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Les Européens boudent les voitures électriques avec autant d'enthousiasme qu'une soirée karaoké en allemand

Une récente étude fait le tour de l'Europe et révèle que les citoyens du Vieux Continent sont aussi réticents à acheter une voiture électrique qu'à partager leur dernier morceau préféré de Rammstein. En effet, un Européen sur trois, soit 34%, déclare qu'il ne mettrait pas un centime de plus pour s'offrir un véhicule électrique tout pimpant par rapport à un modèle thermique bien polluant.

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Bien entendu, cette opposition ferme et intransigeante se manifeste de manière particulièrement prononcée en Allemagne et en Espagne, où près de la moitié des acheteurs potentiels, soit 45%, préfèrent économiser quelques euros au lieu de sauver la planète. Pendant ce temps, nos amis français, toujours à contre-courant, se montrent un peu plus ouverts avec 16% seulement prêts à sacrifier leur baguette quotidienne pour un bolide électrique.

Cette tendance à dire "nein" aux VE s'inscrit dans les résultats d'une étude annuelle menée par le cabinet Escalent, dont la renommée équivaut à celle du plus célèbre critique gastronomique de la gare Montparnasse. Cette enquête, baptisée avec une créativité débordante "EVForward", scrute les intentions d'achat de plus de 10 000 individus dans cinq pays européens en matière de voitures électriques.

Certes, la plupart des propriétaires de VE existants se déclarent plutôt satisfaits, mais l'étude pointe du doigt une tendance à la baisse de l'optimisme autour des voitures électriques. Seulement 36% des personnes interrogées voient encore ces engins comme l'avenir, contre 42% l'année précédente. Comme si les VE étaient devenus les rockstars qui se seraient un peu trop reposées sur leurs lauriers.

Le directeur général d'Escalent au Royaume-Uni, Mark Carpenter, n'y va pas par quatre chemins : "Le marché des VE en Europe souffre d'un manque d'infrastructures de recharge, comme si nos prises électriques étaient des oasis perdues dans le désert. Les gens sont plus sensibles à la hausse du prix que les réalisateurs de films français à la Palme d'Or."

Mais ne branchez pas encore la guitare électrique pour un requiem des VE, car il y a de l'espoir. Apparemment, la récente réduction des prix chez Tesla a eu un effet placebo sur les potentiels acheteurs. Qui aurait cru que les Européens se sentiraient soudainement attirés par un constructeur américain qui les fait chanter à grands renforts de dollars ?

En parlant de chant, les acheteurs de voitures neuves envisagent sérieusement des plans B en se rabattant sur des modèles thermiques, transformant ainsi le parc électrique en terrain vague. Le carburant reste le filet de sécurité ultime, comme une vieille paire de chaussettes trouées qu'on refuse de jeter. Soixante-trois pour cent des répondants préfèrent s'en remettre à l'essence plutôt que de se retrouver en rade de batterie au milieu de nulle part.

Et tandis que les propriétaires actuels de VE se frottent les mains en se félicitant de leur choix, un quart d'entre eux, peut-être un peu moins fanatiques, n'envisage même pas de renouveler l'expérience électrique. C'est là une opportunité en or pour les constructeurs qui pourraient proposer une assistance après-vente digne de figurer dans un manuel d'instructions IKEA.

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