Essai Mitsubishi Pajero : avant de nous dire adieu

En début d'année, Mitsubishi annonçait l'arrêt de la commercialisation de son mythique 4x4, le Pajero. Ce multiple vainqueur du Paris-Dakar n'est plus dans les bonnes grâces des fiscalistes. Vaincu par l'écotaxe, ce mythe sur 4 roues motrices tire cependant sa révérence avec une dernière salve de 300 modèles.


La rédaction ne pouvait donc en rester là. Il nous fallait un baroud d'honneur digne de lui. C'est la raison pour laquelle je me retrouve avec Julien à Calvi, sur l'Île de Beauté, avec l'un des derniers Pajero qui sera vendu dans l'hexagone, pour un ESSAI digne de cet engin pas comme les autres.

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Mitsubishi Pajero : ce n’est pas un SUV
Le Pajero n’a jamais succombé aux sirènes de la mode. Alors que les tendances vont vers les SUV, ces sortes de breaks surélevés au look de 4x4, le Pajero est resté fidèle à lui-même en conservant ses valeurs. C’est-à-dire le travail, et de préférence dans des conditions difficiles.

Quelques chiffres pour nous en convaincre. 33 % des propriétaires de Pajero utilisent leur véhicule en tout-terrain pour le travail, et 43 % font de l’off-road pour les loisirs (contre respectivement 12 et 18 % pour les SUV). Enfin, 31 % des clients de Pajero remorquent, contre 11 % pour les SUV.
Mitsubishi Pajero : le dernier des Mohicans
Des capacités de travail que l’on retrouve aisément dans ses lignes. Qu’il soit disponible en châssis long à 5 portes ou en empattement court à 3 portes, le Pajero ne fait pas dans la cosmétique vulgaire. Son allure est dédiée à sa fonction. Il conserve ainsi les attributs stylistiques d’un véritable 4x4 comme avec son museau court offrant un angle d’attaque optimal pour grimper des côtes, de grosses optiques pour éclairer comme il se doit la nuit tombée, une calandre largement percée pour le refroidissement de son gros moteur et la roue de secours portée en sac à dos sur la porte de la malle arrière.

Malgré son allure de brute épaisse, le Pajero est un véhicule moderne, en témoigne son équipement. On a droit à un système audio qui adapte le volume à la vitesse, une caméra de recul et un GPS qui utilise un disque dur de 30 GO. Il est même possible de télécharger instantanément vos musiques préférées dans ce même disque dur. Soit environ une playlist de 2 000 morceaux.
Mitsubishi Pajero : un pur, un dur !
S’il sait rester civilisé à l’intérieur, il n’est pas question pour autant de mettre de côté le caractère viril de l’engin. Et ce n’est pas son dodu 4 cylindres turbo diesel qui me démentira puisqu’il s’agit du plus gros quatre cylindres disponible sur une voiture de série. Il cube 3,2 litres, dispose d’un double arbres à cames en tête, de 16 soupapes et d’un intercooler.

Ce colosse délivre 190 chevaux pour 441 Nm de couple disponible dès 2 000 tr/min. Autant vous dire qu’il tracte fort, très fort même, puisqu’il est donné avec une capacité de remorquage allant de 2,8 à 3,5 tonnes… À des lustres des performances des SUV modernes qui flirtent en moyenne avec les 500 kg.
Mitsubishi Pajero : en tout-terrain, il fait des merveilles !
Il est clair que ce Pajero n’est pas des plus agile sur route. Taillé pour tracter son cheval de course et sortir du macadam bien lisse pour attaquer les montagnes, il avoue ici ses limites. Cela dit, ses suspensions souples qui ont tendance à prendre du roulis savent rester agréables lorsque le bitume se dégrade. Il révèle son potentiel dans des conditions extrêmes.

Le Pajero, dans la pampa corse…
J’ai pu utiliser ici son Super Select 4 II. Kézako ? C’est un système 4 roues motrices qui dispose d’un différentiel arrière autobloquant et d’une transmission auxiliaire. Pour le piloter, il suffit d’enclencher le second levier de vitesses pour sélectionner l’un des quatre modes de transmission.

En mode 2H, les roues arrière sont motrices. Le mode 4H offre quatre roues motrices en permanence. La répartition est de 33 % vers l’avant et 67 % vers l’arrière en temps normal, et peut aller jusqu’à 50/50. « 4HLc » implique le blocage du différentiel central : la répartition de la puissance est égale sur les 4 roues. Et « 4LLc » y ajoute une gamme de vitesses courtes.

Dans les faits. Rien ne lui résiste ! Ni les pentes, ni les pierres, ni les ornières boueuses. À chaque difficulté, il suffit de laisser faire la machine. Et ce n’est pas la petite flaque d’eau profonde de 70 cm qui lui offrira la réplique.

Conclusion

Pajero ce n'est qu'un "Au revoir" !

Pas de doute, on est dans un 4x4 à l’ancienne, qui malheureusement va devoir nous abandonner par la faute à une réglementation contraignante sur les émanations de CO2. Elle sonne par ailleurs le glas de l’époque insouciante des vrais 4x4. Heureusement, Mitsubishi nous propose ses 300 derniers exemplaires, sans oublier son pick-up L200 pas encore touché par les vils bureaucrates.

Les performances

Performance : 3 /5
Tenue de route : 2 /5
Habitabilité : 3/5
Consomation : 1/5
Prix : 3 /5
Confort : 3 /5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

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