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Essai Ford Mustang Mach-E VS Jaguar I-PACE : le comparatif des SUV électriques

Dans le Nouveau Monde de la voiture électrique, il y a bien du monde. Cela dit, deux machines sortent du lot par leur allure plaisante, leurs performances et l’ambiance à bord. Je vous parle de la Ford Mustang Mach-E et de la Jaguar I-PACE. Toutes deux font partie des SUV électriques familiaux capables de transporter une petite famille loin et sans émissions de CO2.
Mais laquelle choisir ?

La Ford Mustang Mach-E ou la Jaguar I-PACE ?…

Voici l’essai comparatif.

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Les fiches techniques : I-PACE VS Mustang Mach-E

Un match de voitures électriques doit commencer par les fiches techniques.



La Jaguar I-PACE dispose d’une batterie lithium-ion de 90 kWh. Ses accumulateurs peuvent fournir jusqu’à 400 ch sur les 4 roues et un couple de 696 Nm. Cette puissance pousse l’engin de 0 à 100 km/h en 4,8 petites secondes et la vitesse sera limitée électriquement à 200 km/h pour conserver un brin d’autonomie. D’ailleurs, l’I-PACE est homologuée avec 470 kilomètres de rayon d’action.

Son prix de base est de 81 200 €.



La Mustang tout électrique est commandable avec plusieurs groupes motopropulseurs. L’entrée de gamme est une propulsion équipée de la « petite » batterie de 75,7 kWh. Nous avons choisi, ici, la version traction intégrale avec la grande batterie de 98,8 kWh. Les moteurs délivrent ensemble 351 canassons pour 580 Nm de couple. Le TOP 100 est réalisé en 5,8 secondes et sa vitesse de pointe est limitée à 180 km/h.

Le prix minimum de cette version est de 76 800 €.


L’allure : féline ou chevaline ?

Pas de doute, nous sommes bien devant deux SUV familiaux. D’ailleurs, on comprend bien que l’une comme l’autre ont été pensées dès le départ pour « tourner » à la propulsion 100 % électrique. Cependant, Ford fait appel à l’imaginaire et à son histoire avec cette Mustang Mach-E, alors que Jaguar est plus ambitieux et se tourne vers le futur sans se préoccuper de la mode nostalgique.



Mustang Mach-E est indéniablement affiliée au coupé. Le SUV reprend une belle partie des éléments stylistiques spécifiques à la Mustang originale. Ainsi, on retrouve une grande, et fausse, calandre accompagnée de fins feux à technologie LED. Mieux encore, la poupe reprend les feux typiques à 3 traits lumineux verticaux de la GT.


Les stylistes ont parfaitement su travailler l’allure de ce pur-sang électrique en lui offrant une esthétique indéniablement sportive. J’apprécie particulièrement la ligne de toit qui semble plonger vers l’arrière, comme celle du coupé, grâce à l’astuce visuelle du toit noir.



La Jaguar est étrangement plus disruptive dans son style. L’I-PACE ressemble à un concept-car roulant tant ses lignes ne ressemblent à rien d’autre qu’elles-mêmes. Pourtant, avec ses optiques avant et arrière, ses feux de jour en forme de J ainsi que sa calandre, elle a indéniablement un air de famille avec ses congénères. Mais ses roues flanquées dans les coins et son museau percé pour faire passer l’air sur le capot, et ainsi profiter d’un appui aérodynamique, le tout offrant un profil de TGV à grandes roues, sont vraiment exclusifs.



Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.

Néanmoins, il me faut choisir, et mon vote partira vers la Jaguar… et pourtant, j’adore la Mustang…



La vie en grand des électriques

Les deux machines se présentent avec des mensurations comparables. Du moins sur la longueur, car la JAG mesure 4,68 m, alors que la Mustang allonge un chouia plus ses lignes en mesurant 4,71 m. Dans les parkings souterrains exigus, la Ford gagnera un peu de liberté face à sa concurrente, puisque sa largeur est de 1,88 m contre 1,90 m pour la britannique. L’I-PACE donne l’impression d’être plus ramassée, et cela se confirme avec sa hauteur qui se contente de 1,57 m, alors que la Mustang passe à 1,62 m.

