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Nouveau Dacia Duster : pourquoi il ne se vendra pas… ?

Au début des années 2000, Renault lançait un missile intercontinental au travers de l’industrie automobile européenne en manque d’inspiration, avec la renaissance de la marque Dacia. Son premier et nouveau modèle, la Logan, une berline, pas très chic et totalement « cheap », avait tout de même la bonne idée de se vendre moins cher qu’une citadine pour les dimensions d’une berline polyvalente.
Si en interne, on n’y croyait pas plus que cela, les carnets de commandes totalement saturés ont définitivement convaincu les plus récalcitrants et lancèrent pour de bon le renouveau de la marque Dacia.

Les poches pleines de devises, les marketeurs et les ingénieurs ont même eu l’autorisation de la maison mère de pousser le vice de l’impertinence en commercialisant en 2010 un 4x4 compact, le fameux Duster. Pas de chance, après 13 années de carrière et plus de 2,2 millions d’exemplaires vendus à travers le globe, le Duster n’est ni plus ni moins que le SUV le plus acheté par les particuliers sur le Vieux Continent. L’année 2024 sera une nouvelle date symbolique pour la marque car elle marquera la fin de l’insouciance avec un Duster qui se mue en véritable engin de séduction moderne.

Et c’est peut-être là le problème…

Le nouveau Duster n’a-t-il pas perdu de son âme avec ce style musclé, ces technologies dernier cri et ces moteurs de dernière génération ?

Est-ce la fin du Duster espiègle, astucieux et bon marché ?

Pour en avoir le cœur net, nous vous proposons de venir avec nous à sa découverte dans les terres lusitaniennes.

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Duster 2024, le troisième du nom


Cela fait un bail que nous l’attendions, ce nouvel opus du Duster. Le renouvellement est enfin acté pour le millésime 2024, et comme l’appétit vient en mangeant, sachez que la petite firme roumaine a de l’ambition pour cette nouvelle génération. Pour preuve, point question de pinailler et de faire des économies de bouts de chandelle. Le châssis sera tout bonnement la toute dernière mouture CMF-B de Renault. Dacia récupère les milliers d’heures de travail exécutées par les ingénieurs de la marque au losange en chipant sans vergogne la plateforme modulaire qui sert de base technique pour construire les Captur et Arkana ou le Nissan Qashqai ainsi que le Mitsubishi ASX.



L’utilisation de cette plateforme technique moderne ouvre le champ des possibles au nouveau Duster.



C’est ainsi que ce nouveau Duster s’enorgueillit d’offrir un volume intérieur supérieur à celui de la précédente génération. Que ce soit pour les passagers ou pour les bagages, puisque celui-ci gagne jusqu’à 6 % de capacité pour atteindre 472 l (sur Duster 4x2). Pour ne rien gâcher, il conserve sa longueur ultra-compacte de 4,32 m.


D’après les ingénieurs, la conception moderne de la plateforme permet de garantir un meilleur confort de conduite ainsi qu’une réduction des vibrations et des bruits issus du roulement. L’agrément de conduite du Duster III serait également en net progrès. Le SUV serait largement plus dynamique et son toucher de route, digne d’un modèle de la maison mère.

Mais le plus important dans l’usage de cette plateforme CMF-B, c’est qu’elle est compatible avec les derniers moteurs Renault utilisant les technologies mild hybrid et full hybrid.



Patrice Lévy Bencheton, directeur de la performance produit Dacia, explique : « La nouvelle plateforme CMF-B est un atout clé pour le développement de la gamme Dacia aujourd’hui et demain. Elle démontre tout son potentiel sur le nouveau Duster, avec un véhicule recevant de nouvelles motorisations électrifiées au meilleur niveau d’efficience, dont l’ensemble des prestations progresse significativement, mais qui conserve l’attractivité et l’accessibilité qui ont fait son succès. »




Duster III, le roi de l’écolo-électricité ?


La troisième génération du Duster se convertit, comme par magie, à la fée électricité grâce à la banque d’organes de la firme de Boulogne-Billancourt. Elle partage volontiers son savoir-faire de motoriste avec sa filiale, qui ne cesse de prendre des parts de marché.



Le fer de lance de cette évolution de palais est sans nul doute l’arrivée du Duster Hybrid 140. Il adopte, tout comme son frangin Jogger Hybrid, la motorisation full hybrid 140, un groupe motopropulseur qui fait déjà le bonheur des propriétaires de ses cousins Captur et Juke. Le système de propulsion à l’avantage d’être une base éprouvée depuis plusieurs années de commercialisation. Elle se compose d’un moteur 4 cylindres 1,6 l essence atmosphérique de 94 chevaux, de 2 moteurs électriques et d’une boîte de vitesses automatique électrifiée.

