Essai mini paceman s john cooper works s a c de sport

En relançant la marque Mini, le groupe BMW a découvert une véritable poule aux ?ìufs d'or : surfant sur la vague du néo-rétro, la Mini est devenue un objet tendance, un véritable style de vie qui sait plaire à une clientèle jeune et aisée. Au fil de cette nouvelle histoire, les modèles et versions se sont multipliés. L'un des plus intrigants d'entre eux reste le Paceman S dans sa définition John Cooper Works.

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N’ayant de Mini que le nom, la génération contemporaine de la puce anglaise a fait une cure de matière grasse. Pire encore, le constructeur a dévoilé de nouveaux véhicules très à la mode et bien grassouillets dont le Countryman, un crossover à la sauce Mini. Motivé par des courbes de vente à la hausse, le constructeur à lancé le Paceman, un Countryman amputé de deux ouvrants, suivi de près par la version John Cooper Works.

Une bouille sympathique :
D’une parfaite inutilité dans la gamme Mini, le Paceman est un véhicule singulier qui se démarque du reste de la masse par un design original et une fonctionnalité limitée. Pourtant, cette version sait plaire à nos rétines, même si sa tronche s’apparente à celle d’un beluga. Par rapport au crossover, le Paceman adopte une ligne de toit fuyante pour renforcer le dynamisme et faire oublier ses bourrelets proéminents. Dans son ultime déclinaison, John Cooper Works, le Paceman reçoit de nouvelles jantes, un bouclier ajouré, une calandre spécifique et un popotin perforé de deux sorties d’échappement. A l’image du cétacé, ce Paceman S à une bouille relativement sympathique.

Avec ce profil, l’accès aux deux places arrière est en revanche limité et les passagers devront présenter des compétences de contorsionnistes. Pour le reste, l’habitacle est parfaitement similaire au Countryman et les habitués ne seront pas dépaysés. Seuls les placages rouge vif et les diverses inscriptions John Cooper Works permettent de marquer la différence avec les versions habituelles. Destiné principalement à une clientèle citadine, le Paceman reçoit aussi un ensemble multimédia connecté, avec notamment des applications pour les réseaux sociaux et un Hot Spot Wi-Fi.

Sur des rails, mais ce n'est pas un TGV :
Constitué de la plateforme rehaussée du Mini Countryman, le crossover est rabaissé sur ses jantes par soucis de sportivité, puis relevé de quelques millimètres dans sa déclinaison JCW pour accueillir la transmission ALL4. Car, en choisissant la version John Cooper Works, vous ne pourrez pas vous passer des quatre roues motrices fournies de série et du 1,6 l TwinScroll de 218 ch pour 280 Nm de couple (300 Nm avec la fonction Overboost).

A l’usage, ce bloc turbo est plein comme un œuf avec l’intégralité du couple délivré sur une plage de plus de 2 000 tr/min (entre 1 900 et 4 500 tr/min). Discret mais disponible à des cadences citadines, le moteur Prince peut aussi devenir plus démonstratif sur un terrain de jeu ondulé. La direction est directe et précise alors que le comportement est à la hauteur : la transmission ALL4 permet quelques folies, notamment dans les passages des courbes. Il est aussi possible de s’amuser avec la poupe lorsque la gestion de la transmission balance l’intégralité du couple sur le train arrière. Dommage toutefois que l’ESP reprennent trop souvent la main.

Mais le Mini Paceman S John Cooper Works c’est aussi un poids de 1 475 kg. Avec une caisse rehaussée et des lois de la physique intransigeantes, le roulis n’est pas à la hauteur des espérances que laisse supposer son badge et les relances en courbes ne sont pas des plus sportives. On se surprend à rester dans les tours pour profiter du meilleur de la courbe de puissance et donc à jouer de la boîte manuelle au guidage flou et aux verrouillages perfectibles. Heureusement, le mode sport permet d’effacer ces quelques griefs avec une direction durcie -artificiellement- et un échappement qui lâche une série de borborygmes à chaque levée de pied. Avec la sonorité moteur, baignée dans le souffle caractéristique des turbos, la bande originale est clairement réussie.

Un look, du fun et un prix électrique :

En passant du coté John Cooper Works de la force, ce gros S.A.C. (pour Sport Activity Coupé) apporte une bonne dose de fun. Pour la sportivité, il faudrait en revanche repasser. Ou tout simplement passer chez un préparateur pour s’offrir quatre amortisseurs plus efficaces, un freinage capable d’encaisser une conduite virile et pourquoi pas, des combinés plus courts. Traduction faite : il faudrait tout simplement acheter une Mini John Cooper Works.
Ce sentiment traduit bien la situation du Paceman S JCW All4, à la croisée des chemins, marginal dans la gamme Mini. Reste à avaler la pilule imposée par le constructeur avec un ticket d’entrée fixé à 37 150 €, hors options indispensables. Inutile ? Oui. Mais, comme nous, vous savez ce que l’on dit des choses inutiles…
Note : 14/20
Bien vu :
- look décalé
- moteur élastique
- comportement rassurant...
A revoir :
- ...mais pas vraiment sportif
- commande de boîte imprécise
- prix excessif
Credit Photographique: Soufyane Benhammouda, La Revue Automobile

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