Essai Aston Martin : né sous DBX

Loin de l'outrancière DB6, Aston Martin a fait une entorse à l'élégance – So British – pour laquelle elle fut notoire.

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Les poignées d'ouverture de portes sont toujours aussi scabreuses. Il faut être averti pour ne pas se taper la honte d'entrée de jeu. Appuyez sur la zone avec le relief, faites sortir la targette avec le pouce, capturez-la avec les autres doigts et empoignez le tout. La porte s'ouvre ! How do you do…

À l'intérieur, une odeur de neuf vous invite à vous lover dans un univers cuir raffiné, une omniprésence se prolongeant même jusqu'aux pare-soleil, qui finira par ravir les adeptes du sadomasochisme. Humm, naughty !

Fini, les entrées acrobatiques au ras du sol. Maintenant, on grimpe à bord de l'Aston Martin DBX. Perchée haut, chaussant des pneus spécifiques à la DBX de 23 pouces, vous trônez avec fierté et dominez l'environnement routier – enfin, vous le pensez ! Mais en fait, vous passez incognito. En effet, les pneus sont des Pirelli Noise Cancelling System, du moins, juste à l'avant.

Hélas, les 707 chevaux et le moteur ultra-feutré du V8 n'y feront rien…

« Ah, c'est une Aston, ça ? ! », s'étonne un passant. Heureusement, c'est écrit à l'arrière, des fois qu'on aurait un doute, car le logo matifié n'aide en rien, non plus… Si vous pensiez flamber à ce prix-là, eh bien, c'est raté. Bloody hell !

À l'arrêt, impossible de faire rugir la bête. Passé 2 000 tours, le moteur s'éteint. Alors, vous cherchez à passer en mode sport et, tant qu'à faire, vous activez le bouton « échappement », non pas que les 4 énormes servent à rien, mais des fois qu'ils auraient été déconnectés par une énième norme de restriction européenne. Là encore, peu de différence. La diode de témoin étant tellement faible, vous inspectez une deuxième fois s'il est bien activé.

Alors, vous faites une accélération sur ce tronçon, 234 km/h, ça fait du bruit à l'intérieur, on ne le sent pas car on n'est loin d'être écrasé dans les sièges, mais l'excès de vitesse est bien là. Keep calm, baby, la vraie élégance, c'est la discrétion…

Niveau conduite, on retrouve les boutons notoires P, N, D, R au niveau de la console centrale, qu'il faut activer d'une pression. Attention à ne pas appuyer par erreur sur le bouton du milieu qui sert à « Start » ou « Stop » the « Engine ».

« Ah, mais je la reconnais, s'exclame Samy Beriah. Je la conduis souvent », me lance nonchalamment cet ancien trader à New York.

« C'est la plus rapide de sa catégorie », vient confirmer son acolyte Rachid Djillali, chef du restaurant Giulia, qui avoue adorer la DBX.

Tous deux connaissent bien ce SUV de luxe, qu'ils choisissent naturellement pour s'affronter lors de courses auto dans le jeu Dirt 5 sur PlayStation 4.


Mais que s'est-il passé dans la tête des ingénieurs chez Aston ?

En plus de l'incertitude concernant l'acteur qui incarnera le futur James Bond, maintenant, on peut se demander quelle sera donc sa prochaine voiture…

« 007 ne conduira assurément pas cette DBX 707, ou alors probablement ses sbires », prédit Sylvester Djualim, vidéaste et membre du club James Bond France. Son prix pouvant atteindre les 300 000 euros ne suffira pas à lui garantir son ticket d'entrée dans la prochaine saga cinématographique. Oh Lord !

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