Lancia Gamma : retour programmé à Melfi

La prochaine Lancia Gamma, annoncée pour 2026, semble bien décidée à sortir de ses cartons plastifiés pour aller humer l’air rare de Melfi, au cœur de la Basilicate. Le constructeur italien, autrefois très en vue dans un segment où personne n’avait vraiment demandé son avis, vient de confirmer que son futur modèle — censé symboliser un énième sursaut d’activité — sera produit sur le site Stellantis de Melfi. Une façon, sans doute, de souligner avec un sourire en coin la renaissance annoncée de la division Lancia Corse et de flatter les âmes sensibles qui voient encore dans ce nom le souvenir de quelques épisodes sportifs moins anecdotiques que les cocktails servis lors d’une présentation de presse.
De Balocco à Melfi, la marque prétend renouer avec ses sources, comme un ancien élève qui retourne en salle de classe pour réviser des notes oubliées depuis les années 90. On se souvient que l’usine de Melfi, ouverte en 1994, a produit la seconde génération de l’Ypsilon entre 1995 et 2003. Le lieu n’a pas exactement le charme d’un atelier artisanal tapi dans une ruelle romaine, mais il semble doté d’équipements adaptés à l’époque — c’est-à-dire capables d’assembler des autos électriques, hybrides, thermiques, modulables ou simplement cheloues, sur la fameuse plateforme STLA Medium prévue pour 2026. Cette base technique, multiénergie pour rester assez vague, suggère que la Gamma pourrait recevoir des motorisations diverses, éventuellement électriques, puisque c’est le genre de cahier des charges que l’on s’impose en 2024 pour éviter de se faire taper sur les doigts par Bruxelles.

La plateforme STLA Medium, pour ceux que cela amuse, a été pensée par Stellantis pour supporter plusieurs longueurs d’empattements et différents schémas de transmission. En clair, ils pourront sortir un peu tout et n’importe quoi, du modèle urbain électrique jusqu’à la familiale 100 % batterie, en passant par un éventuel SUV ras du bitume ou une berline plus austère. La Gamma, avec un nom qui fleure bon les souvenirs d’un passé où Lancia vendait des voitures à des gens qui avaient d’autres choix, arrivera donc dans une usine qui produit déjà des Jeep Compass et Renegade. On imagine déjà la cohabitation sympathique entre un modèle italien vaguement prétentieux et des SUV américano-italiens, le tout sous l’œil attentif de robots qui n’ont pas besoin de pause-café.

Bien sûr, l’annonce du retour de la Lancia Gamma s’accompagne des traditionnelles déclarations officielles qui disent tout et rien. Luca Napolitano, Directeur Général de Lancia, affirme ainsi que la Gamma marquera une étape significative vers un avenir électrifié. On ne saurait le contredire. De toute façon, en 2026, si vous n’avez pas un véhicule branché, on vous regarde avec la même méfiance qu’un amateur de diesel hollandais dans une zone à faibles émissions. La production à Melfi, stratégique dans la transition électrique de Stellantis, servira aussi à démontrer que les Italiens savent encore visser quelques boulons sans trop déranger leurs voisins. L’usine a été pensée pour s’adapter à la tendance du moment, à savoir la montée en puissance de l’électrification. On aurait pu choisir un autre site, mais pourquoi faire simple ? Autant retourner là où l’on a déjà des vestiaires à la bonne taille.

Le contexte européen, fait de normes antipollution qui se compliquent plus vite que les grilles de Sudoku, ne laisse pas beaucoup de marge. Un constructeur cherchant à exister, ou à ré-exister, n’a d’autre choix que d’annoncer des modèles électriques, hybrides ou micro-hybrides, tout en promettant des réseaux de distribution modernisés. Lancia prévoit d’ailleurs de déployer plus de 70 concessionnaires dans six pays européens, dont 25 rien qu’en France. On imagine déjà les vendeurs devoir expliquer aux clients potentiels que la Gamma n’est ni un souvenir poussiéreux ni une plaisanterie, mais bien un véhicule opérationnel censé rouler dans la vraie vie. Reste à voir si la clientèle française, traditionnellement méfiante quand on lui vante un « retour », sera sensible à cet argument.

Techniquement, on n’a pas eu droit à la fiche détaillée de la Gamma : pas de chiffres officiels sur la capacité de la batterie, l’autonomie théorique, la puissance de charge, ou la performance des futurs moteurs électriques. Tout cela viendra plus tard, lors de conférences de presse avec slides PowerPoint en 16/9. Pour le moment, Lancia joue la carte du rappel historique, de la filiation avec l’usine de Melfi, et de la continuité dans la renaissance (déjà entamée avec la nouvelle Ypsilon). Pas d’orgie de détails techniques : c’est encore un peu tôt. On sait juste que la STLA Medium doit pouvoir accueillir des batteries plus ou moins grosses et des modules de motorisation électrique unifiés, ce qui devrait permettre de lancer des modèles avec des niveaux de performances variés, sans trop se compliquer la vie côté industriel.

Quant au retour de Lancia Corse, la division sportive autrefois liée à des machines de rallye aux noms qui évoquaient des parcours sinueux, il est mentionné comme un symbole. Une belle accroche pour les amateurs de nostalgie : revoir un badge « Corse » sur un modèle de route a de quoi arracher un sourire cynique, sachant que le rallye est devenu plus strict que la queue d’une boulangerie un dimanche matin. L’Ypsilon Rally 4 HF annoncée donne toutefois l’impression que Lancia veut ressortir un peu de son placard à balais des archives sportives. On verra ce que cela donne : entre législation exigeante, budgets compressés et électrification forcée, lancer une division sportive ressemble à un exercice d’équilibrisme sur un fil pas trop tendu.

Conclusion:

Reste à savoir si cette Gamma, construite à Melfi à partir de 2026, marquera réellement un tournant ou si ce n’est qu’un épisode de plus dans la longue série des renaissances annoncées. Le choix de la plate-forme STLA Medium, la production italienne, le discours sur l’électrification et la distribution européenne semblent indiquer que Stellantis a un plan. Un plan ou un powerpoint, difficile à dire. En tout cas, le lieu de production est confirmé. Il ne reste plus qu’à attendre l’arrivée des premiers prototypes, puis des modèles de présérie, pour voir si la Gamma sera autre chose qu’un simple clin d’œil du passé. D’ici là, Melfi continue de faire tourner ses lignes, mélangeant Jeep et futures Lancia, sous le regard d’ingénieurs probablement plus intéressés par les chiffres de productivité que par la moindre vaine tentative de gonfler l’égo d’une marque qui, elle, tente de retrouver sa place sans se draper dans des qualificatifs creux. On attendra calmement, sans se prosterner devant un capot peint, pour juger l’engin une fois sorti des ateliers. Et si c’est raté, au moins, on pourra dire qu’on n’a pas été surpris.

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