pour le moteur V12 créé par Matra avec l’aide financière de l’Etat français, l’opération conquête est lancée. Nous sommes en 1971 et pour succéder à la 630, la Matra Simca 670 est mise en chantier, puis en essais.

Objectif: les 24 heurs du Mans

On va partir sur une base d’un proto à la coque alu et au moteur porteur avec cette carrosserie spyder en polyester stratifié. Le moteur un V 12 de 2999 cm3 développe près de 500 chevaux. L’auto pèse 720 kilos. En vue de disputer les 24 heures du Mans dès 1972, la Matra 670 reçoit différents renforts et deux ensembles arrière sont testés (un long et un court) et les nombreuses séances d’endurance sur le circuit du Paul Ricard  conduisent les ingénieurs à panacher leur choix de moteur pour la course. On engage trois 670 : deux avec le nouveau moteur dont abaisse un peu la puissance et la troisième avec le moteur éprouvé sur la MS 120. Une ancienne 660 est confiée à Jabouille/Hobbs alors que les trois 670 sont pilotées par Beltoise/Amon, Cevert/Ganley et Pescarolo/Hill. Les voitures de Beltoise et Pescarolo disposent de capots courts et les deux autres sont pourvues de capots longs.

Comme on le voit, tout avait été bien pensé pour ne pas rater la victoire. La douche froide du premier tour avec Beltoise qui casse son moteur (le plus récent, le plus évolué et le moins gourmand) plonge l’équipe dans une grande angoisse. Pourtant la concurrence ne se montre pas très virulente et l’on assiste à un premier doublé victorieux de la nouvelle MS 670. Pecarolo/Hill N° 15 devancent Cevert/Ganley N° 14 de 11 tours.

Les 24 h et le championnat du monde

Ce succès incite Matra à abandonner son programme F1 pour se consacrer pleinement à l’endurance.

Avec des moyens financiers et humains importants  Matra va  jeter toutes ses forces dans le championnat du monde d’endurance et ce sera l’avènement de la Matra 670 B. L’auto gagne une boîte à crabots, perd quelques kilos et se doter d’un moteur dont la puissance est portée à 780 chevaux. Pour le Mans, on revient à des choses plus raisonnables avec une boîte à synchros, un moteur moins puissant et un aileron spécifique sur un capot long. Cette course du Mans 1973 sera beaucoup plus épique que le cru précédent avec une réplique magnifique donnée par Ferrari face aux quatre Matra 670 B, toutes aux mains d’équipages français.

Finalement le mano a mano Ickx/Redman Ferrari 312 P et Pecarolo/Larrousse Matra 670 B se termine, quand deux heures avant l’arrivée la Ferrari casse son moteur. Mais Dieu que ce fut palpitant à suivre comme course. Pour couronner l’affaire, Matra gagne le championnat du monde cette même année. Puis, Matra gagne encore Le Mans en 1974…et le championnat du monde. Les mauvaises langues diront que les règles avec une limitation des moteurs à 3 litres auraient été prises par la FIA pour favoriser l’avènement de Matra ! Les amoureux de l'automobile garderont quant à eux, le souvenir inoubliable du son envoûtant du fameux moteur V 12.

L’aventure continuera avec l’évolution C de la 670 alors que parallèlement Matra développe une 680 E mais ceci est déjà une autre histoire.

En conclusion de ce survol rapide d’une période glorieuse du sport automobile français il convient de préciser que Jean-Luc Lagardère a su donner le souffle patriotique et la culture de la gagne à une équipe d’hommes fabuleux, au premier rang desquels nous tenons à saluer les Jean-Louis Caussin, Georges Martin, Bernard  Boyer et Gérard Ducarouge sans oublier tous les techniciens et mécaniciens de génie que nous croisions en bord de piste unis comme les doigts de la main pour porter leur voiture à la victoire.

Archives photographiques : Gilles Vitry La Revue Automobile (voir les autres galeries Matra)

Caractéristiques techniques.

Prototype Matra 670

Empattement : 2 550 mm

Voie avant : 1 500 mm

Voie arrière : 1 500 mm

Poids : 720 kilos

Réservoir : 119 litres

Circuit de graissage : 15 litres

Circuit de refroidissement : 12 litres

Moteur : central arrière 2 999 cm3/475 ch

12 cylindres en V à 60°

Alésage : 79,7 mm

Course : 50 mm

Injection Lucas

Boîte de vitesses : ZF 5 DS 25

Freins : Disques ventilés ATE

Châssis : Treillis métallique

Suspension avant : Ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques

Suspension arrière : Ressorts hélicoïdaux avec triangles superposés

 barre de poussée et amortisseurs télescopiques

Roues avant : diamètre 15 pouces largeur 10 pouces

Roue arrière : dimaètre 15 pouces largeur 16 pouces

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