Oui ! Je parle bien des couleurs…

Les deux adversaires du jour proposent une panoplie très vaste de personnalisation. Ce qui les rend désirables, pour nous à La Revue Automobile, c’est évidemment leur penchant pour notre « orange ». Si l’Espagnole fait recouvrir son toit de cette belle peinture, la Française en dispose sur les coques de rétroviseur, les contours de feux et sur le montant arrière. Bref… elles ont du chien ses petites machines !

Bon OK, j’avoue que ces deux véhicules citadins hauts sur pattes ont bien plus que les couleurs en commun. Tous deux font partie de ce nouveau segment des B-SUV, c’est à dire des SUV urbains. À ceci, il faut rajouter des dimensions proches (aux alentours de 4,15 m de longueur), un look de bûcheron et de tout petits moteurs pour répondre aux dernières normes antipollution.

En arrivant sur le marché en fin d’année dernière, elles vont se livrer une bataille féroce pour conquérir les cœurs des automobilistes à la recherche d’aventure et de liberté comme le vendent si bien les publicités.

Alors, pour vous faire part de cette guerre qui s’annonce épique, nous sommes partis à leur rencontre du côté de la Mer Morte. Ce site unique au monde abrite un lac salé à plus de 30 % qui ne laisse aucune vie possible. C’est également le point terrestre le plus bas au monde avec une altitude de -400 m. Oui… on est bien à 400 mètres sous le niveau de la mer, mais ici on n’a pas besoin d’avoir les capacités pulmonaires de Jacques Mayol ou Enzo Maiorca.

Pourquoi ce lieu ? On y est venu pour ses routes. Elles y serpentent sur plusieurs dizaines de kilomètres et en sortant d’à peine deux mètres de l’asphalte, nous voici en off-road accompagné de cailloux coupants et autres roches indélicates pour les mécaniques. C’est donc un terrain de jeux idéal pour tester un bon SUV.



Tout est dans le design…

Même si ce critère reste éminemment subjectif, la première qualité frappante du C3 Aircross c’est son style tout en rondeur et en muscles ! Assumant parfaitement son statut de SUV, il dévoile, avec ses lignes et appendices, des capacités à crapahuter en dehors des sentiers battus. D’ailleurs, s’il ne peut compter que sur ses roues avant motrices, les ingénieurs lui ont offert un « Grip Control ». Cette solution électronique, adapte le couple sur chacune des roues pour tirer le meilleur parti de la route ou du chemin emprunté.

L’Arona est quant à elle plus urbaine et routière dans son approche et son allure. Même si sa garde au sol reste de bon aloi, avec 19 cm, son spoiler avant, ses bas de caisses et son extracteur d’air arrière indiquent clairement qu’elle est plus adaptée pour grimper les trottoirs que les rochers.

Bien venue à bord…

Dans l’habitacle, on retrouve les deux philosophies bien différentes. La SEAT Arona a bien du sang germain et elle soigne clairement la présentation de sa planche de bord rectiligne. On flirte avec le haut de gamme avec des ajustements de premiers ordres. Tout comme du côté de l’équipement ! Ainsi elle peut compter sur un régulateur de vitesse auto-adaptatif de série et de nombreuses aides à la conduite du segment supérieur.

Quand l’Espagnole frôle l’austérité, le C3 Aircross propose de voyager dans un univers plus convivial avec une planche de bord sophistiquée, des inserts de couleurs et une ergonomie malheureusement plus complexe qui demande de passer par de nombreux sous-menus via l’écran de contrôle. Cependant, du côté de la qualité perçue, elle peut décevoir avec certains plastiques qui paraissent creux et légers. Mais elle se rattrape en soignant tout particulièrement ses passagers avec une habitabilité qui y est vraiment généreuse, que ce soit aux places avant ou arrière. La banquette peut même coulisser sur 15 centimètres et les dossiers sont inclinables en 5 positions. Cerise sur le gâteau, le siège du passager avant est repliable en portefeuille pour le transport d’objets longs, comme une planche de surf. Seule la garde au toit arrière peut se révéler problématique pour les plus grands.

Tout mou ou tout dur ?

On prend plaisir à manier cette petite Arona et à la cravacher sur les routes sinueuses israélienne. Elle y fait preuve d’un bel équilibre avec un train avant et une direction précise. Ses suspensions et son amortissement, relativement ferme, lui permettent de sauter d’un virage à l’autre. D’autant que notre modèle était équipé du 1.0 TSI. Un 3 cylindres turbo à injection de 115 chevaux pétillant couplé à une boîte automatique DSG. Ce duo marche parfaitement de concert, et permet de relancer la machine en quelques fractions de seconde.

Face à elle, la Citroën n’a toutefois presque pas à rougir côté dynamisme. Elle aussi offre un bel agrément de conduite. Il perd juste quelques points à cause d’un amortissement exagérément souple qui occasionne un tangage qui devient désagréable à l’attaque. Par contre, elle la rend la largement plus agréable en ville, sur route défoncée et en des chemins battus. Son moteur, un 3 cylindres turbo essence de 1.2 litre développant 110 chevaux, tient clairement la dragée haute au groupe motopropulseur de la Volkswagen ibérique. Mais, sa boîte mécanique mécanique est légèrement accrocheuse. Il faudra donc aussi passer par la case option, pour profiter de l’excellente EAT6, pour avoir un compromis de premier plan.


Le portefeuille…

La Citroën C3 Aircross 1.2 PureTech 110 est disponible à partir de la finition Shine. Il vous en coûtera alors, au minimum, 21 250 € voire 22 750 € si vous optez pour la boîte auto EAT6. Ici, vous disposerez déjà d’un équipement de série appréciable (climatisation automatique, jantes en alliage, système multimédia avec navigation, etc.), mais pas au niveau de l’Arona. Si vous désirez un peu plus de cavalerie, la C3 Aircross est également disponible avec le PureTech 130 Shine, en boîte manuelle uniquement, pour 22 250 €.

L’Arona ne semble pas craindre la concurrence, puisqu’elle s’échange contre un gros chèque de 23 345 € en TSI 115 Xcellence DSG7 et même 24 320 € pour la version haut de gamme et sportive FR.