Ginetta Akula : un monstre du passé a bien prononcer !

Il semble que Ginetta ait décidé de s'accrocher au concept présenté en 2019, malgré une pandémie et cinq années d'attente. La version de série de l’Akula débarque enfin, et, fidèle à l'esprit artisanal britannique, cette supercar reste farouchement attachée à sa boîte manuelle. Parce qu'après tout, quoi de mieux pour dompter les 608 chevaux d’un V8 atmosphérique de 6,4 litres que de rester maître de chaque changement de rapport ? Mais ne vous y trompez pas, ici, pas de nostalgie mal placée. L’Akula ne regarde pas dans le rétroviseur pour se lamenter, elle le fait pour humilier les voitures modernes qui, elles, misent sur des assistances électroniques.

Présentée en grandes pompes au Salon de Genève en 2019, l’Akula semblait alors destinée à rester un concept de salon, un rêve automobile qu’on admire derrière une barrière en corde. Mais c’était sans compter sur la ténacité de Ginetta, qui a finalement décidé de la produire en série. Du concept à la version de production, peu de changements sont à signaler. La bête est restée fidèle à ses premières promesses : une conduite analogique, presque brutale, et des performances qui risquent de faire transpirer plus d’un pilote amateur.

Un ADN de prototype

La Ginetta Akula emprunte directement à son ancêtre, le prototype LMP1, autant dans l’esprit que dans la technique. La coque en carbone et la carrosserie du même matériau permettent de maintenir une légèreté presque suspecte à ce niveau de performance. Les suspensions à double triangle superposé et poussoirs, avec leurs barres antiroulis réglables, sont issues du même ADN compétitif. C’est du pur sport mécanique, pas de l’esthétique de salon.

Côté aérodynamique, on ne s’est pas contenté de suivre les tendances. L’Akula s’offre un splitter avant, un aileron discret mais efficace, un fond plat et un diffuseur arrière, tous pensés pour générer l’appui nécessaire à cette bête de route. Les jantes de 20 pouces sont habillées de pneus en 265/35 à l'avant et 305/35 à l'arrière, un clin d'œil au monde de la course. Et pour ceux qui veulent vraiment jouer, des disques en carbone-céramique sont disponibles en option, histoire de s’assurer que l’Akula s’arrête aussi vite qu’elle démarre.

De la vieille école… qui sait encore enseigner

Le cœur de cette Ginetta est un V8 atmosphérique de 6,4 litres, une rareté dans un monde de turbo et de downsizing. Ce moteur développe 608 chevaux et un couple généreux de 705 Nm, rien que ça. Tout ce pouvoir est envoyé aux roues arrière via une boîte manuelle à six rapports, ou, pour ceux qui préfèrent la modernité, une boîte robotisée à double embrayage et sept vitesses est disponible en option. Ginetta n'a cependant pas tout laissé au hasard, un différentiel à glissement limité vient garantir que la puissance reste sur le bitume plutôt que dans la fumée des pneus.

Légère comme une plume pour une supercar – sous les 1200 kg – l'Akula promet des performances qui risquent de décoiffer même les plus aguerris. Comptez 2,9 secondes pour atteindre 100 km/h, et une vitesse de pointe de plus de 288 km/h. Mais là encore, on parle d’une vitesse limitée par l’aérodynamique, pour éviter que l’Akula ne s’envole littéralement.


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Édition limitée, prix et confort (mais pas trop)

L’Akula ne sera produite qu’à 20 exemplaires, et chacun d’eux est destiné à célébrer les 20 ans de Lawrence Tomlinson à la tête de Ginetta. Pour s’offrir l’un de ces requins (Akula signifie requin en russe), il faudra débourser 275 000 £, soit environ 325 000 €. Un tarif qui pourrait paraître salé, mais qui inclut une véritable voiture de course homologuée pour la route. À ce prix-là, les détails sont tout aussi techniques que le reste de la voiture : un système d'infodivertissement compatible iOS, un chargeur de téléphone sans fil, des porte-gobelets – eh oui, même les pilotes ont soif – et un pare-brise chauffant.


Cependant, n’espérez pas trouver de sièges réglables. Ici, les baquets sont moulés directement dans la coque en carbone. C’est donc le volant et le pédalier qui s'ajustent pour s’adapter à vous, un clin d’œil direct au monde de la compétition. Le confort est sacrifié sur l'autel de la performance, mais à ce niveau-là, qui s’en plaindrait ?

Conclusion:

De la nostalgie

En somme, la Ginetta Akula ne cherche pas à plaire à tout le monde. Elle est là pour rappeler que l'automobile peut encore être brutale, analogique, et furieusement rapide. Dans un monde où tout devient électrique et assisté, l'Akula prouve que le passé a encore son mot à dire, et pas des moindres.

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