Essai Porsche Panamera GTS : Parfaite… certainement pas !

Lorsque l’on pense à Porsche, les lignes de la 911 nous viennent immédiatement à l’esprit. Sauf que si vous avez une petite famille et que vous ne voulez pas sacrifier votre plaisir de conduire sur l’autel du « gentil papa », il ne vous reste qu’une solution. La Porsche Panamera.

Et cela tombe bien, surtout pour moi qui en ai pris le volant, puisque le millésime 2021 peaufine encore sa gamme. L’occasion d’une prise de contact de la Panamera GTS, sur les petites routes de l’arrière-pays niçois !

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Porsche Panamera GTS : elle a tout pour elle !

Le nom GTS chez Porsche est une sorte de valeur sûre. Car depuis que Porsche est Porsche, GTS – pour Gran Turismo Sport – désigne les modèles dont l’âme est imprégnée par le sport, sans pour autant tout sacrifier.



La preuve en est, encore une fois, avec cette Panamera GTS qui propose un V8 biturbo de 4 litres de cylindrées cumulant 480 canassons. Grâce à cette cavalerie, elle se place entre la Panamera 4S avec ses 440 ch et la Turbo puissante de 550 ch.



Les ingénieurs nous disent qu’elle a été conçue pour être « la Panamera la plus apte à distiller des sensations de conduite façon 911… ». Pour ce faire, les ingénieurs ont revu en profondeur la copie de cette berline un peu spéciale. Tout commence par un châssis épaulé par des suspensions pneumatiques qui la rabaissent de 10 mm par rapport à une 4S. Puis elle est pourvue de grosses jantes en alliage de 20 pouces pour maximiser sa tenue de route. Les 2 tonnes de l’engin se stoppent grâce à d’énormes freins à disques de 390 mm de diamètre à l’avant, 365 mm à l’arrière. En piochant dans la banque d’organes et dans vos économies, elle peut s’enrichir du pack Porsche Dynamic Chassis Control Sport incluant les barres antiroulis actives et le différentiel arrière à répartition vectorielle de couple (PTV Plus) ou encore les infatigables freins carbone-céramique. Mais surtout, cette Panamera est capable de tourner presque sur elle même, et donc de faire oublier ses 5 mètres de long en ville, grâce à ses roues arrière directrices.


Porsche Panamera GTS : la banane !

Avec une telle fiche technique, on s’attend à quelque chose d’enthousiasmant… Malheureusement, c’est le cas. À tel point qu’il a fallu que les GO de Porsche France usent de subterfuges pour me faire quitter le cockpit de la machine. Il faut dire qu’après avoir roulé 180 km dans l’arrière-pays niçois et profité de ses virolos, ce fut un véritable crève-cœur de la rendre.



Il ne nous a pas fallu plus de 4 minutes pour comprendre que cette Panamera est au sommet de l’automobile. En ville, les suspensions pneumatiques sont vraiment confortables. Les prestations sont dignes d’une limousine et ce n’est pas la boîte de vitesses, et encore moins le moteur, qui viendra polluer cette impression de sérénité.



En rejoignant le nord de côte, la route se libère un chouïa et la Panamera se transforme en routière. Un peu plus incisive, plus réactive, elle répond au quart de tour à chaque pichenette du pied droit. Sur autoroute, elle s’avère également à son aise avec la palanquée d’aides à la conduite qui font d’elle une voiture semi-autonome. Elle est même capable de gérer les bouchons presque toute seule.



Bien heureusement vient le moment des routes de montagnes. Mode « Sport » et même « Sport plus » enclenché et le gentil V8 se transforme en chevaux fougueux. Il hurle sa rage dès que l’on passe les 3 500 tr/min. L’accélération est soutenue, remarquablement linéaire et il faut bien tenir sa nuque, sous peine de devoir porter une minerve juste après cette session. Le pire ce n’est pas ses accélérations tonitruantes. Non… ce qu’elle aime, c’est plonger à la corde d’un virage tout en tenant les freins. Elle se place à la perfection, et le popotin enroule la courbe.



Quant à vous, vous tenez le volant (le même qu’une 911) en alcantara qui vous fait presque pousser des gants de pilote au bout des doigts. Porté par l’émotion, vous désactivez l’ESP. Et là, c’est le grand n’importe quoi.
L’arrière-train se met à glisser, un contre-braquage, on remet les gaz, le V8 pétarade, et c’est reparti pour la catapulte, jusqu’au prochain tournant où elle m’éblouira encore… Avouez que cela n’a rien de courant pour une limousine !

Conclusion

Bien sûr, même en version GTS, la Panamera ne remplacera jamais une 911. Les lois de la physique sont immuables. Deux tonnes sur la balance et plus de 5 mètres de long ont une incidence sur ce fait. Cependant, les performances de cette machine sont ahurissantes et bien dignes des meilleures sportives du marché.

Pourtant, si vous circulez en ville, vous suivrez n’importe quelle Clio grâce à son rayon de braquage ultra court. Merci au train arrière mobile ! N’oublions pas les suspensions pneumatiques qui gomment la moindre imperfection du macadam et l’habitacle silencieux richement équipé qui nous fait penser à une BMW Série 7.



Heureusement, elle n’est pas parfaite !

Cette Panamera reste une Porsche. Elle est donc chère, voire très, très chère. Votre concessionnaire Porsche vous en demandera un minimum de 142 756 €… mais ma monture y rajoute une petite poignée d’options en tout genre qui pousse l’addition à 162 545 €. Et puis, elle n’est pas vraiment économique en carburant. Comptez entre 11 et 23 litres aux 100 km.

Ahhh, j’oubliais. Le MALUS de cette Porsche Panamera GTS est de 30 000 €.



Si le dicton nous dit « quand on aime… on ne compte pas », les faits nous prouvent le contraire. Puisque même chez Porsche, nous Gaulois, optons à la grande majorité pour une Panamera hybride rechargeable. Une solution qui élimine le malus, la TVS pendant plusieurs mois et limite le coût de la carte grise. Sans oublier qu’elle peut même rouler sans une goutte d’essence via son moteur électrique.



Bonne nouvelle ! J’ai également eu l’occasion de rouler avec une Porsche Panamera 4S E-Hybrid… Affaire à suivre.

- Prix de notre Porsche Panamera GTS = 162 545 €
- Consommation moyenne de notre ESSAI = 15,6 litres
- Puissance de notre Panamera GTS = 480 chevaux


Les performances

Performance : 4 /5
Tenue de route : 5 /5
Habitabilité : 3/5
Consomation : 1/5
Prix : 1 /5
Confort : 4 /5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

Les

- La joie de lancer la machinerie
- Habilité en ville
- Performante et confortable

Les

- Consommation
- Tarif
- Style... sans peps !

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