Nouvelle Audi Q3 : L’arme fatale des ronds-points civilisés

Look de teuton bodybuildé

Au premier coup d’œil, on comprend qu’Audi a voulu donner du muscle sans faire de gonflette. Les lignes sont affûtées comme une lame d’alpage, les hanches semblent avoir fait de la fonte, et la calandre Singleframe, perchée comme un hibou en haut de la façade, annonce tout de suite qu’on n’est pas ici pour jouer à cache-cache. La bande LED arrière court comme un trait de surligneur fluorescent sur un rapport d’expert-comptable, tandis que les nouvelles jantes jusqu’à 20 pouces rappellent que le plastique c’est fini, ici c’est du métal qui tourne.

Et pour ceux qui se demandent si elle existe en vert, en bleu ou en brun mat ? Oui. Même en "Brun Madeire", ce qui ressemble à une teinte de vieux meuble de notaire mais qui, sur carrosserie, donne un air de concept-car suisse en week-end à Ibiza.

Les phares Matrix LED de la Q3 2025 ont été nourris au micro-LED. Non, ce n’est pas le nom d’une start-up crypto, mais celui d’une technologie optique capable d’éclairer la route avec la précision d’un sniper. Chaque phare contient 25 600 micro-pixels lumineux. Ce n’est plus un projecteur, c’est une salle de cinéma. Résultat ? La voiture vous éclaire mieux qu’un mauvais souvenir en pleine nuit. Et elle vous signale même les dangers avec des pictos projetés sur la route. À quand le smiley clignotant pour prévenir d’un radar mobile ?

Ajoutez à ça des feux arrière OLED, une bande lumineuse continue et des anneaux Audi rétroéclairés, et vous avez un sapin de Noël allemand qui prend l’autoroute à 210 km/h.

Une voiture qui lit dans vos gestes (et dans votre fatigue)

Enfoncez-vous dans le baquet conducteur, et vous entrez dans ce que les marketeux appellent un « cockpit digital immersif ». Pour une fois, ils n’ont pas tout à fait tort. Deux écrans géants, un MMI incurvé de 12,8 pouces et un compteur numérique de 11,9 pouces. Le tout orienté vers le conducteur comme un regard de prof principal en fin de trimestre.

Mais ce n’est pas tout. Audi a planqué une caméra qui vous scrute les pupilles. Si vous commencez à cligner comme un hibou sous Lexomil, elle vous prévient. Et si vous continuez à roupiller, la voiture finit par prendre le volant, se gare gentiment, appelle les secours et active les warnings. Bref, elle fait tout, sauf vous border.

Sous le capot : c’est simple, mais pas simpliste

Trois propositions mécaniques. Un TFSI de 150 chevaux avec micro-hybridation, un TDI (toujours vivant, toujours debout) de 150 ch pour ceux qui font plus de 100 km par jour sans vouloir vendre un rein, et surtout une version hybride rechargeable de 272 chevaux. Ce dernier combine un moteur essence, un moteur électrique de 85 kW, une batterie de 25,7 kWh (19,7 nets) et promet 120 km d’autonomie en tout-électrique.

Petit détail amusant : la batterie a quasiment doublé de capacité sans prendre un gramme ou un centimètre cube de plus. C’est un peu comme si votre frigo contenait désormais un bœuf entier sans avoir changé de taille. Magie ? Non, chimie cellulaire optimisée.

La recharge rapide atteint 50 kW en DC, ce qui permet de passer de 10 à 80 % en 26 minutes. Soit le temps de faire un espresso long au bistrot d’autoroute et d’écouter d’une oreille distraite l’argumentaire du commercial BMW sur le modèle d’à côté.

Côté comportement routier, Audi a sorti la calculette et le compas. Suspensions pilotées optionnelles, amortisseurs à double valve, direction progressive... Tout est pensé pour ne pas faire vomir les enfants sur les routes de montagne tout en pouvant déposer un collègue trop sûr de sa Golf GTI au péage de Roissy.

Un nouveau mode "Balanced" remplace l’ancien mode "Auto". C’est subtil, mais ça donne le ton : on ne cherche plus à choisir entre confort et efficacité, on équilibre les deux. Les versions quattro peuvent aussi jouer aux cabris avec un mode "Offroad Plus". À tester sur les pavés de Neuilly ou les trottoirs du 7e.

Vie à bord : numérique, mais pas complètement déshumanisée

L’intérieur fait un bond de deux segments. Design horizontal, plastiques moussés où il faut, inserts lumineux aux effets de fibre optique, ambiance lumineuse sur 30 couleurs, SONOS 420 watts en option... C’est un salon. Mais un salon qui recharge votre téléphone en 15 watts et qui vous dit quand tourner à droite sans élever la voix.

L’écran MMI cache un assistant vocal IA, plus bavard qu’un chauffeur de taxi et plus docile qu’un stagiaire en fin de contrat. Il peut même apparaître sous forme d’avatar sur l’écran. Enfin une voiture qui parle, mais qui ne vous juge pas si vous écoutez Céline Dion en boucle.

Le Park Assist Plus n’est pas là pour rigoler. Il peut mémoriser jusqu’à cinq manœuvres de stationnement, sur 50 mètres, et les refaire sans vous. Vous l’entraînez une fois, et il s’en souvient. C’est votre nouveau majordome des parkings souterrains.

Et s’il faut reculer dans une ruelle étroite, aucun problème. Il refait le chemin à l’envers. Comme un certain Benjamin Button, mais sans le drame.