Essai Volkswagen Passat SW 2.0 biTDI 240 : la force tranquille

Dans sa conquête du haut de gamme, la Passat reçoit un nouveau moteur diesel, à la fois puissant et gorgé de couple, associé à une transmission intégrale. Une alternative crédible aux rois du premium??

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Fan des berlines et curieux de tester constamment de nouvelles choses, j’avais depuis quelques semaines noté la Passat TDI 240 sur ma liste de voitures à essayer. Une déclinaison absente de la Superb et qui permet à la Passat de se distinguer encore un peu de sa cousine tchèque...

Sobre mais élégante
Hormis les grosses jantes de 19 pouces et les logos 4Motion sur la malle arrière et les ailes avant, ne cherchez pas de signes distinctifs de la présence d’un gros moteur sous le capot de cette Passat pas tout à fait comme les autres. Même la sortie d’échappement est masquée. Une sobriété sans doute souhaitée par les acheteurs, d’autant plus que l’écrasante majorité est destinée aux flottes d’entreprise. Certains ont tout de même l’œil et ont identifié le pedigree de l’engin en assénant un méchant coup de clé durant la période de l’essai…
L’habitacle est plus démonstratif et j’apprécie les goûts du service presse qui s’est lâché sur la configuration. L’intérieur blanc est tout bonnement magnifique et tranche avec les habituelles ambiances mortifères. Il n’y a franchement rien à redire et aucune fausse note à signaler. Bravo. 
La Carat Edition est imposée en 240 chevaux. Il s’agit de la finition la plus élevée et cela explique que les tarifs ne débutent pas à moins de 52 250 € pour le SW auxquels s’ajoute le malus de 900 €. Malgré tout, le carnet d’options est encore très bien rempli et coûteux. En contrepartie, la technologie embarquée reçoit ce qui se fait de mieux actuellement. On est vraiment dans une mini Phaeton avec tout ce qu’il faut en espace à bord, devant comme derrière. Cerise sur le gâteau, le coffre est tout simplement gigantesque avec une contenance allant de 650 à 1 780 litres.

À pleins poumons
Voici un petit topo technique qui, je l’espère, ne sera pas rébarbatif. La Passat repose sur une plateforme (la même que la Superb) n’autorisant que des moteurs transversaux. l'Audi A4 récupère de son côté des blocs longitudinaux. C’est ce qui explique que ses moteurs V6 (en diesel notamment) ne soient pas chez VW. Plutôt que de s’embarrasser à adapter les V6 Audi pour les placer dans le bon sens, Volkswagen a choisi de produire un moteur sur une philosophie différente. Les motoristes sont partis du vaillant deux litres et lui ont greffé un second turbo. L’avantage est double : c’est moins de poids sur le train avant et la consommation ainsi que les rejets de CO2 sont, normalement, inférieurs. En revanche, le résultat est moins noble que sur les précédentes Passat W8 et R36. 
Dans un souci de rentabilité, ce moulin arrivera très bientôt dans le Tiguan. La fiche technique est alléchante avec 240 chevaux et 500 Nm de couple. La première impression laisse présager un tempérament plutôt sage. Un peu plus tard, j’ai enfin l’occasion de me laisser aller à plus de fougue sur le pied droit. Les reprises sont alors éloquentes. Pas de doute, il y en a sous le capot. La poussée s’accompagne d’une sonorité rauque franchement pas désagréable qui fait oublier qu’il ne s’agit « que » d’un mazout. Certains turbo essence modernes n’offrent pas pareil rendu sonore, c’est dire. Mais c’est surtout dans l’agrément à la conduite que ce moteur se laisse apprécier. La double suralimentation confère une allonge insoupçonnée pour un diesel qui accepte de prendre sans broncher plus de 5 000 tr/min. Bluffant ! Dans un souci de simplicité, cette motorisation n’est associée qu’à la boîte à double embrayage DSG. Malheureusement, j’ai toujours autant de difficulté avec elle. Mal gérée à mon goût, elle est en net retrait face à la concurrence, y compris face aux boîtes auto. Enfin, la consommation moyenne s’est établie à 8 l/100 km sur mon essai. Une valeur correcte au vu de la cavalerie et du gabarit du véhicule.

Efficace mais trop sérieuse
Compte tenu de la puissance et du très gros couple, il était inconcevable pour Volkswagen de ne pas proposer la transmission 4Motion. Cela se comprend. La tenue de route s’en retrouve très sécurisante comme je l’avais déjà relevé sur la Skoda Superb 4x4. En revanche, si vous recherchez un comportement affûté pour ne pas dire presque joueur, il faut oublier. La rigidité allemande dans toute sa splendeur ! Mais, contrairement à une A4 B9 272 chevaux, handicapée par un poids démesurément élevé, la Passat s’en sort – de mon point de vue – mieux.
Notre version d’essai était équipée de la suspension pilotée DCC. Le confort est de mise, en toutes circonstances. Dommage, par contre, que la direction soit trop légère, quel que soit le mode. Un défaut qui éradique en grande partie toute envie d’attaque sur petites routes qui est d’autant plus étonnant que VW a de très bonnes directions sur ses dernières générations de voitures… 

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