Bon, après, tout se joue à quelques centimètres chaque fois…

On est sur des mensurations quasi identiques, surtout que cela se confirme également sur l’empattement. Il est de 2,98 m pour la Mustang et 2,99 m pour l’I-PACE. Des chiffres dignes d’une limousine, qui se ressentent dès que l’on monte à bord.



À l’avant de la Jaguar, c’est spacieux et confortable, surtout avec l’option sièges sport (issus de la F-Type), alors que les passagers arrière profiteront d’un espace à vivre aussi vaste que dans la Jaguar XJ.

Pour l’américaine, l’espace de vie y est tout aussi important, cela est mis en évidence par l’absence totale de tunnel central, tant à l’avant qu’à l’arrière.
Cela dit, l’ambiance générale est comme plus feutrée dans la JAG. Le mobilier, plus premium, joue parfaitement son rôle, même si la Mustang impressionnera les technophiles avec son immense écran tactile central positionné à la verticale. Mais, que voulez-vous ? On ne devient pas une marque premium du jour au lendemain. Cela demande un certain savoir-faire, et Jaguar en dispose indéniablement plus que Ford.



Passons à la soute à bagages.

Si la lunette arrière inclinée offre une vue réduite vers l’arrière de l’I-PACE, le coffre propose un volume impressionnant de 656 litres. De par le positionnement de la batterie, il est cependant très – pour ne pas dire trop – profond et plutôt haut perché. À l’avant se trouve un compartiment de rangement de 27 litres très utile pour mettre les câbles. Ici, la Mustang fait largement mieux avec un « frunk » de 100 litres compensant le faible volume du coffre qui se contente d’un petit 402 litres. Même sa petite sœur Puma fait mieux…



Le point revient donc à la Jaguar avec la qualité de son mobilier et des matériaux luxueux parfaitement ajustés. Si son multimédia est moins tape-à-l’œil que celui de la Ford, il n’en est pas moins ultra efficace.


Cheval fougueux ou félin affamé ?

Notre Mustang électrique et notre Jaguar électrique sont toutes deux des tractions intégrales usant de la même solution technique. À savoir un moteur sur le train avant et arrière. Les batteries placées dans le plancher offrent une répartition des masses excellente, et même parfaite sur l’I-PACE avec un rapport 50/50.



Cela dit, on comprend le travail fait par les ingénieurs de Ford dès les premiers tours de roue sur route sinueuse. La Mach-E ne veut pas coller au macadam. Elle veut que l’on joue avec elle. Son popotin aime se dandiner à chaque écrasement de la pédale de droite. Tout comme le ferait sa sœur à V8.

Avec la Jaguar, c’est tout le contraire.

Elle est comme vissée au tarmac. Le train avant est capable d’encaisser des forces latérales stupéfiantes. Il faut dire qu’à la différence de la Mustang, la JAG peut s’équiper de suspensions adaptatives et pneumatiques. Ce qui permet, par exemple, à l’I-PACE de descendre de quelques millimètres à haute vitesse. En se rapprochant du sol, elle abaisse encore son centre de gravité et améliore son aérodynamisme. Dans les enchaînements complexes de virages, l’I-PACE singe le comportement d’une supercar et la Mach-E, celle d’une Mustang.



En ville, la Mustang sait être assez confortable avec ses suspensions légèrement souples, mais les amortisseurs pneumatiques de l’I-PACE marquent franchement la différence. De plus, l’anglaise offre le silence et le confort de roulement d’une limousine.



Les consommations des deux protagonistes sont très proches.

Comptez une moyenne entre 20 et 23 kWh avec un minima de 25 kWh sur autoroute. De fait, la Jaguar accuse une autonomie réelle en deçà de la Ford, qui, elle, peut attendre de 430 à 480 kilomètres entre chaque charge, alors que l’anglaise limitera son rayon d’action entre 350 et 400 km.


Parlons-en de la recharge.

C’est certainement le gros défaut de l’I-PACE.

C’est bien ici que l’on voit le mieux sa conception plus ancienne.

Ford a réussi à pousser la capacité de recharge de ses accumulateurs à 150 kW. Jaguar se contente d’un médiocre 100 kW. Comprenez que sur un superchargeur, et en se référant à la norme, du fait qu’elles consomment grosso modo la même énergie, il faudra 18 minutes pour récupérer 200 km d’autonomie à la Ford et 27 minutes pour la Jaguar.

Toutes deux disposent d’un chargeur embarqué de 11 kW en courant continu.

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