Essai Ford Focus ST Line 2 0 TDCi 150 Powershift : c'est pas du flan

Ford capitalise sur sa gamme ST pour sortir une nouvelle finition plus dynamique que la classique. Au menu du jour, gros bloc diesel et boîte à double embrayage...

Voir la galerie photo

Beaucoup de concurrents se sont mis aux finitions inspirées de leurs déclinaisons sportives, y compris chez les généralistes. C’est ainsi que Renault et Peugeot, par exemple, disposent d’une gamme GT-Line. Ford, à la traîne dans le domaine, propose à son tour sa vision des choses, mais, attention, elle n’est pas qu’esthétique !

Cinq portes et SW
La Focus ST ayant été déclinée en SW (lire notre essai), il est normal de retrouver le kit ST-Line sur les deux types de carrosseries de la Focus. Nous avons cette fois choisi d’essayer la compacte cinq portes, 600 € moins chère que le break, et débutant à 29 200 € une fois équipée de la boîte Powershift. C’est 300 € de plus que la finition Titanium, mais, pour ce faible rajout, vous avez droit à plusieurs éléments distinctifs intéressants. D’abord à l’extérieur avec le badge posé sur les ailes avant, le pare-chocs avant plus sportif, les jantes 17 spécifiques ou bien encore les feux avant et arrière à LED. L’intérieur dispose également de quelques aménagements tels que le pédalier alu ou l’inscription ST-Line sur les seuils de porte et le volant. L’ensemble se révèle globalement de bonne facture, mais en retrait face à une concurrence plus récente. Quoi qu’il en soit, rien de bien dramatique ni de foncièrement rédhibitoire n’est à relever. L’équipement de série contient la climatisation manuelle, l’Audio Sync de série avec Bluetooth et prise USB et, entre autres, la banquette arrière rabattable. La liste des options demeure relativement importante, les principales étant l’Audio Nav Sync II, l’aide au stationnement arrière et le pack Confort qui contient la climatisation automatique. 

Du couple et des chevaux
Pour tout vous dire, je ne supporte que très moyennement les habituels kits carrosserie de ce type, trop souvent associés à des motorisations faiblardes. Ford ratisse large sur la sienne, en partant du 1.0 Ecoboost 125 pour aller jusqu’à notre diesel d’essai en passant par le 1.5 TDCi et l’Ecoboost de même cylindrée. Mon avis demeure le même ici. Cette finition bénéficiant au comportement routier en offrant une suspension Sport (moins typée que le châssis ST, ne rêvez pas !), je suis content d’avoir obtenu une bonne motorisation (150 chevaux et 370 Nm, quand même). Les reprises s’avèrent plus qu’honorables et, principal motif de satisfaction à mes yeux, permettent de doubler en toute sécurité. En effet, souvent pointé du doigt par les ayatollahs aux commandes, offrir des chevaux et du couple demeure bénéfique à la sécurité lorsqu’il faut effectuer un dépassement. Je ne me verrais pas avec le 1.0 Ecoboost, trop juste en couple et handicapé par ses rapports de boîte à rallonges (lire notre essai de l’Ecosport S) pour un gabarit de celui de la Focus. Après, chacun voit midi à sa porte et beaucoup semblent préférer l’esthétique à la motorisation par ces temps de répression routière. 

Dynamique, mais confortable
Sans aller jusqu’à la furieuse RS (dont Étienne vient de publier son essai piste) ni à la ST, la ST-Line constitue une alternative intéressante. Elle ne consiste pas qu’à flatter l’ego de son propriétaire par le biais de divers éléments de carrosserie. La suspension est donc retouchée et reçoit même le Torque Vectoring pour une meilleure tenue de cap en virage. Au volant, le résultat est très bon et donne envie de profiter des qualités des trains roulants et du bon gros train avant des familles. En parallèle, le confort est au rendez-vous. Mais deux ombres au tableau toutefois. D’abord, la motricité sur le mouillé est délicate. Ensuite, la direction se montre trop légère. Il faut bien laisser quelque chose à la ST, cela dit ! J’exagère un peu, car la ST est moins souple et prend moins de roulis, sans pour autant se montrer inconfortable. 
La question peut donc se poser : ST ou ST-Line ? L’écart de prix de 2 500 € est sans doute un premier élément de réponse. De plus, le design de la ST est beaucoup moins évocateur et moins passe-partout. Mais, surtout, la question se pose davantage sur les blocs essence où la différence de puissance et de couple est plus notable (250 chevaux sur la ST contre 182 avec le 1.5) qu’entre les deux 2l TDCi... 

Boîte à double embrayage Powershift
La boîte à double embrayage semble être devenue indispensable depuis l’avènement de la DSG. Beaucoup s’y sont essayés avec plus ou moins de réussite. Parmi les moins, il y a Renault et son EDC récalcitrante fournie par Getrag. Tiens, il s’agit du même fournisseur que pour la Powershift. Stop ! Pas d’inquiétude, les ressemblances s’arrêtent là. La gestion logicielle interne produite par Ford n’a rien à voir et se révèle autrement plus efficace et agréable dans son utilisation. Les changements se font en douceur (normal avec ce type de boîte), mais la principale qualité demeure dans le mode automatique, plutôt intelligent et réactif. La consommation totale est raisonnable en tournant autou des 6l /100km. J’émets plus de doutes sur le mode Sport qui fait grimper le moteur inutilement dans les tours. Dans cette configuration, je préfère prendre les palettes et dicter le tempo.
À noter que cette transmission n’est disponible qu’avec le 2 litres TDCi, comme c’est le cas pour la ST où l’Ecoboost en est privé. Le surplus financier est de 2 000 € par rapport à la boîte de vitesses manuelle à six rapports. Moi qui apprécie peu ces boîtes d’ordinaire, j’avoue avoir été agréablement surpris...
Conclusion
Premier essai transformé pour Ford. La Focus ST-Line mérite qu’on parle d’elle d’autant qu’elle ne la joue pas petits bras avec sa suspension plus sportive. La boîte Powershift est réussie et se marie bien à ce bon turbo diesel de 150 chevaux...
 
BIEN VU
Kit carrosserie abouti
Performances/reprises
Suspension sport incluse dans la ST-Line
Confort
Boîte réussie
Consommation
À REVOIR
Motricité sur le mouillé
Plusieurs options à rajouter
Présentation intérieure en retrait face à la concurrence
 
Note : 16/20
Tarifs : à partir de 29 200 €
Crédit photo : Julien Fautrat pour La Revue Automobile

Partager