Essai Marco Polo : le yacht de Mercedes est roulant !

Mon Mercedes Marco Polo d’essai… c’est quoi ?

C’est tout simplement le plus exclusif !
La firme à l’étoile n’a pas lésiné pour me mettre dans de bonnes dispositions. Car en réalité, si cet article est un essai focus sur le Marco Polo, j’ai en réalité pris deux vans aménagés durant les beaux jours pour vous faire un comparatif entre les deux stars du segment. À savoir notre Mercedes Marco Polo et le très populaire Volkswagen California.

Bref… notre Marco Polo est donc le haut de gamme.
Il s’agit de la version 300d 9G-TRONIC AMG Line Edition 2023.
Comprenez donc que cette superbe machine à évasion est l’ultime version avant le gros lifting prévu pour le millésime 2024 de la gamme « Classe V », de laquelle le Marco Polo fait partie. D’ailleurs, cela se voit au niveau du prix de vente. Si le Mercedes Marco Polo débute sa grille tarifaire à un peu plus de 77 500 €, notre sublime version culmine à presque 120 000 €. Mais pour ce prix, vous avez le « top du top ».

Tout commence par ce qui se cache sous son capot. Il s’agit tout simplement du meilleur groupe motopropulseur de la gamme. Il ferait même pâlir certaines GTI puisqu’il est question d’une écurie de 237 canassons. Ils proviennent d’un bloc-moteur réputé pour sa fiabilité et sa robustesse. Un 4 cylindres turbodiesel à injection directe cubant 2,2 l. Il envoie la cavalerie sur le train arrière, en sachant que vous pouvez opter pour la transmission intégrale en option, via une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Ce gros bloc pourrait faire craindre un gros appétit. Pourtant, ses consommations normées sont étrangement basses, avec une moyenne de 7,9 l/100 km. Ce qui limite ses émissions de CO2 à un peu plus de 200 g. Cerise sur le capot, comme c’est un véhicule de loisirs, il n’est pas soumis au malus… Bienheureusement, car il aurait flirté avec les 30, voire 40 000 € dans le cas contraire.

Dans l’habitacle, on entre dans un nouvel univers.
Celui-ci mélange l’intérieur d’une voiture à celui d’une cabine de yacht. Oui… c’est bien cela. Prendre un Marco Polo, c’est presque comme partir en croisière. On navigue à travers les routes dans un petit studio aménagé. La différence, c’est que si on trouve à l’intérieur du Marco Polo un frigidaire, 2 brûleurs au gaz, des placards, un évier et une multitude de rangements de bonne facture pour ses maillots de bain, on vit surtout à l’extérieur. C’est pour cela que notre belle étoile bleue est capable de déployer une « pergola » sur son flanc droit. Elle augmente ainsi sa surface habitable de plusieurs mètres carrés au-dessus de la porte latérale coulissante qui, dans notre cas, est électrique, tout comme la portière de son coffre.
Autant vous le dire tout de go : si de coutume je peste contre ce genre d’équipement, ici, il est très pratique. C’est même l’un de ses points forts. Revenons à bord, car si vous gagnez en surface de vie avec cette « toile tendue », sachez qu’avec 3 clics sur l’écran multimédia, trônant sur la planche de bord parfaitement réalisée, vous pouvez doubler la surface de couchage.
En effet, le van Mercedes dispose d’une « tente de toit » à ouverture et fermeture électrique. Le Marco Polo se transforme ainsi en véritable studette parisienne, avec en sus la banquette arrière qui s’allonge pour offrir un autre double couchage.

Information importante : s’il pleut ou que l’envie vous prend, vous pouvez vous repaître d’une énorme casserole de farfalles sauce tomate à l’intérieur du Mercedes puisqu’il y a une table coulissante qui se positionne devant la banquette arrière et que les 2 sièges avant pivotent pour composer une belle tablée pour 4.
Il pleut !
La tempête enrage à l’extérieur.
La température chute plus vite que la fameuse pomme de Newton ?
Point de souci. Marco Polo dispose d’un chauffage additionnel pour ce genre de péripétie. Il transforme le yacht roulant en véritable sauna en moins de 15 minutes.

Au gouvernail du Marco Polo ?

Être essayeur, c’est parfois très ingrat.
Si, si, je vous assure !
Ce n’est pas qu’on ne s’amuse pas au volant du Marco Polo, non, mais on regrette d’être obligé de conduire. En effet, les passagers profitent d’un confort, et surtout d’un espace à vivre inégalable. Grâce à la table, aux espaces de rangement, à l’éclairage multiple et à la modularité de la banquette, on peut y travailler, y jouer, s’y reposer, pique-niquer, dormir… Bref, on peut y vivre… même lorsque le pilote enquille des centaines de kilomètres.

Pendant ce temps, au volant, après s’être habitué à la position de conduite très haute, on s’amuse à enfoncer généreusement l’accélérateur pour envoyer paître le fan de tuning qui nous colle aux basques depuis quelques minutes. Il faut dire que le gros diesel a de la ressource, avec 500 Nm de couple disponible dès 1 600 tr/min. Il en dispose tellement qu’il peut catapulter cette armoire normande, de près de 2,5 t, à 100 km/h en moins de 9 secondes.
8,8 secondes pour être exact !
Et avec une vitesse maximum de 214 km/h, autant vous dire qu’il faudra être sur Autobahn pour voir une grosse berline capable de vous passer sur la droite.
Le freinage est lui aussi au niveau de la firme, avec un très bon mordant. Pourtant, le Marco Polo ne peut s’empêcher d’avoir du roulis lors d’un évitement. C’est du moins vrai lorsque vous laissez la position « Comfort ». Car, en mode « Sport », les amortisseurs se rigidifient et éliminent une grande partie du tangage sur route de montagne. On est sur un comportement digne d’une berline. Surtout que Mercedes n’a pas lésiné et nous offre sa célèbre 9G-TRONIC, une boîte auto à 9 rapports qui confirme la maîtrise de la marque dans ce domaine.

Par contre, l’ergonomie est parfois une plaie.
Il me faudra plusieurs jours pour m’habituer au levier de vitesses, qui prend la place du commodo de droite généralement utilisé pour les essuie-glaces, qui se retrouvent à gauche avec les clignotants.
Je vous dis pas le nombre de fois où j’ai, par mégarde, désactivé la boîte de vitesses ou mis un clignotant à la place des essuie-glaces… Et le pire, c’est que cela ne s’arrange pas plus que ça avec le multimédia. Il est alambiqué et nécessite un apprentissage d’une semaine avec votre geek de neveu de 14 ans. Par contre, grâce à lui, il est très aisé de placer le Marco Polo entre deux citadines en plein centre-ville de Sarlat. C’était au centimètre près, mais grâce aux caméras qui nous offrent une vue à 360°, la mission n’était pas impossible.