Si Opel est passée officiellement dans le giron de Peugeot-Citroën, il n'empêche que les ingénieurs allemands ne comptent pas se laisser dévorer par le manque d'ambition sportif du groupe français. La preuve, Opel nous offre les clés de sa toute nouvelle sportive : l'Insignia GSi.
Le come back de la GSi…
Jusqu’à présent, les Opel piquées au vif portaient le badge OPC. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles faisaient parler la poudre. Pour preuve, l’Insignia OPC comptait pas moins de 6 cylindres en V gavés d’air par une suralimentation qui produisaient pas moins de 325 bourrins. De quoi expédier un TOP 100 en 6 secondes.
Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, la nouvelle Insignia abandonne son patronyme OPC et son glouton V6 pour renouer avec le nom GSi. Un nom que les plus jeunes d’entre nous ne peuvent pas connaître puisqu’il a fait la renommée des pilotes du dimanche il y a maintenant 34 ans.
Les premières à susciter l’engouement ont été en 1984 la Manta GSi et la Kadett GSi (1,8 litre de 115 ch). Quatre ans plus tard, le moteur 2,0 litres 16 soupapes à double arbres à cames en tête (DOHC) faisait son apparition dans la Kadett 2.0 GSi 16V où il délivrait 150 ch.
La première Astra a également disposé de ce moteur, avant d’être rejointe en 1993 par une variante 1,8 litre 125 ch dans l’Astra GSi. Les différentes générations de Corsa ont aussi fait honneur à l’appellation GSi, en commençant par la Corsa A de 100 ch (1988), depuis devenue une young-timer très recherchée. La fin (provisoire !) de la série était représentée par la Corsa D sortie en août 2012.
Les forces en présence de l'Insignia…
L’héritage est donc plutôt lourd. Pour ne pas galvauder ce nom, les ingénieurs ont placé un tout nouveau moteur turbo essence de 2 litres à 4 cylindres turbo. Il produit la bagatelle de 260 chevaux et 400 Nm de couple présent entre 2 500 et 4 000 tr/min. Pour les consommations officielles NEDC, Opel annonce un cycle urbain de 11,5 l/100 km, une consommation extra-urbaine de 7,1 l/100 km et mixte de 8,7 l/100 km, émissions spécifiques officielles en mixte 199 g/km de CO2).
Si la consommation de carburant est un facteur important pour votre portefeuille, Opel propose également un tout nouveau moteur carburant au mazout. C’est ainsi que cette Opel Insignia GSi dispose d’un diesel biturbo développant une cavalerie de 210 chevaux à 4 000 tr/min assortis d’un couple maxi de 480 Nm dès 1 500 tr/min. Ainsi équipée, la belle Opel expédie le zéro à 100 km/h en seulement 7,9 secondes et atteint une vitesse maximale de 231 km/h.
Ces deux modèles bien pourvus en canassons font passer la puissance par les quatre roues via une boîte automatique à 8 rapports et un système de distribution du couple intelligent.
C’est pas assez, mon fils !
De prime abord, les puissances annoncées peuvent sembler un peu juste, surtout par rapport à sa devancière. Mais, à la surprise générale, les ingénieurs confirment que cette Insignia GSi (essence) est plus rapide sur la boucle nord du Nürburgring que l’Insignia OPC. Cela est sans aucun doute dû aux 160 kg de gagnés sur la balance et à l’optimisation de son châssis qui use de suspensions rabaissées de 10 mm, d’amortisseurs électroniques raffermis et d’un freinage surpuissant d’origine Brembo.
Dès lors, il ne nous reste plus qu’une seule chose à faire… La mettre à l’épreuve. Et cela tombe bien, puisque les gens de la presse du constructeur franco-allemand, nous ont conviés dans l’arrière-pays des Baux-de-Provence pour en prendre le volant.
Bien dans ses groles la GSi !
Plutôt fan d’engins de caractère, mon choix s’est naturellement porté sur la version Grand Sport. Cette berline s’allonge sur un peu plus de 4,90 mètres de long, et ses lignes longilignes ne semblent jamais prendre fin. Pour la tester comme il se doit, je ferai l’impasse, dans un premier temps, sur l’essence, pour ne me préoccuper que de la version diesel, car je prendrai les 260 chevaux sur la piste d’essai Michelin du Ladoux.
Le premier contact est assez surprenant. Si l’Opel Insignia « normale » est plutôt du genre élégante, un brin « passe-partout », diront certains, la GSi dévoile d’autres arguments bien plus tapageurs. Elle gagne ainsi des bas de caisses, un aileron arrière, des boucliers enveloppants percés par des prises d’air chromées, des jantes de 20 pouces et son logo GSi bien entendu.
L’habitacle lui respire la « Teuton Touch ». C’est rectiligne, bien fini et ajusté. Le mobilier propose un bon toucher et devrait tenir dans le temps sans trop d’apparitions de grincements. Les sièges sport, réalisés en interne, sont joliment dessinés tout en offrant maintien, confort, ventilation et chauffage.
Alors que certaines concurrentes de l’Opel font une démonstration de force au démarrage en vociférant des vocalises rauques, en se montrant intraitables sur les pavés et en opposant une direction assez ferme, l’Insignia se veut aussi facile, douce et aseptisée que n’importe quelle autre version.
