Essai BMW 530d Touring : le break qui sait tout faire

Malgré l'explosion croissante du segment des SUV, BMW reste fidèle aux carrosseries traditionnelles. La nouvelle BMW Série 5 se décline désormais en break, codifié Touring chez la marque. Ses attributs en feront presque oublier les engins surélevés.

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BMW compte dans sa gamme pas moins de cinq SUV, auxquels s’ajoutent des versions M et hybrides rechargeables pour les plus gros modèles. C’est encore une preuve, si tant est qu’il y ait besoin d’en apporter davantage, que le segment est porteur. Ces tout-terrains des villes ont même réussi le pari de faire oublier les traditionnels monospaces et breaks. Pourtant, la BMW Série 5 Touring n’a pas à rougir.

Un coffre qui brille par ses aspects pratiques :
Le break est une forme de carrosserie prise très au sérieux chez BMW. C’est donc naturellement que la nouvelle génération G30 de la Série 5 s’offre en version Touring. Si elle ne gagne qu’un seul centimètre sur la longueur par rapport à la berline, pour culminer à 4,94 mètres, la BMW Série 5 Touring peut embarquer 40 litres de plus dans le coffre. Elle avoue donc un volume total de 570 litres, qui peut grimper à 1 700 litres en abaissant la banquette arrière (40/20/40). La valeur reste tout de même honorable pour ses missions quotidiennes, même si la Mercedes Classe E Estate (640 l/1 820 l) ou le BMW X5 (650 l/1 870 l) font mieux.
Elle se place donc en deuxième position dans la catégorie, en attendant le renouvellement de l’Audi A6 Avant. Le coffre est toutefois appréciable, avec un seuil de chargement près du sol et une modularité à toute épreuve : le compartiment cubique est aussi accessible avec la lunette indépendante et cache sous son plancher deux espaces supplémentaires dissimulés. De quoi embarquer tout le nécessaire pour le voyage, et libérer les volumes intérieurs. La BMW Série 5 Touring reste en tout point similaire à la berline dans l’habitacle. Les cinq passagers disposent d’un espace généreux aux jambes, mais le passager arrière central supportera toujours la punition avec un dossier plus ferme et un tunnel de transmission entre les jambes.

Plus sage, mais toujours orientée vers le plaisir :
C’est la BMW 530d Touring qui nous a été confiée lors de cet essai. Une déclinaison animée par un 6 cylindres, de plus en plus rare dans le paysage automobile et pourtant bien plus indiqué pour une auto de ce standing. La chaudière de 3,0 litres de cylindrée développe 265 ch et 620 Nm de couple, qui transitent ici aux roues arrière via la boîte automatique à huit rapports. Le bloc sans bougies est, ce n’est pas une surprise, impérial. Les courbes de puissance et de couple permettent de se sortir des situations habituelles de la circulation en ville, et sa force tranquille n’a que faire du relief du réseau secondaire. L’ensemble moteur/boîte est toujours prêt à dégainer, malgré des pignons parfois hésitants à la descente des rapports.
Débarrassée d’une bonne centaine de kilos, la BMW 530d Touring met l’accent sur le dynamisme. Il ne faut pas oublier que l’on reste dans un pur produit de Munich, qui se montre plus alerte que la paisible Mercedes Classe E 350d. L’équilibre caractéristique est préservé et le break affiche une bien meilleure vivacité que par le passé, quand le besoin s’en fait sentir. Âge de raison oblige, il est en revanche plus sage dans ses réactions, avec un amortissement qui filtre calmement les aspérités de la route.

La conduite semi-autonome pas vraiment rassurante :
Les nostalgiques de la fermeté typique des BMW ne sont pas oubliés, mais ils devront programmer le mode Sport, où elle délivrera le meilleur d’elle même sans surjouer son comportement, avec une direction bien réglée quoiqu’encore trop avare en remontée d’informations et laissant tout juste transparaître son toucher de route caractéristique. La BMW 530d Touring est bien plus intéressante à mener sur les routes qu’un SUV, avec un centre de gravité moins haut et une position de conduite plus agréable pour les amateurs de conduite.
Ceux qui veulent aller plus loin profiteront de tous les équipements électroniques qui offrent à la BMW Série 5 Touring un dispositif de conduite semi-autonome. Ce mode de conduite n’innove pas ces débuts en la matière, avec de nombreuses aides à la conduite fonctionnant de concert pour laisser la voiture filer seule, à la condition de garder les mains sur (ou près) le volant. C’est un paradoxe, certes, mais c’est un filet de sécurité nécessaire. La BMW Série 5 Touring ne tient pas plus d’une dizaine de secondes en parfaite autonomie avant de vous obliger à reprendre les commandes et la gestion est encore moins rassurante que chez la concurrence : la voiture joue au billard entre deux séparations de voies et le système se désactive parfois de manière brutale.


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