Rallye monte carlo ogier en taille patron

Le Rallye de Monte Carlo ne s'est pas installé au Panthéon des compétitions routières par hasard. Depuis sa création originale en 1911 les différents crus ont régulièrement donné lieu à de véritables épopées tenant souvent au fait des conditions climatiques particulières et changeantes, mais aussi au talent et à la hardiesse des concurrents.

Pour l’édition 2015, quel metteur en scène aurait rêvé de mettre en présence l’actuel champion du monde, Sébastien Ogier et l’ancien champion couronné neuf fois, Sébastien Loeb ?

Loeb le retour ...

A priori en raison de la nouvelle orientation de carrière de Loeb, rien ne permettait de penser la chose possible mais les deux SEB étaient bien présents au départ, décidés tous les deux à jouer à fond leur partition, c'est-à-dire celle qui consiste à aller chercher encore et toujours la victoire.

Certains vous diront que l’engament de Loeb visait seulement à redorer le blason de Citroën par une super opération médiatique. Pour connaître un peu le garçon, je pense plutôt que la saison de championnat du monde des voitures de tourisme n’a pas permis à Sébastien de retrouver le plaisir et l’excitation procurés par une spéciale de rallye. Alors comme le fidèle Daniel Elena, monégasque, était, selon son habitude de fidèle coéquipier, toujours prêt à sauter dans le baquet de droite, Citroën n’avait plus qu’à peaufiner avec le pilote fétiche une monture à la hauteur des performances dominatrices de la Polo d’Ogier.

Au coup de pub incroyable dont bénéficiaient les deux marques rivales, venait s’ajouter un sacré coup de tonnerre. En effet tous les médias, généralistes et spécialisés, régionaux, nationaux et internationaux s’emparaient de l’évènement et tartinaient sur le sujet bien avant le départ du rallye.

Ensuite, dès la première spéciale du jeudi soir Loeb, pourtant parti derrière le peloton des pilotes classés au mondial 2014, frappait un grand coup collant d’entrée de jeu 30’’9 sur les 21,31 kms d’Entrevaux-Rouaine à Sébastien Ogier. Oh certes les choses allaient ensuite un peu mieux s’équilibrer dans la seconde spéciale.

Tous les médias s’enflammaient un peu plus encore alors que les deux protagonistes vedettes commentaient modestement et avec lucidité les difficultés du parcours. Ils soulignaient également le fait nouveau et quelque peu troublant de ne pas être informés en temps réel des temps intermédiaires des autres concurrents, comme c’était le cas les saisons passées. Loeb allant même à ce propos déclarer, après avoir un peu assommé ce début de course, avoir eu le sentiment de ne pas vraiment avancer !

Ogier en patron ...

On pouvait à ce moment imaginer l’état d’esprit d’Ogier qui court pour un nouveau titre de champion du monde. Sans doute était-il piqué au vif par cette domination de son ancien équipier chez Citroën, mais avec sagesse et raison il ne sur-réagissait pas en prenant des risques insensés, se disant peut-être qu’une seconde place à l’arrivée ne serait pas un si mauvais plan que cela. Malgré tout, Loeb gagnant le lendemain les spéciales N° 3 et N° 6 menait la danse au général et l’intensité du combat ne diminuait aucunement. Ogier semblait cependant faire preuve d’une prudence toute relative, alors que Loeb paraissait attaquer à tout va tout en subissant des conditions de route plus difficiles en raison de son ordre de départ défavorable. L’avisé Ogier grignotait peu à peu son retard et prenait la tête du rallye à l’issue de l’ES N° 7. Puis dans la spéciale N°8 Loeb tapait légèrement un rocher mais détruisait sans doute une biellette de suspension arrière gauche et prenait 6 minutes dans la tête. Sans minimiser sa petite erreur Loeb gagneur devant l’éternel déclarait : « c’était très boueux et pour nous il était difficile de rivaliser avec Seb parti en tête, il nous fallait bien tenter quelque chose. »

Sacré Loeb toujours le même objectif et modeste à la fois mais toujours vaillant ! A partir de ce moment-là on pouvait considérer que la course était pliée. En effet Ogier avec sa Polo chouchoutée par les mécaniciens ne roulait pas en père de famille certes mais pouvait voir venir avec 1’ 45’’ 4 d’avance sur son équipier Latvala.

Effectivement sans prendre aucun risque superflu, avec une gestion « de bon père de famille » Sébastien Ogier ne tentait plus de gagner de spéciale laissant ce luxe et le panache à Loeb dans la N° 11 et la N°14.

Au final, Ogier gagnait pour la troisième fois de sa carrière le rallye de Monte Carlo que Loeb terminait à la huitième place. Volkswagen réussissait le doublé avec Latvala. Citroën 3ème et 4ème devançait Hyundai 5ème et 6ème.

Et après…

Nous souhaiterions être petit souris pour entendre les réflexions au sein du team Citroën. Sans doute tout le monde se félicite-t-il de ce que Loeb a pu apporter comme informations techniques pour régler au mieux l’auto mais aussi pour son expertise et son analyse quant au choix des pneumatiques. De là à voir la pige se prolonger au-delà de cette épreuve si particulière, il convient de ne pas s’emballer. La récréation est terminée, on siffle bientôt la rentrée dans la préparation du championnat WTCC. Les mordus, les inconditionnels des épreuves routières auront beaucoup apprécié ce come-back raté, en ce sens que seule la victoire est belle.

Ogier et VW auront su résister à la forte pression psychologique avec de sérieux arguments techniques. Nous attendrons la suite du championnat pour jauger les évolutions à venir chez Hyundai, alors que Citroën encouragera ses pilotes à marcher sur les traces de leur glorieux ainé avec la certitude que le potentiel de la voiture est bien au rendez-vous

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