Décevant ? Non, rassurant. Car sur le chemin maison/école/boulot, de grand matin, vous n’avez pas forcément envie de vous coltiner un échappement caractériel qui réveille le quartier et qui vous tire de force des nuages matinaux… Bref… elle est bien éduquée, la p’tite ! D’autant que si je pouvais craindre le pire pour mes lombaires avec ses jantes de 20 pouces, l’amortissement est assez tolérant pour que le tout se comporte de manière civilisée.
Alors que le 4 cylindres émet une sonorité feutrée, sauf sur le mode sport qui rajoute une inutile couche artificielle au travers des haut-parleurs, la boîte auto se révèle un rien flemmarde au démarrage, mais généralement très rapide dans ses changements de rapports !
Elle lâche pas le tarmac cette GSi…
Je quitte heureusement l’agglomération pour me rendre à mon point de ralliement en rase campagne. De quoi enfin libérer la cavalerie avec une conduite plus sportive.
Dès les premières courbes, je m’aperçois que l’Insignia GSi offre un visage de sportive. Son potentiel prend enfin forme avec une stabilité à toute épreuve. Le train avant s’inscrit facilement à la corde et ne la lâchera pas avant que je le lui indique. Le système de traction intégrale à vecteur de couple, le Twinster, déjà vu sur la nouvelle Ford Focus RS, fait des merveilles. Il a la particularité de répartir précisément la puissance sur chacune des roues. De quoi suivre parfaitement la trajectoire. Le sous-virage est pratiquement banni, si on prend la peine d’accélérer avant le point de corde.
Mais ceci ne pourrait se faire sans une monte pneumatique capable d’affronter ces conditions extrêmes. C’est pourquoi, l’Insignia GSi est équipée de série de généreuses jantes de 20 pouces chaussées des très performants Michelin Pilot Sport 4 S.
N’oublions pas également le freinage qui est suffisamment fort pour calmer les débordements de testostérone. Le moteur, lui, fait preuve d’une fantastique linéarité, étant toujours guilleret, à 2 000 tr/min comme à 4 500 tr/min. La boîte manque parfois d’intelligence dans ses changements de rapports, voire se montre hésitante, mais il n’y a là rien de vraiment rédhibitoire pour une voiture qui se veut également familiale.
Et la version essence, me direz-vous ? Je l’ai bien prise en main… mais ça, c’est une autre histoire à suivre en cliquant ici : En piste avec l’Opel Insignia GSi 260.
Moteurs
Insignia GSi BiTurbo Diesel
Architecture
Transmission intégrale adaptative
Classification des émissions
Euro 61
Carburant
Gazole
Nombre de cylindres
4
Cylindrée en cm3
1956
Alésage/course en mm
83,0/90,4
Puissance en kW (ch)/à tr/min
154 (210)/4 000
Couple en Nm/tr/min
480/1 500
Réservoir de carburant en l
62
Poids et charges par essieu en kg
GSi Grand Sport
Poids à vide avec conducteur (selon 70/156/EWG)
1 772
PTAC
2 315
Charge utile
543
Charge par essieu, avant
1 210
Charge par essieu, arrière
1 115
Charge maxi pavillon3)
100
Poids sur flèche
90
Dimensions du véhicule en mm
GSi Grand Sport
GSi Sports Tourer
Longueur
4 910
4 998
Largeur sans/avec rétroviseurs extérieurs
1.871/2 093
1.871/2 093
Hauteur (à vide)
1 445
1490
Empattement
2 829
2 829
Voie avant
1607
1607
Voie arrière
1610
1610
Diamètre de braquage m
Entre murs
11,74
11,74
Entre trottoirs
11,14
11,14
Dimensions du coffre en mm
Longueur du plancher jusqu’aux dossiers des sièges arrière
1 133
1 178
Longueur du plancher avec dossiers des sièges AR rabattus
1940
2005
Largeur entre les passages de roues
1 030
1 030
Largeur maxi
1 444
1451
Volume du coffre en l selon ISO 3832
Coffre à bagages
490-1.450
560-1.665
Conclusion
La douloureuse pour une Insignia GSi !
L’Opel Insignia GSi Grand Sport est affiché à partir de 46 730 €, et à 47 180 € en break Sports Tourer. À ce prix, la GSi propose d’office la traction intégrale et la boîte automatique à 8 rapports. Ce qui paraît un prix raisonnable au vu des prestations, mais malheureusement l’état passe par là. La nouvelle réglementation des immatriculations fait porter la taxe sur le C02 à plus de 10 000 € pour le diesel et pour l’essence.
À la pompe, notre modèle diesel est annoncé à 5,7 l/100 km, soit 186 g CO2/km. Nous avons pour notre part relevé une consommation moyenne de 8,3 l/100 km en conduite souple, mais rapide. Un résultat correct au vu de la puissance et des performances. Le réservoir de 62 litres octroie une autonomie d’un peu plus de 740 km.
La suite de cet essai est à lire en cliquant ici :
Les performances
Performance : 3 /5
Tenue de route : 4 /5
Habitabilité : 4/5
Consomation : 4/5
Prix : 3 /5
Confort : 3 /5
Verdict : la raison
Verdict : la passion
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