De Paris à Saint Petersbourg : essai de 5 840 km en Hyundai Kona

Comme chaque année, le top départ de la saison estivale est l'occasion pour la rédaction de se lancer dans un traditionnel road trip. À occasion exceptionnelle, potentiomètres exceptionnels ; nous les avons donc poussés encore plus loin, en visant la ville de Saint-Pétersbourg, depuis Paris, pour soutenir les Bleus avant la grande finale de la Coupe du monde.
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Si le ballon rond a très peu de place dans nos colonnes, l’équipe de La Revue Automobile est tout aussi à l’aise avec les notions de bancs de touche que de bancs de cylindres. Ainsi, pour cette année, nous avons décidé d’aller soutenir les Bleus en Russie, à la recherche d’une seconde étoile sur leur maillot.

Également présent sur le maillot de nombreux joueurs en Europe, mais aussi un partenaire de longue date de la Coupe du Monde, c’est Hyundai qui s’est associé à notre road trip estival, en nous fournissant les clés du Hyundai Kona, dans sa configuration 1,0 litre T-GDI de 120 ch.

88 km/h de moyenne au pays de la vitesse

Après une courte mais sérieuse préparation administrative liée au véhicule et aux FanID, qui font toujours office de visa touristique temporaire en Russie, nous avons retrouvé le Hyundai Kona au pied de la Tour Eiffel, grille de départ de notre périple à travers l’Europe de l’Est. Un voyage pas vraiment organisé, puisque c’est notre progression qui dictera nos étapes, dont la première se situera en Allemagne, à quelques kilomètres de la frontière belge.

Un repos bienvenu après avoir goûté à l’infernale circulation parisienne un vendredi après-midi, et avant une traversée de 750 km en Allemagne, le pays de la vitesse libre sur autoroute. Encore une fois, cette réputation allemande semble légèrement surfaite. Car s’il existe encore quelques portions à vitesse libre, le bandeau de bitume autoroutier allemand est infesté de zones de travaux, longues de plusieurs dizaines de kilomètres et espacées par des distances encore plus courtes. De quoi mettre à mal les consommations, en sollicitant continuellement le moteur, ainsi que notre patience.

Pour ménager notre fatigue au volant, nous avons donc usé de l’aide au maintien de voie du Hyundai Kona qui, associée au régulateur de vitesse, donne un vague aperçu de conduite autonome : bien calibré et rarement mis en défaut, le système gère le véhicule tout seul, avant de réclamer les mains sur le volant au bout de 10 secondes, et même de désactiver brutalement toutes les aides après 15 secondes. Évidemment, le chrono défini ne laisse pas libre cours à notre imagination pour tuer le temps, mais l’opération peut toujours s’avérer utile à condition de ne pas quitter la route des yeux.

Hôtel sans étoiles

Passé ce détournement du dispositif électronique, nous approchons péniblement de Berlin, pour une visite éclair de la capitale allemande, quelques pauses photographiques et le ravitaillement des hommes et des machines, avant d’entrer en Pologne. L’occasion de retrouver avec amertume, dans ce pays voisin, des barrières de péage (toutefois plus abordables qu’en France). Une peine rapidement oubliée avec la vitesse réglementaire de 140 km/h. Si les deux voies ne sont pas les plus confortables pour espérer dépasser des camions agonisants devant des locaux visiblement trop pressés, la constance des limitations nous a permis de rattraper un peu notre retard sur le programme.

En partie, puisque pour rejoindre la Russie, nous devons faire nos adieux à l’autoroute, pour une longue route secondaire qui bifurque en direction du nord, excessivement fréquentée par les semis qui assurent la liaison avec les pays voisins et la mère Patrie. Alors que le soleil se couche sur la route 61, nous entrons dans une forêt tout aussi sombre que la nuit, toutefois moins effrayante que les nombreuses aires de repos où nous envisageons de passer la nuit. Après avoir rencontré de nombreux établissements complets ou à la fréquentation particulièrement douteuse, le verdict tombe comme un marteau sur l’enclume : c’est le Hyundai Kona qui nous offrira son hospitalité pour la nuit.

