Essai Renault Scenic TCe 130 : changement de bord

Le nouveau Renault SCENIC aura fait couler pas mal d'encre. Si, depuis la première génération de 1996, rouler en SCENIC, c'était surtout entrer dans un " déplaçoir " capable d'avaler sa petite famille et ses bagages, le nouvel opus change de philosophie.

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Plus tout à fait monospace, pas encore vraiment crossover, ce nouveau SCENIC se présente comme un mix entre ces deux catégories. Reste à savoir si cette mutation génétique rendra, au quotidien, les services que l’on attend de ce best-seller.

Joli dehors…

Long de 4,40 m, le nouveau SCENIC arbore une silhouette bien plus moderne et sophistiquée. Face aux arrêtes brutes et aux rectangles fonctionnels des précédentes générations, cette mouture se veut nettement plus moderne.

La face avant s’articule autour du logo qui a pris des galons. Il trône fièrement au centre de la calandre au dessin complexe. Des baguettes chromées se prolongent vers les optiques élancées. Leur signature lumineuse est en forme de C à l’avant, alors que les feux arrière horizontaux écrivent un effet 3D, très raffiné.

Le profil gagne en caractère avec un pare-brise plongeant panoramique (qui améliore la vision latérale), un porte-à-faux arrière réduit de 16 mm, une largeur accrue de 20 mm et une garde au sol qui grimpe de 40 mm. Mais la vraie nouveauté reste ses grosses roues à la bande de roulement fine (195 mm). En effet, ce SCENIC est d’office vendu avec des roues de 20 pouces. En plus d’offrir un style sportif et unique dans la catégorie, elles n’affectent pas les performances énergétiques et par conséquent les consommations.

Pour finir, le nouveau SCENIC est le seul de son segment à proposer une peinture bi-ton, à l’instar du Captur. Deux couleurs sont proposées pour ce dernier : le noir pour une carrosserie jaune, blanche, grise, beige, bleue ou rouge, et le gris pour une teinte de carrosserie noire.

… et bien dedans  !

Pas besoin d’être un mathématicien pour comprendre qu’avec un toit rabaissé et une garde au sol relevée, le nouveau SCENIC perd un peu en volume habitable. Cependant, en grimpant à l’intérieur, les occupants prendront leurs aises, et cela, quelle que soit leur taille. La soute à bagage fait même mieux, puisqu’elle devient la référence du segment avec une capacité de 572 litres.
Retournons aux places avant. Si les plastiques sont moussés et la présentation accueillante, à bien y regarder, on voit encore quelques plastiques durs dans la partie inférieure de la planche de bord. En levant les yeux, il est impossible de louper la tablette tactile, placée en format portrait, de 8,7 pouces. Elle investit le centre de la planche et commande tous les systèmes électroniques du véhicule. Cela va de la navigation à la climatisation en passant par le téléphone mains libres et le « Multi-Sense ». 

Sous cette appellation se cache le contrôle dynamique du SCENIC. D’une pression sur le bouton au logo à fleur, le conducteur accède aux différents modes de conduite : Neutre, Confort, Sport, Eco et Personnalisé. Ces modes opèrent sur la direction, la climatisation, la gestion moteur/boîte ainsi que sur l’amortissement adaptatif.

En route  !

Notre charmante version « Intens » est équipée d’un moteur essence turbo de 130 chevaux. Fruit du « downsizing » ambiant, il ne cube que 1,2 litre. Accouplé à une boîte manuelle, comptant 6 rapports, il distille sa puissance en silence. Mais on en vient rapidement à souhaiter une cavalerie plus franche. Car s’il offre, sur le papier, un couple généreux de 205 Nm à 2000 tr/min, les vitesses à étagement long obligeront le conducteur à descendre plusieurs rapports pour exécuter des dépassements plus prompts. Le reste du temps, les passagers profiteront de son agréable rondeur d’utilisation.
Avec son système de suspension pilotée, le SCENIC avale chaque aspérité de la route sans broncher d’un iota. Les déplacements dans la jungle urbaine deviennent un jeu d’enfant ! Il n’y aura que la consommation moyenne s’envolant à plus de 9 litres (moins de 7 litres sur routes) qui terniront le tableau. En conduite dynamique, l’équilibre du châssis sera difficilement mis à mal. Comme d’habitude, Renault sait faire des autos qui tiennent la route. 

Conclusion

Le changement a du bon  ! 
Certes, les clients de la première heure seront sans doute déroutés par ce nouveau SCENIC. Avec son style avenant et sportif, il semble s’éloigner de ce que désirent les utilisateurs de monospace. Mais, que nenni ! Sous sa carrosserie effilée se cachent un habitacle spacieux, une finition convenable et un confort de roulement de haut niveau. Nous, à la rédaction, on valide le virage pris par Renault d’autant que la firme a su rester raisonnable du côté du portefeuille, avec des prix quasi identiques à la génération précédente. 

Bien vu :
– Le style
– Le confort
– La technologie

À revoir :
– Rapports longs
– Les consos urbaines
– Banquette 2/3 – 1/3

Les performances

Performance : 2 /5
Tenue de route : 4 /5
Habitabilité : 4/5
Consomation : 3/5
Prix : 3 /5
Confort : 4 /5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

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