Essai toyota c hr le petit dernier qui voit grand

Absent du segment des crossovers urbains, Toyota corrige le tir avec le C-HR. Pour ce coup d'essai, le constructeur ne devait pas se rater et le crossover n'a pas à rougir devant la concurrence bien aiguisée.

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Grand à l’extérieur, petit à l’intérieur :
Reprenant les lignes saillantes du concept éponyme, le Toyota C-HR mise sur le style pour faire les yeux doux à une clientèle citadine, souvent affolée par le Nissan Juke. Pourtant, le nouveau Japonais veut boxer dans la catégorie supérieure avec ses dimensions, dont les 4,36 mètres de long le rapprochent du Qashqai (4,38 mètres) et du Seat Ateca.
Si ses mensurations sont difficiles à cerner, avec une silhouette finalement très ramassée, le Toyota C-HR souffre de la comparaison à l’intérieur. Les passagers profitent d’un espace confortable, mais le crossover est bien moins accueillant pour les familles : le profil de coupé limite considérablement la luminosité à l’arrière et le coffre de 377 litres est largement en retrait des références qu’il ose attaquer. En revanche, il avoue 23 litres de plus que le Nissan Juke.
Le niveau de finition intérieur mérite un bon point, avec un dessin agréable à l’œil et une ergonomie convenable. Un niveau que l’on croise régulièrement chez Lexus, la marque premium du géant japonais. En option, l’écran tactile central, qui reste fixe, intègre la navigation, mais, plus surprenant, se passe des systèmes CarPlay et Android Auto.

Sage sous la pédale :
L’arme de conquête de Toyota ne pouvait pas se passer de motorisation hybride, qui génère plus de la moitié des ventes chez le constructeur. Le Toyota C-HR hérite donc du récent duo essence/électrique apparu sur la quatrième génération de Toyota Prius.
Le moteur essence 1,8 litre et le moteur électrique fournissent ensemble 122 ch et 163 Nm de couple. Une réserve suffisante pour déplacer les 1 380 kg du crossover, mais Toyota fait le choix de proposer un réglage plus sportif de la boîte CVT à variation continue. Résultat : le Toyota C-HR sollicite plus souvent le moteur essence et grimpe plus haut dans les tours à rythme plus soutenu. Son comportement rappelle trop souvent la précédente génération de la CVT et se traduit par une consommation supérieure à la Prius 4. Pas de quoi s’affoler toutefois, puisque nous avons relevé un appétit moyen de 5,5 l/100 km.
Le Toyota C-HR repose sur la nouvelle plateforme Toyota New Global Architecture avec un train avant spécifique. Et le crossover ne manque clairement pas d’agilité. Suffisamment confortable en ville, la suspension canalise très bien les mouvements de caisse sur les parcours sinueux avec un roulis bien maîtrisé, un comportement neutre et une direction vive. Dommage que la colonne reste parfaitement muette et que la détente mal guidée à l’arrière vienne parfois déranger le comportement.

Une version 1,2 litre essence homogène :
Le crossover ne sera disponible qu’avec deux motorisations, la version hybride étant complétée par le 1,2 litre turbo essence de 116 ch. Disponible avec la boîte manuelle ou automatique (cette dernière étant d’office imposée sur la version 4x4), le Toyota C-HR pourrait convenir aux montagnards.
La transmission intégrale ne manque pas d’arguments en dehors de la chaussée, avec une motricité sans faille. La version thermique se montre également mieux suspendue sans être forcément plus cassante. À bord, la mécanique se fait moins entendre que sur la version hybride, mais les bruits d’air enveloppant la voiture à partir de 100 km/h sont toujours présents.
Ce bloc moteur n’est pas un foudre de guerre, mais il se montre plus volontaire. Sur l’exercice du 80-120 km/h, le 1,2 litre avoue un chrono de 9,5 secondes, soit près d’une seconde de moins que son frère plus vertueux : au terme de l’essai, l’ordinateur de bord affichait 8,0 l/100 km en moyenne.

Toyota C-cher :
Le Toyota C-HR a tout pour réussir. À commencer par son style original et la qualité de finition de l’habitacle. Toutefois, il conviendra plus à une clientèle citadine et branchée qu’aux familles, comme le laissent supposer ses dimensions généreuses. La version essence s’adresse à un autre type d’utilisation, mais ses qualités ne pourront pas lutter face à la version hybride réussie, qui parvient à faire oublier le diesel. Il ne manque plus qu’à Toyota de combler son offre avec une déclinaison hybride à quatre roues motrices. Une formule facilement adaptable puisque la Toyota Prius existe déjà en version 4x4 au Japon.
Le nouveau venu de Toyota voit grand. Il se place dans le viseur des crossovers plus gros, aux prestations plus familiales. Toutefois, il n’a pas à rougir face à des concurrents moins gros, comme le Kia Niro, la seule autre proposition hybride sur le segment. Disponible à partir de 22 900 euros avec la version essence Active (malus de 150 euros), le C-HR grimpe à 28 500 euros avec l’hybride en finition Distinctive (bonus de 750 euros). La tarif est salé, mais la finition, l'équipement et les choix techniques devraient largement faire la différence.
Note : 14/20
Bien vu :
- Style réussi
- Finition et ergonomie intérieures
- Comportement dynamique
- Consommation raisonnable
À revoir :
- Direction muette
- Places arrière pas accueillantes
- Bruits d’air trop présents
- Performances modestes

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