Essai nouvelle Polo : Volks, Intox ou Botox ?

Pour un essai sur l’île de Beauté, j’avoue que la nouvelle Polo restylée n’est pas la première cavalière que j’aurais choisie pour flirter avec les courbes du bitume corse. Mais Volkswagen nous assure que « rien n’est impossible » pour sa citadine polyvalente emblématique. Je décide donc de lui donner sa chance. Après tout, elle et moi avons le même âge. Mais à l’heure où je compte mes rides, la star des ventes de la marque allemande s’offre un lifting profond.

Alors que se cache-t-il derrière ce nouveau slogan : Intox ou botox ?

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Arrivé sur place, force est de constater que le bistouri des designers a bien opéré. 46 ans après sa sortie, ce nouvel opus de Polo n’a plus grand-chose à voir avec la petite voiture basique aux lignes abruptes que j’avais connue lorsque j’étais étudiant.
Lifting de surface :
Côté design, à l’avant, une petite rhinoplastie permet à la nouvelle Polo de s’équiper de nouveaux projecteurs LED, présents dès l’entrée de gamme, qui seront rehaussés par la technologie IQ.Light à partir de la version Life. Surlignée par un bandeau LED qui entoure le logo central, la nouvelle grille de calandre lui confère un joli sourire sans toutefois forcer sur le collagène. L’arrière-train n’est pas en reste avec un remodelage comprenant également un nouveau bouclier et des phares joliment dessinés avec des LED. Le tout lui donne une silhouette joliment profilée et un air de famille certain avec sa grande sœur, la Golf. Côté habitacle, cette Polo offre des volumes généreux tant au niveau des places arrière que du coffre, ce qui la rend plutôt accueillante.

Chirurgie lourde :
Mais ce qui est remarquable dans cette version restylée, ce sont les nombreux implants technologiques qui ont été ajoutés, pour certains de série, et que l’on n’est pas habitué à voir sur un modèle de cette catégorie. On notera la présence du Digital Cockpit avec un écran de 8 pouces et l’assistance au maintien de trajectoire Lane Assist. Celle-ci sera combinée sur les versions Style et R-Line au régulateur de vitesse adaptatif et au volant capacitif permettant une conduite semi-autonome de niveau 2. Un petit point qui peut agacer, si vous souhaitez garder la main sur la trajectoire, il vous faudra désactiver le Lane Assist chaque fois que vous remettrez le contact.

Opération à cœur ouvert :
Les entrailles de la bête ont également été revues. Si le moteur diesel a bien été abandonné, Diesel Gate oblige, étonnamment aucune manipulation génétique n’a été prévue pour électrifier en profondeur cette nouvelle Polo.


Un pari osé de la part de Volkswagen qui décline cette citadine en 3 motorisations. La première est atmosphérique et se contente de 80 chevaux avec une boîte manuelle. Les deux autres profitent d’un turbo pour faire grimper l’écurie à 95 et même 110 canassons. Cette dernière est livrée avec une boîte automatique DSG. À noter qu’une version survitaminée de plus de 200 chevaux devrait faire son apparition d’ici peu avec une déclinaison GTI.


Circulation sanguine :

Enfin côté maniabilité la demoiselle se défend à la ville comme à la montagne. La prise en main est rapide. En même temps, quoi de plus normal avec son 3-cylindres turbo de 110 canassons. Ils assurent à chaque instant et ils se montrent parfaitement à leur aise aussi bien sur route qu’en ville. Ce moteur offre suffisamment d’élasticité pour se relancer, même à 1 500 tr/min. Et si besoin, la boîte de vitesses fera tomber un à deux rapports, ce qui transfigurera la Polo en boulet de canon à chaque dépassement, mais dans ce cas, attention à la consommation qui peut monter en flèche.


Si la suspension n’offre pas le moelleux désiré en zone urbaine et pas assez de fermeté sur les routes de montagnes, elle s’accommode bien à une conduite plus coulée que sportive. Il faudra se pencher sur la Polo GTI si vous en voulez plus. Du côté de la direction, rien n’est à signaler. On sait où on met les roues et on ressent les éventuelles pertes d’adhérence en cas d’abus de la pédale de droite.

Conclusion

Même si d’un point de vue design, les modifications apportées sont appréciables sans toutefois transcender cette nouvelle version par rapport à sa devancière, les nombreux équipements technologiques dont elle bénéficie placent cette transformation au-delà du simple relooking. Le résultat est une "petite voiture" qui se place toujours dans les citadines à considérer, mais attention tout de même à ses tarifs. Si son entrée de gamme semble abordable à 18 015 €, elle fait très vite grimper l’addition si on lui greffe un turbo et une finition avenante. Mais c’est à ce prix que Volkswagen nous offre une Polo qui n’a jamais été aussi polyvalente.


Bref… cette nouvelle Polo est sexy, mais pas vulgaire, dynamique sans être sportive, sophistiquée, mais pas barbante.

- Consommation moyenne constatée : 5,9 litres.

- Consommation moyenne sur autoroute : 6.9 litres.

- Prix de base sur la Polo 1.0 80ch = 18.015€.

- Prix de notre Polo TSI 110 DSG R Line = 25 915€.




Les performances

Performance : 3 /5
Tenue de route : 3 /5
Habitabilité : 3/5
Consomation : 3/5
Prix : 2 /5
Confort : 3 /5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

Les

+ De bons moteurs TSI
+ Une BVA douce, mais sportive
+ Places arrière
+ Coffre spacieux

Les

- Un léger roulis dans les virages
- Un Lane Assist un peu intrusif
- Les prix sous forte inflation

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