Porsche 356 : rencontre avec Vincent Tourneur pilote et gardien de mythe

à€ peine arrivés à  Malte, nous sommes confrontés, devant les fortifications de la cité, à  un convoi assez exceptionnel. En effet, ce n'est pas vraiment la Bugatti type 35, qui donne l'impression d'être sortie d'une autre époque, mais cette Porsche blanche o๠est apposée la mention du numéro 23 qui nous intrigue.

À son bord, Vincent Tourneur, sourire charismatique, nous explique qu’il s’agit de la 356 Speedster Pré-A de James Dean. Plus qu’un bolide iconique, c’est également un chef-d’œuvre du patrimoine datant de 1954 et qui de surcroît se trouve être le premier modèle de compétition client que Porsche ait fabriqué.

Vincent Tourneur, collectionneur et pilote de compétition, ne s’est pas laissé abattre suite à un accident l’ayant rendu paraplégique. La passion des courses, une détermination personnelle ainsi qu’un bon entourage l’ont conduit à rebondir pour prouver qu’« il est possible, malgré le handicap, de conduire des voitures historiques ».



Car le propriétaire de cette sulfureuse qui renferme un moteur 1 500 Super de 75 chevaux reste des plus enthousiaste et non moins philosophe : « Nous ne sommes pas des propriétaires de voitures, mais des gardiens », et de rajouter « c’est un honneur, et notre job est de les faire fonctionner ! ».

À la différence de la grande majorité des passionnés d’automobiles de collection, Vincent Tourneur se distingue par son ouverture d’esprit et sa volonté de transmettre : « On est là pour montrer que ces voitures existent et sont faites pour être utilisées. Ce serait dommage qu’elles soient stockées dans les musées ! » s’enthousiasme-t-il.

« Ne pas la faire vrombir, c’est rester sur sa faim ! » corrobore Marie Tourneur. Cette passion, c’est son « moteur » et au-delà de l’avoir partagée généreusement avec le public au travers des courses automobiles, il l’a déjà transmise à sa fille qui l’accompagne à bord d’une magnifique Porsche 356 SC de 1964, moteur 4 cylindres de 2,5 l développant 125 chevaux.



C’est ainsi que le pilote français a remporté « sans les jambes », la course Malta Classic avec « la James Dean » que l’on conduit — sans les jambes », maxime qu’il a fièrement apposée sur la voiture. En sixième position, sa fille Marie le suit de près.
L’on gardera à l’esprit cette phrase que Vincent Tourneur nous a confiée avant de s’élancer sur la piste : « Dans la vie, il faut toujours un moteur ». Au-delà d’une maxime, il s’agit d’une belle philosophie de vie. Alors, roulez jeunesse !
Photos© Julien Fautrat pour LRA

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