Deux rencontres au legend show

Participer au Legend Show de Serre Chevalier c'est avoir la certitude de se faire énormément plaisir à piloter sur une glace d'exception mais c'est aussi l'occasion de prendre le temps d'effectuer des rencontres, d'échanger, tout cela dans une atmosphère détendue et conviviale.
Ce qui est vrai pour les pilotes peut l'être aussi pour les journalistes, s'ils le souhaitent. Les contacts sont faciles, spontanés et la moisson d'informations peut s'avérer foisonnante.

Pour l’heure, nous avons choisi de vous présenter deux figures du paddock : un mécanicien et un pilote.Le mécanicienComme il dit avec une certaine gouaille, dans  son garage à Domène en Isère Alain Triniane «  ne fait que de l’ancienne, à 80% des Porsche, une ou deux Jaguar et des Alfa TZ et GTA. »Chez les Triniane le sang de mécano coule dans les veines de père en fils. Alain débute bien jeune aux côtés du maître Amédée Gordini, puis passe chez Marc Mignotet avant de travailler chez Alpine à Dieppe, puis chez Renault Sport à Vitry, avant d’atterrir aux côtés d’un certain René Arnoux chez Conrero en Italie pour préparer des Alfa et de Opel.De retour dans la région de Grenoble avec son père, le garage s’occupe tout naturellement de préparer des R8 Gordini au niveau des moteurs et des boîtes de vitesse. Parallèlement, contrairement à son père, Alain se lance dans la compétition en R8 Gordini d’abord, en Alpine ensuite, puis ayant comparé une Alpine et une Porsche, il devient un farouche adepte de la marque allemande d’autant plus peut être, que Marie-Christine sa copilote, devenue son épouse, rêve de compétition en Porsche.A propos de son addiction à Porsche Alain Triniane explique :« Comme j’ai effectivement une vraie passion pour Porsche, je vais au bout des choses. Par exemple, ayant acheté aux USA une 935 dans un état lamentable, on l’a totalement reconstruite et fait évoluer en suspension et en moteur, pour l’engager en VdV et en CER. Ensuite pour le plaisir je suis passé aux Porsche GT2 et GT3, puis pour la tranquillité aux 997. »Maintenant la structure Triniane Racing est capable de fournir toute la gamme de prestations pour ce qui touche à la restauration, la maintenance et l’assistance de véhicules historiques de compétition (VHC), de marque Porsche tout particulièrement. Pour illustrer le niveau de notoriété atteint par cette officine, une petite anecdote résume bien la situation. Récemment, Alain le pilote, mécanicien, chef d’entreprise conçoit le projet de reconstruire des Porsche  Carrera 3 litres de 1976 pour les louer à des amateurs souhaitant se faire plaisir avec un package clé en main. Le projet avance normalement, sauf qu’à chaque fois qu’une auto est terminée un client se présente et l’achète. Sur les 9 exemplaires prévus, les 7 terminés ont été vendus. C’est dire si ce sorcier, indépendant de la firme de Stuttgart, est reconnu dans le milieu.Sa passion de l’automobile, sa connaissance pointue de la mécanique, sa rigueur professionnelle, son amour du pilotage, sa bonne humeur et sa jovialité sont autant d’atouts qu’Alain Triniane a su faire valoir pour élargir son champ d’action. Le Triniane Racing en plus de la restauration, de l’exploitation est en capacité de prendre en charge toutes les formalités inhérentes à la gestion administrative et logistique d’engagements dans des épreuves.Autre point important à souligner, toutes les opérations de reconstruction des voitures sont suivies et garanties par un expert judiciaire. Dans un monde fait d’arnaques ou supercheries en tous genres, ce plus considérable attire une clientèle avertie et exigeante venue de France certes, mais tout aussi bien de Suisse, du Danemark, d’Espagne, d’Italie, de Hollande et de Grande Bretagne.Même si l’âge officiel de la retraite a sonné, notre Alain est bien toujours aux commandes d’une belle entreprise. Il n’a pas remisé les gants et sur la Porsche 911 SC N° 4 verte, avec Madame à ses côtés, il a démontré tout son savoir-faire au volant sur la glace. Il n’a pas l’intention de renoncer de sitôt à sa passion de courir, ni à celle de proposer à des clients toute une gamme de services…de compétition.Le piloteL’autre personnage rencontré est avant tout un pilote. Paul Chieusse est très connu pour ses excellents résultats en rallye sur terre qu’il dispute avec assiduité depuis 2005, d’abord sur Subaru puis sur des modèles Peugeot, 206 WRC et 307 WRC.On le voit bifurquer vers l’historique en 2014 sur une Renault 5 turbo Tour de Corse ex-Ragnotti et remporter le rallye Barum, en Tchéquie. Le Legend Show est pour lui la première occasion de se confronter à la glace et il en a époustouflé plus d’un. La 307 WRC N° 14 a donné un véritable récital, il faut dire que sur la terre on glisse aussi pas mal et que l’auto parfaitement réglée, a pu démontrer ses indéniables qualités.En fait, le pilote tient à souligner que c’est grâce à une jeune structure, le Fly Racing team qu’il a pu réorienter ses activités de pilote dans les meilleures conditions.C’est François Lethier, pilote en rallye raid historique, qui est à l’initiative de cette écurie s’appuyant sur des hommes d’expérience pour encadrer la structure qu’ont rejoint Gilles Panizzi, et naturellement Paul Chieusse.Abandonnant donc les rallyes sur terre, Paul ira goûter, au prochain Rallye du Maroc, aux grands espaces, sur un Proto 504 Peugeot V6 Groupe 5 reconstruit, préparé et assisté par l’équipe du Fly Racing.Ce team dispose en son sein de toutes les composantes pour être totalement autonome (mécaniciens, plasturgiste, chaudronnier, motoriste, logisticien) et entend bien faire parler la poudre dans les ergs marocains avec deux protos (Chieuse et Lethier) et sans doute aussi deux ou trois 504 Peugeot moins puissantes, engagées en Groupe 3 pour des clients.Paul Chieusse, lui non plus n’est pas disposé à raccrocher le casque puisqu’il se réserve une dizaine de dates dans l’année pour courir. Le verra-t-on sur les Triumph TR7 V8 que son écurie prépare et qui seront destinées à l’asphalte ? Pour le moment il se régale sur la glace avec sa 307 WRC, dont il vante les qualités en ces termes :« Sur la glace cette auto fait preuve d’une agilité extraordinaire. Avec ses 300 chevaux et sa motricité époustouflante sur cette piste parfaite, je viens de passer une journée vraiment très agréable. Même si c’était la première fois sur la glace, on garde toujours quelques réflexes mais il faut quand même prévoir dans quel sens mettre le volant ! »Alors que les autos virevoltent dans le poudroiement du soleil couchant, nous bavardons encore avec d’autres figures comme Patrick Bouvier et sa 104 ZS chérie ou Christophe Vaison et ses projets de gagner le Maroc. Nous en reparlerons. 

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