Manta GSe ElektroMOD : Opel se rebelle

Chassez le naturel, il revient au galop…, mais parfois un peu moins vite. Opel a toujours été un constructeur différent de ses petits copains d’outre-Rhin, par volonté, par besoin, parfois contre son gré. Il n’empêche que ces dernières années, la marque au blitz a dilué son identité à trop vouloir faire comme les autres. Mais l’enfant turbulent n’a pas été effacé par le trop sage adolescent et présente, après un Mokka qui marque les esprits, une Manta restomod des plus sympathique.

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Le monde est à l’arrêt, confiné pour cause de pandémie et les êtres humains comptent les secondes passées sans vision sur l’avenir à moyen terme. Dans ce marasme ambiant, les constructeurs communiquent peu, remettent à plus tard leurs présentations importantes quand, entre deux vagues de Covid et 2 SUV électriques insipides de marque aléatoire, Opel illumine le monde de l’automobile d’une Manta jaune acide. Une belle façon de fêter les 50 ans de l’Opel Manta et ceux de l’Elektro GT avec un restomod mixant les deux, la Manta GSe Elektromod, désormais électrique.


Si le constructeur devait être une ville, il serait Berlin : authentiquement allemand, haut lieu de la scène underground, artistique et vibrante. La Manta GSe Elektromod représente bien cette identité retrouvée, loin de l’austérité. Certains s’insurgeront que l’on a « détruit » une ancienne, d’autres ne pourront s’empêcher de presser Carlos Tavares, patron du groupe Stellantis dont dépend Opel, d’en faire une série limitée. Nous ne pouvons nous empêcher de nous mettre du côté des seconds et de rappeler aux premiers que 400 000 Manta ont été produites et que l’on ne met pas en péril un pan complet de l’histoire automobile en modifiant quelques dizaines d’entre elles.


Et des modifications, il n’y en a pas tant que ça. Le châssis reste le même sans subir la moindre découpe, l’empattement est donc inchangé et le kilométrage de la voiture d’origine a même été conservé. Pourtant, visuellement les changements semblent importants avec, principalement, le Vizor, nouveau gimmick du constructeur, ici digitalisé avec un écran animé. Le couvre-toit en vinyle a disparu, et l’arrière se voit pourvu d’un bandeau noir d’où émergent 4 feux circulaires rouge vif. Ce noir contrastant franchement du jaune de la carrosserie se retrouve également sur le capot ainsi que sur les cerclages de vitres.


Très franchement, il est compliqué de ne pas craquer devant le style néo-rétro de cette Manta, ses lignes fines, son arrière fuyant, son regard moderne, son gabarit contenu. Seules les jantes de 17 pouces sont bien trop grosses à notre goût, surtout comparées aux 13 pouces du modèle d’origine. Mais c’est un problème négligeable tant le reste est séduisant et l’intérieur, vêtu d’alcantara, n’est pas en reste.


Sous le capot du coupé se trouve un moteur électrique délivrant 147 ch et 255 Nm de couple via la transmission d’origine, expliquant ainsi la présence du levier de vitesses à 4 rapports. Une électrique qui se conduit presque à l’ancienne, si ce n’est que l’on peut se mettre en 4e tout le temps.


Outre ce levier de vitesse, la banquette arrière, la console centrale, le volant et le bas de la planche de bord sont d’origine tandis que les sièges baquets sont issus de l’Adam S et le haut de la planche de bord insère avec réussite le nouveau Pure Panel que l’on retrouve dans le nouveau Mokka (lire notre essai).


Clin d’œil au passé, vision du futur, le pimpant coupé fait le pont en jouant sur le capital sympathie dont jouit la Manta A. Fun et populaire, elle se mue en marqueur de design pour Opel, et l’impressionnant retour en termes de visibilité démontre à quel point Opel ne s’est pas trompé. Le constructeur souhaitait opérer la transformation « From cold to cool » et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous validons totalement le chemin emprunté !

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