Avec un coffre de 361 litres assez juste pour accueillir une grosse valise et un bagage cabine, la banquette permet de libérer jusqu’à 1 143 litres. De quoi offrir un lit de fortune pour l’un, avec la configuration ¾ de la banquette, alors que les bourrelets et la dureté des sièges en cuir seront plus redoutables pour l’autre. Pour éviter des grincements d’articulations au réveil, ne faites pas comme nous : réservez un hôtel à l’avance, c’est mieux.

Les stigmates du communisme

Après une courte nuit, nous finalisons une traversée de 798 km sur les routes polonaises, pour entrer en Lituanie. En guise de cadeau d’adieux, un policier nous offre un coupon souvenir, d’une valeur de 200 zlotys (près de 50 euros), pour excès de vitesse : constamment limitée à 90 km/h, cette dernière portion en descente est en revanche limitée à 70 km/h, avant de déboucher sur un parking, doté d’un repaire à radar et d’un bureau de change, où la caissière savait pertinemment le montant que j’allais réclamer ! Etonnant ?

Finalement, ce souvenir ne sera pas une punition, mais plutôt une mesure préventive, qui nous poussera à être plus vigilants quant aux limitations. C’est alors que nous décidons d’activer l’affichage tête-haute du Hyundai Kona, agréable à lire et qui plus est, doté d’un rappel de la limitation grâce à la lecture des panneaux. Un équipement salvateur pour passer sous les trop nombreux radars de Lituanie, dont l’affiche complète ne traverse pas, hélas, la polarisation de certaines lunettes de soleil.

En outre, les routes qui commencent à être de plus en plus défoncées, mais en cours de rénovation, nous obligent à lever le pied. La garde au sol confortable de 17 cm du Kona est un atout pour franchir les raccords hasardeux, mais la dureté de la suspension, qui plus est associée aux jantes de 18 pouces, chahute excessivement les passagers à bord. C’est donc à un rythme détendu que nous emmenons notre Kona dans la petite Kaunas, aux charmes trop cachés par un passé soviétique. Une constante dans la plupart des municipalités d’Europe de l’Est, fières de leur passé médiéval – comme la douce et coquette ville de Riga – ou, à l’inverse, attachées au poids d’un lourd héritage des étendards marqués du marteau et de la faucille.

La roulette russe

Deux jours et demi de route plus tard, nous quittons les rives de la mer Baltique en direction de notre destination finale, Saint-Pétersbourg. Après une courte escapade de 21 km sur les routes vides et embrumées d’Estonie, le tableau ne devient guère joyeux à l’approche de la frontière russe, un pays qui cultive à merveille la froideur de son image : la frontière singe de très près les portes d’entrée d’une base militaire interdite, avec des rideaux de fer couverts de barbelés, des gardes armés jusqu’aux dents et une ambiance visiblement trop crispée pour les journalistes, certes spécialisés, que nous sommes.

Après 1 h 30 de démarches administratives, de contrôles de tous genres à trois postes différents et des doutes quant à l’authenticité de l’un de nos passeports, la Russie s’ouvre devant la calandre béante du Huyndai Kona. Dès les premiers kilomètres, l’ambiance routière ne change guère : les voitures sont rares et le jour ne semble pas vouloir se lever sur cette forêt dense et interminable. Au fil des kilomètres, la civilisation revient peu à peu. Le paysage devient plus bétonné, avec des barres d’immeubles en désuétude, et le trafic est plus hasardeux.

Si l’on exclut les nombreuses zones de travaux, où la circulation sur terre se fait à un rythme raisonnable et sans débordements, les portions bitumées, aussi bien lisses que défoncées, laissent place à un menaçant ballet de véhicules. Ainsi, sur une deux-voies, il n’est pas rare d’observer des dépassements dans les deux sens, formant ainsi un front de quatre véhicules occupant toute la chaussée. Peu habitués à ce genre d’exercices, nous avons rapidement appris le code de circulation locale : sur les 400 km de trajet, nous avons donc épousé le bas côté, tout en nous attachant à éviter les vendeurs de fruits et légumes sur le bord de la route et en prenant soin d’éviter un face à face avec un véhicule arrivant dans le sens opposé. Une véritable roulette russe automobile, où les voitures pourraient s’emboutir comme des Poupées russes, aux conséquences moins joyeuses, souvent compilées sur YouTube avec des vidéos populaires.

