Essai SEAT Leon ST Cupra 280 DSG

Oubliez tout ce que vous connaissez sur les breaks : voitures de brocanteur, lymphatiques, sans style. La marque espagnole, SEAT, lâche son appellation " Cupra " pour son break Leon ST. Avec une cavalerie de 280 chevaux, elle se permet de supplanter, en puissance, une Porsche Cayman 2.8, et avec son volume de coffre de 1470 litres, elle transporte facilement des bibliothèques " Frügb??nk " de la célèbre marque suédoise ! Un appel du volant que nous ne pouvions refuser ...

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Leon ST Cupra : taillée pour le sport !

Il y a dix neuf ans, en 1996, SEAT lançait l’appellation Cupra, contraction de « Cup » et de « Racing ». Une image sportive et radicale que la marque hispano-allemande cultive avec une gamme de 4 modèles. Aujourd’hui, nous avons devant nous la plus improbable d’entre elle : une Leon break Cupra.

Avec l’allongement de son porte-à-faux, la Leon se transforme en un break compact de choix pour les familles. Elle est capable d’accueillir avec aisance 4 personnes avec bagages dans une malle de 587 litres minimum. Ni trop long avec 4.54m, ni trop large avec 1.82m, le break promet une facilité de conduite aussi bien en ville que sur route. De surcroît, notre Leon ST Cupra 280 DSG possède des performances hors normes. Tenez vous bien : elle expédie le 0 à 100 km/h en 6 secondes, tandis que sa vitesse de pointe s’établie à 250 km/h. De quoi tenir la comparaison avec un Porsche Cayman 2.8 !

Une certaine bourgeoisie !

Au niveau du design, on ne peut reprocher à la Leon de manquer d’attributs. Elle plaît ! Beaucoup, même… La silhouette étirée du break s’accorde parfaitement avec la définition sportive de la gamme « Cupra ». Pour autant, certains diront d’elle qu’elle manque un peu de fantaisie... Il est vrai qu’avec ses boucliers enveloppants, ses deux sorties d’échappement rectangulaires, ses jantes 5 branches et quelques petits logos ici et là, il n’y a pas de quoi crier à la « Revolución » stylistique !


Qui veut de la corrida ?

Pour les amateurs de corrida, la marque espagnole a prévu le coup : la dénommée « pack CUPRA Energy ». Et là, plus question de discrétion ! L’espagnole se dévergonde carrément, avec l’entourage de la calandre, les coques de rétroviseurs et les jantes de 19 pouces qui s’habillent de orange, faisant ainsi référence à la « Cup Racer ». Fagotée de la sorte, notre SEAT Leon ST Cupra en impose ! Disparu son style bourgeois ; on est plus dans l’esprit Punk du début des années 80 et de la « Movida madrileña ».

Pour autant, la rigueur de la maison mère allemande se retrouve toujours dans l’habitacle. Le noir prédomine, du sol au plafond, et seuls quelques petits inserts de cuir et un petit logo rappellent les prestations sportives de la bête. Au démarrage, la sensation de puissance est bien présente même si le 4 cylindres turbo à injection directe se réveille silencieusement.


Les premiers tours de roues …

Nous effectuons nos premiers tours de roues dans les rues de Barcelone. La direction s’avére légère, la position de conduite agréable et l’amortissement est étonnement tolérant. Tout laisse à croire que nous sommes au volant d’un vulgaire break compact … Vos passagers, n’y verront que du feu…

Pour voir ce que cette Leon ST Cupra a réellement dans le ventre, nous avons pris la direction du circuit de Castelloli, situé à quelques coups de volant du siège de la marque à Martorell. L’autoroute s’ouvre à nous ! C’est l’occasion pour changer de mode de conduite et passer en « Sport ». Le caractère de l’auto semble tout à coup plus agressif ; les rapports de boîte tirent plus long, le châssis et les suspensions se raffermissent. Les passages en courbes rapides sont expédiés avec une très grande facilité et surtout sans aucun roulis. Les relances, quant à elles, deviennent explosives avec un 110 à 140 km/h en moins de 3 secondes. La direction, précise et incisive, participe aussi à cet excellent constat. Comme toutes les Cupra, cette Leon ST est fermement suspendue mais sans excès toutefois.

Notre Leon ST Cupra affronte, enfin la piste du circuit !

Réveillons un peu plus la bête qui sommeille ! Le mode « Cupra » sélectionné, les sièges sport bien relevés, le regard au loin et la pédale de droite enfoncée… et enfin le diable sort de sa boîte ! Sur le tarmac de la piste, la Leon colle à la route. Bien campée sur ses jantes larges, elle attaque les longues courbes et avale les virages, les uns après les autres !

Une prouesse technique pour une traction, résultant du différentiel qui endigue le sous-virage en « poussant » la roue extérieure. Le système multidisque et gestion électronique, est capable dans les cas extrêmes d’attribuer 100 % de la motricité à une seule roue. C’est comme si l’auto pivotait sur la roue avant qui est à l’intérieur de la courbe.


Pour le freinage, les ingénieurs de SEAT n’ont pas fait dans la demi mesure, avec de bons gros disques de 340 mm à l’avant et de 310 mm à l’arrière, pincés par d’impressionnants étriers peints en noir (sur notre modèle Pack Energy et en rouge pour les autres versions). Nous ne sommes pas parvenus à les prendre en défaut sur les quelques tours de circuit effectués ; en effet, dès que le pied droit tape sur la grosse pédale des freins, la force du freinage nous propulse vers le pare-brise et stoppe net la machine.

La sonorité, très discrète depuis l’habitacle en mode confort, devient plus hargneuse et présente en « Cupra »… Si cela résonne bien artificiellement, cette musique fait tout de même son effet dans le cockpit !



Faut rendre la clé de la Leon …

Voilà un break sportif comme on aimerait en trouver plus souvent ! Rageur mais rigoureux, il sait rester pratique et cela sans faire de grande concessions au confort d’amortissement. 
Notre modèle facturé à 36.115€, plus 235€ pour le « Pack CUPRA ENERGY », affiche un tarif presque raisonnable. Quant à la consommation de carburant, il vaudra mieux avoir le pied droit léger car la moyenne passera facilement de moins de 8 litres à plus de 12 litres aux 100 km.
Son véritable défaut sera sans doute son « S » au centre de la calandre ! En tant que cousine germaine des Golf et Audi A3, la Leon ne dispose pas encore de leur aura. Pourtant ce sont les mêmes ingénieurs qui la conçoivent. D’ailleurs, elle en reprend les abus, avec un châssis inébranlable qui impose un train arrière indéboulonnable. C’est peut être un peu trop sérieux … Mais pour ma part, je préfère comme même la paëlla aux saucisses de Francfort !
 
Crédit photographique : Gilles VITRY, la Revue Automobile

Note : 17/20

Bien vu :
- Style aguicheur
- Performances de sportive
- Habitabilité convaincante

A revoir :
- Cockpit monotone
- Tendance au pied droit lourd
- Les consommations s’envolent vite


Place à notre comparatif. Pour étayer notre comparaison en tout début de texte, nous allons comparer notre SEAT Leon ST Cupra 280 DSG à la Porsche Cayman 2.8 PDK 

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