Michelin innove pour equiper la formula e

Michelin a une expérience incomparable de la compétition sur deux ou quatre roues. Bibendum a pour habitude de dire que pour avancer, il faut se frotter à la concurrence et que si l'on est le meilleur, les teams choisiront la firme auvergnate, comme c'est le cas d'ailleurs pour les écuries majeures, que ce soit en rallyes ou en endurance, au niveau des championnats mondiaux.
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Se donner des challenges

Alors, pourquoi me direz-vous,  me suis-je retrouvé l’autre matin par un temps frisquet, en bordure du circuit d’Issoire à suivre une séance de validation des pneumatiques que MICHELIN, fournira en exclusivité, pour la FORMULA E.

Pascal COUASNON Directeur de Michelin Motorsport explique aisément cette situation : 

«  Chez nous on aime les challenges technologiques, quand ça n’est pas possible directement par confrontation avec nos collègues, on les recherche à travers les règlements. L’occasion nous en fut donnée lorsque la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a lancé un appel d’offres pour l’équipement des monoplaces de  la FORMMULA E. Le cahier des charges spécifiant la taille de 18 pouces pour ces pneus, nous avons saisi l’occasion nous obligeant à faire de la performance et à développer de la technologie. »  

Il n’est sans doute pas inutile de présenter la Formula E, avant de rentrer dans la démarche qui a conduit à concevoir, à tester et à valider des pneumatiques en 18 pouces, aux caractéristiques identiques  pour n’importe quel type de conditions (sec, pluie), s’affranchissant des couvertures chauffantes avant utilisation et, en nombre réduit (10 par week-end et par pilote), 

Le E pour électrique est arrivé sur la table du sport automobile, par la volonté de la FIA très engagée dans le développement de la mobilité durable et, soucieuse aussi de dépoussiérer l’image de la compétition donnée par une Formule 1 trop élitiste et éloignée des publics de masse. Un appel d’offres fut lancé en novembre 2012 pour promouvoir  des courses au cœur des villes, dans 10 grandes métropoles mondiales, avec 10 équipes de 2 pilotes et disposant pour la première saison, de voitures strictement identiques. Ainsi énoncé le projet parait simple. Sa mise en œuvre l’est certainement moins, mais nous aurons l’occasion de revenir sur la fabrication de ces monoplaces électriques montées par SPARK, une entité française à laquelle nous rendrons visite.

Valider un pneu totalement innovant

Revenons à notre escapade auvergnate avec tout le staff Michelin Motosport, les techniciens SPARK et Emmanuel COLLARD au volant de la monoplace Spark-Renault SRT 01-E. Nous sommes les témoins d’une phase décisive de la naissance du pneu  -PILOT SPORT EV- conçu pour répondra de la meilleure façon aux critères d’efficacité énergétique, et de proximité entre la compétition et la série que Michelin entend satisfaire.

Avant cette ultime étape Michelin, une fois retenu par la  FIA, n’a pas eu le loisir de trainer en chemin. Face à ce nouveau chalenge de créer un pneu révolutionnaire pour des monoplaces, il a fallu s’organiser. Serge GRISIN bien connu en tant que responsable compétition 4 roues, s’est vu affecté à plein temps  pour coordonner l’ensemble du projet.

Bien entendu, Michelin dispose d’un centre de recherches puissant et performant, mais comme là, il fallait aller plus vite, le service Motorsport est devenu en quelque sorte « le labo du labo » indique  Pascal COUASNON, tout en précisant «  maintenant grâce aux ordinateurs nous avons la chance de pouvoir beaucoup avancer avec les simulations. Ainsi, nous avions quelques 100 solutions à notre problématique de départ, 10 ont été testées sur machines et nous en avons mis 5 en tests réels. »

 L’enjeu de la journée (et de deux autres à suivre) consiste, à partir des informations remontées par le pilote, du dépouillement des divers enregistrements effectués et des conclusions d’Estelle PERRIER ingénieur-développeur, à déterminer les caractéristiques retenues pour la fourniture des pneumatiques de tout le plateau pour la saison, dont la première course aura lieu à Pékin le 14 septembre. 