Rembobinage express

La circulation adopte des aspects plus réglementaires à l’approche de Saint-Pétersbourg, assurément l’une des plus somptueuses et douces villes de Russie. Pourtant plus ouverte au monde extérieur que les villages de Pskov ou Louga qui bordent la Leningradskoye que nous venons de découvrir, nous ne manquons pas de passer pour des extra-terrestres dans notre Hyundai Kona. Si son style clivant mais réussi attire le regard, son indisponibilité sur le marché russe (au profit du Creta, un lointain cousin du Kia Stonic développé pour l’Inde) et ses plaques françaises sont tout à fait singulières dans la Venise du Nord. Les autochtones, dont la sympathie mérite d’être soulignée, dégainent pouces levés et appareils photo aussi vite que Samuel Umtiti à la 51e minute de la rencontre opposant la France à la Belgique ce jour-là.

Après une savoureuse victoire, il est temps de rembobiner notre escapade, dans un délai en revanche plus court d’une demi-journée. Nous effaçons donc les détours touristiques, pour un trajet plus fonctionnel. Le temps de faire une dernière séance photo dans un centre vide de circulation, aux aurores, et de s’offrir une tournée express des monuments, grâce à la visualisation 3D du GPS tactile où nous pouvons cibler les spots les plus intéressants Nous enchaînons avec désormais 500 km de route russe. Le mode d’emploi dorénavant assimilé, nous gagnons de précieuses heures en nous autorisant des dépassements made in Russia : si les 172 Nm de couple ne collent pas au siège, la disponibilité du 3 cylindres permet d’enregistrer un 80-120 km/h chronométré en 8,3 secondes sur le troisième rapport. De quoi pouvoir passer à temps devant les véhicules arrivant en face, mais pas suffisant pour espérer dépasser cette Lada 2107 rouillée, mais visiblement animée par quelque chose de non homologué pour la route !

Ce gain de temps dépensé à la frontière lettone face à un douanier enchanté d’instaurer une ambiance tendue, c’est finalement en Allemagne que nous parvenons à respecter le timing avec, cette fois-ci, de plus nombreuses portions à vitesse libre. Avec un régulateur fixé à 150 km/h, et de rares pointes de vitesse pas rassurantes à 192 km/h (vitesse maximale annoncée de 181 km/h pour le Hyundai Kona), nous passons la frontière française, à 2 572 km de Saint-Pétersbourg, au terme de deux journées pleines.

L’arrivée à Paris, dans une circulation tout aussi éprouvante que ce voyage au long cours, annonce la fin de ce périple et la somme de notre escapade. Ainsi, cet aller-retour dans la ville des Tsars affiche un kilométrage total de 5 842 km. Une longue distance qui aura été rude pour nos vertèbres sur les routes des pays de l’Est ou sur les quelques raccourcis empruntés, mais particulièrement agréable grâce à la dotation généreuse du Hyundai Kona. Avec tous les équipements activés et une conduite, pardonnez-moi, sans aucune considération vertueuse, notamment en Russie, le crossover a englouti 401 litres d’essence, soit une moyenne de 6,86 l/100 km.

Conclusion:

Affiché à partir de 19 500 euros en finition Initia, le Hyundai Kona grimpe à 26 000 euros en finition Executive. A ce prix là, l’équipement de série étant alors complet ne laisse que la peinture métallisée et la roue de secours au catalogue des options. Assurément l’un des meilleurs rapport prix/équipement de la catégorie, avec un malus maîtrisé de 113 euros et une garantie cinq ans.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
2 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
3 / 5
Confort
2 / 5

Verdict

  • - Style décalé
  • - Dotation technologique
  • - Disponibilité du 3 cylindres
  • - Confort particulièrement ferme
  • - Consommation urbaine (près de 10 l/100 km)
  • - Volume du coffre juste

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