Cette dernière est dotée de 4 rapports dédiés au bloc thermique, ainsi que de 2 autres alloués au système électrique. Pour alimenter ces e-moteurs, Duster III Hybrid récupère l’énergie au freinage et la stocke dans une batterie de 1,2 kWh. Ce groupe motopropulseur hybride est connu pour offrir jusqu’à 80 % du temps de roulage en ville en tout électrique, un gain de consommation de 20 % en cycle mixte et jusqu’à 40 % en cycle urbain.


Le TCe 130 48 V est une première chez Dacia qui, pour la première fois, accueille un moteur turbo essence microhybride. Il combine une nouvelle génération de moteur turbo essence à 3 cylindres cubant 1,2 l sur le cycle Miller avec un alterno-démarreur sur base technologique 48 V. Ce dernier vient à l’appui du moteur thermique lors des phases de démarrage et d’accélération, permettant ainsi d’abaisser la consommation moyenne et les émissions de CO2 d’environ 10 %.

Déjà en poste sur la dernière Renault Austral TCe 130 48 V, ce moteur devrait procurer un agrément de conduite largement supérieur à l’actuel TCe 130. De plus, avec son freinage régénératif et sa batterie de 0,9 kWh, il y a fort à parier qu’il s’attaquera à la moindre surconsommation non nécessaire et fera descendre ainsi les chiffres de consommation. Le Duster III TCe 130 ne sera disponible qu’en boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, alors que chez Renault, il est largement associé à une boîte automatique.


Dacia, c’est la marque du GPL !
Aujourd’hui, près de 3/4 des acheteurs particuliers optent pour l’ECO-G 100. Le nouveau Duster III ne pouvait passer outre ce chemin du gaz de pétrole liquéfié. Le SUV bénéficiera donc de ce savoir-faire avec l’intégration de cette technologie éprouvée en première monte. Un gage de sécurité et de fiabilité non négligeable.

En roulant au GPL, le nouveau Duster III ECO-G 100 émettra en moyenne 10 % de CO2 de moins qu’une motorisation essence équivalente. Il offre jusqu’à 1 300 km d’autonomie grâce à ses 2 réservoirs affichant près de 100 l de contenance utile cumulée : 50 l d’essence et 50 l de GPL (installé sous le plancher du coffre, ce dernier préserve le volume de chargement). Le passage d’un carburant à l’autre se fait de façon instantanée et imperceptible grâce à un commutateur parfaitement intégré au tableau de bord.


Nouveau Duster III, toujours une version 4x4 ?

Eh bien, oui !

Le nouveau Duster sera bel et bien proposé en version 4x4.

Si celui-ci abandonne le coupleux moteur turbodiesel dCi, pour des raisons de normes antipollution, il disposera de l’allonge et de la finesse du 1,2 TCe 130. Pour transmettre aux 4 roues les canassons du moteur, Dacia fait confiance à un arbre de transmission robuste. Par contre, les ingénieurs nous disent lui offrir plus de finesse et d’efficacité avec l’emploi de l’électronique. C’est le 4x4 Terrain Control qui s’occupera, en effet, de gérer la puissance et la glisse sur chacune des roues. De quoi conserver son statut de roi des 4x4 « non experts » (4x4 non équipés d’une gamme de rapports courts).



Avoir 4 roues dans la boue, c’est bien, mais faut-il encore ne pas percuter les obstacles avec ses pare-chocs. Voilà l’une des raisons qui nous permettent de comprendre que ce Duster III peut s’enorgueillir d’un angle d’attaque de 31° et d’un angle de fuite de 36°.

Passer par-dessus des roches ?

Point de problème avec une garde au sol de 217 mm pour la version 4x4. C’est juste la meilleure du marché.



L’électronique veille également au grain avec un système de contrôle de la vitesse en descente. Ce système est particulièrement utile lors de roulages off-road ou en forte descente. Il agit notamment sur les freins pour éviter l’emballement du véhicule et assurer ainsi une vitesse adaptée de 0 à 30 km/h. De plus, Duster III s’arme d’un nouveau All Road Info.

Cet outil dispose de nombreuses informations particulièrement utiles et profite aujourd’hui d’un écran central de 10,1 pouces pour diffuser l’angle d’inclinaison latérale, l’angle de tangage et la répartition de la puissance entre les essieux.



Cerise sur le capot, Duster III n’aura pas « trop » peur des griffures et autres coups, car les concepteurs ont élaboré une arme : le Starkle.

Sous ce nom imprononçable se cache la fusion des mots « star » et « recycle ». Ce matériau contient jusqu’à 20 % de polypropylène, c’est-à-dire qu’il provient du recyclage de bouteilles d’eau. Il est utilisé de façon brute, sans peinture. De quoi réduire ainsi l’empreinte carbone liée à sa fabrication, mais surtout d’offrir une protection de bas de caisse et des passages de roue hors du commun. Tout comme des skis de grandes dimensions teints dans la masse, qui ne risquent pas d’être rayés.

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