Des paris excitants

La grande difficulté de l’exercice réside dans le fait que l’on ne peut pas reproduire les divers tracés en ville sur lesquels les pilotes auront à affronter tout aussi bien, les rails de tramways, les plaques d’égout et les revêtements très différents. Par contre, on sent bien que la polyvalence sec/pluie est déjà un fait acquis, alors que l’on se réjouit  de pouvoir rapprocher la compétition en électrique des divers véhicules hybrides,  grâce  aux pneus de 18 pouces, déjà sortis ou à venir.

La voiture électrique, c’est ne l’oublions pas  30% de l’énergie qui est consommée par le pneu nous précise-t-on, en se réjouissant de cette opportunité offerte par la Formula E de bénéficier d’un fabuleux accélérateur de développement, en direction des pneus verts comme, par exemple, l’ENERGY EV développé pour la ZOE de Renault. 

A l’évidence, le service compétition Michelin s’est jeté avec délices dans cet excitant challenge, pourtant pas évident à relever. Certains conservatismes perdurent au sein des paddocks de F1, « mais l’usager quotidien change-t-il de gomme quand il pleut » assène Pascal COUASNON.

Toujours est-il que nous découvrons les pneus montés sur la monoplace qui sort sans autre bruit  que celui de la boîte de vitesses. Sculptés un peu comme des pneus pluie, les flancs sont mis en valeur par un effet velours expliqué en ces termes par le service Presse : « on crée un contraste sur certaines parties du flanc  en réalisant une micro-géométrie qui absorbe la lumière, créant ainsi un effet graphique unique ». Les largeurs  différent nettement  à l’avant et à l’arrière mais tous bénéficient d’une puce électronique intégrée qui permettra une parfaite traçabilité, offrant là aussi des perspectives intéressantes pour la série de pneumatiques ’connectés’.

C’est Emmanuel COLLARD brillant pilote s’il en est qui officie aujourd’hui en piste. Avec son amabilité et sa disponibilité habituelles, il n’hésite à bavarder avec les journalistes, d’autant plus qu’entre deux séries de 10 tours, il dispose d’un peu de temps libre parce qu’il faut changer les batteries (là aussi il faut arrêter le choix sur tel ou tel modèle), les puissances actuelles n’autorisant -pas encore ?- une grande autonomie. 

Depuis 1998, date de l’époque PROST GP, Emmanuel n’a pas touché une monoplace, mais là n’est pas la question. Le ressenti du pilote  se résume en quelques mots : « Ce genre d’auto, ça fait drôle vraiment. C’est d’abord zéro bruit, mais aussi beaucoup de grip et un niveau global assez impressionnant. La voiture freine bien, la boîte de vitesses est parfaite, on n’entend qu’elle, en fait. Même si tu disposes du couple tout de suite, j’aimerais bien faire un peu cirer les pneus, mais il faut dérouler le programme et aller au bout... on va y arriver. » 

Dans le garage, où la voiture revient entre deux runs, en plus de l’équipe de développement Michelin, Frédéric VASSEUR le patron de SPARK, surveille les opérations. C’est à lui que revient la mission commando de monter toutes les voitures et également de préparer 5 jours de tests pour toutes les équipes, à Donington. 

Derrière les écrans d’ordinateurs travaillent tout aussi bien des représentants de McLaren Electronics, Williams Advanced technologies, Renault Sport. 

Toute une ruche est au travail. Le concept Formula E prend corps sous nos yeux. La conviction et l’engagement de MICHELIN pour être un partenaire exemplaire et incontournable sont tangibles. La réponse totalement innovante fournie par le PILOT Sport EV, va, à n’en point douter donner un sacré coup de vieux à la Formule 1. 

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