Aston Martin Paris à Lille Art’up : entre automobile et art contemporain

On pourrait croire que certaines voitures, par orgueil, n’oseraient pas s’exposer ailleurs que dans un garage climatisé ou sur les vénérables pavés d’un défilé mondain. Aston Martin Paris, pourtant, fait fi de ce genre de préjugés pour s’inviter, du 13 au 16 mars, au salon Lille Art’up, précisément sur le stand H11. C’est un peu comme si la belle Anglaise, réputée pour ses lignes affûtées et ses rugissements calculés, décidait de se mettre un pinceau sous le capot et d’aller saluer les amateurs d’art contemporain. On l’imaginerait presque en train de baguenauder, en robe de soirée, sous l’éclairage cru des projecteurs. Alors, que vaut ce grand tourisme lorsqu’il rencontre l’art à la française ? Voici quelques éléments pour comprendre le phénomène.

L’automobile et l’art font-ils bon ménage ?

D’aucuns diraient que l’automobile de prestige a déjà sa place dans certains musées : lignes sculpturales, matériaux élaborés, finitions méticuleuses, il ne manque pas grand-chose pour y voir un prolongement logique de la création artistique. Selon Aston Martin, chaque modèle est une « sculpture en mouvement ». Difficile de les contredire, mais attention à l’excès de flatterie : en France, il n’est pas toujours bienvenu de tomber en pâmoison devant un volant ou un capot. Contentons-nous de noter que la marque britannique, qui cumule plus d’un siècle d’existence, s’est forgée une réputation solide dans ce secteur restreint de l’automobile grand tourisme.

À Lille Art’up, la filiale parisienne d’Aston Martin a décidé de célébrer cet ADN, non pas par une énième conférence où l’on compte les boulons chromés, mais en exposant la Vanquish V12. Pour ceux qui n’ont pas suivi toute l’histoire, la Vanquish se positionne comme un coupé haut de gamme capable de vous propulser à des vitesses que votre assureur regardera d’un œil sombre. Son design n’est pas là pour enjoliver un stand – du moins pas seulement – mais pour rappeler que l’art du mouvement ne se limite pas aux coups de pinceau.

Quand un capot devient une toile

À l’occasion de cet événement, Aston Martin Paris a aussi convié l’artiste Gaël Darninche à présenter une œuvre singulière : un capot de DB9 réinterprété façon tableau abstrait. Pour la petite histoire, un capot Aston Martin, c’est un peu la quintessence du luxe mécanique. Il recouvre un moteur qui ne demande qu’à s’exprimer, tout en renvoyant la lumière avec un certain aplomb. Lorsqu’un artiste s’y attaque, le résultat peut s’apparenter à un mélange entre un objet de musée et un puzzle géant qui jouerait avec les reflets.

Darninche a misé sur des textures et des reflets pour créer une forme d’équilibre : ni trop tapageur, ni trop discret. Cet espace de créativité trouve écho dans l’univers d’Aston Martin, où la carrosserie prétend au raffinement tout en revendiquant un caractère mécanique fort. L’artiste avoue avoir été intrigué par la rencontre de la peinture et du mouvement, l’un statique, l’autre déchaîné. On peut donc s’attendre à une pièce qui mêle les codes de l’automobile haut de gamme et la démarche artistique contemporaine.


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Le rôle de BPM Group et la dimension événementielle

L’initiative est portée par BPM Group, un acteur français qui concentre différentes marques automobiles sous une même bannière. Avec plus de 30 marques représentées et un réseau de 135 établissements, BPM s’est forgé un statut de poids lourd sur le marché de la distribution. On peut aimer ou non la propension de ces grands réseaux à manier chiffres et bilans, mais force est de constater qu’ils savent s’implanter dans des événements soigneusement ciblés. Ici, l’objectif est clairement de rapprocher la mécanique de l’univers artistique en exploitant le cadre de Lille Art’up, foire spécialisée dans la création contemporaine.

Pour les visiteurs en quête de sensations, Aston Martin Paris a prévu des essais (aussi appelés « test drives ») à l’Hôtel Clarence, non loin du salon. Cette double configuration – exposition d’art sur le stand H11 et essai routier en parallèle – permet de couvrir tout le spectre de l’expérience : on observe d’un côté la coque stylisée de la voiture, et de l’autre on met en pratique, au volant, ce qu’elle a vraiment dans les entrailles. Pour peu que la météo lilloise daigne se mettre au sec, l’idée de conduire un véhicule d’exception juste après avoir admiré ses lignes revisitées par un artiste a de quoi intriguer les amateurs de contrastes.

Un regard curieux

En France, on a l’habitude d’observer les marques de prestige avec un mélange d’admiration et de distance. Aston Martin ne fait pas exception. Véhicules de grand tourisme, motorisations musclées, tarifs qui donnent de légers frissons : tout cela s’inscrit dans un registre où la marque revendique un certain art de vivre. Alors, est-ce que ça a sa place à Lille Art’up ? Le pari, c’est que l’automobile peut être un objet de contemplation et d’émotion, au même titre qu’une sculpture ou une installation conceptuelle. Après tout, les lignes d’une sportive et les arabesques d’un tableau cherchent parfois la même chose : capter l’attention et sublimer la matière.

Aston Martin Paris profite de cette occasion pour souligner que son activité n’est pas qu’une question de châssis et de chevaux fiscaux : c’est aussi un univers où se croisent design, assemblage à la main et quête de précision. Certains y verront une énième opération marketing, d’autres y dénicheront un réel dialogue entre deux formes d’expression. Toujours est-il que la présence d’un artiste comme Gaël Darninche donne un peu de piment au discours. Transformer un élément purement fonctionnel (le capot) en pièce décorative ou conceptuelle, c’est une façon plutôt originale de manifester qu’un véhicule peut susciter autre chose qu’un simple désir d’adrénaline.

De l’esthétique à la performance, sans exubérance

Lorsqu’on parle de voitures de luxe, on pourrait facilement glisser vers des propos exagérés. Mais l’époque nous rappelle que la sobriété est parfois de mise. Oui, la Vanquish V12 affiche un gabarit et une puissance qui ne se destinent pas vraiment aux rues pavées et étroites du vieux Lille. Oui, le cuir qui habille l’habitacle évoque un sens du détail soigné. Non, il ne s’agit pas d’une révolution technologique. On reste dans un prolongement cohérent de ce qui fait l’identité Aston Martin : un moteur généreux, un dessin soigné et une recherche assumée de performance.

Pour justifier une telle présence dans un salon dédié à l’art contemporain, on notera simplement que la frontière entre objet utilitaire et œuvre artistique peut être ténue, pour peu qu’on y injecte de la cohérence et une touche de poésie. Aston Martin Paris et BPM Group semblent avoir saisi cette nuance, en proposant un angle différent pour présenter la gamme. Certains passeront peut-être plus de temps devant le capot revisité que devant la voiture complète, ce qui serait à la fois cocasse et révélateur.

Conclusion:

Un rendez-vous 

Au final, le salon Lille Art’up s’impose comme une plateforme plutôt bien choisie pour cette mise en scène : il attire un public habitué à scruter l’inédit et à s’enthousiasmer pour des formes d’expression variées. Se greffer à cet élan permet à Aston Martin Paris de brouiller les frontières entre la mécanique et l’esthétisme, sans se lancer dans un discours trop mielleux. L’invitation au test drive, au Clarence Hôtel, parachève l’expérience en montrant que l’automobile, au-delà d’un objet à contempler, est faite pour parcourir l’asphalte.

Dans ce contexte, on aura l’occasion de vérifier si la fusion entre un constructeur centenaire et la création contemporaine séduit. Les amateurs de design industriel trouveront certainement de l’intérêt à contempler la Vanquish V12. Les curieux de tout poil, eux, viendront peut-être pour s’amuser de l’idée qu’un capot devienne un support de peinture. Et si ce mariage ne vous convainc pas, vous aurez toujours un prétexte pour découvrir un salon d’art contemporain et faire un tour par les spécialités locales, avec ou sans quatre roues motorisées.

Ce qui est sûr, c’est que cette opération met en lumière une démarche qui va au-delà de la simple exposition de carrosserie. Entre la participation d’un artiste qui revisite le style Aston Martin et l’engagement d’un groupe comme BPM, la passerelle entre le grand tourisme et les arts visuels s’affiche sans complexe. Reste à voir si, dans ce cadre, l’éclat d’une carrosserie en métal rivalise avec la profondeur d’un tableau abstrait. L’expérience vaut peut-être le détour, ne serait-ce que pour vérifier de ses propres yeux qu’un moteur peut cohabiter avec le pinceau, dans une ambiance où, la plupart du temps, on se contente de commenter la finesse d’une œuvre en sirotant un verre de jus d’orange.

En définitive, voilà un petit bout de chemin artistique qu’Aston Martin Paris semble emprunter : une promenade entre l’élégance mécanique et la créativité la plus contemporaine. Et qui sait, peut-être qu’en s’aventurant au gré des stands, vous finirez par considérer votre prochaine voiture comme une toile vierge, prête à recevoir votre propre vision de l’esthétique. Ne comptez pas trop là-dessus pour négocier le prix, mais au moins, l’idée aura le mérite d’alimenter les conversations, si ce n’est un virage subtil dans la manière de percevoir l’automobile.


Performance


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