Essai Can Am Spyder F3 s : le side car des temps modernes

Enregistrant une excellente santé commerciale depuis l'apparition du Spyder, Can-Am a entrepris une mise à jour complète de la gamme de son produit phare. Une occasion pour nous d'effectuer plus de 350 km sur la côte atlantique au guidon d'un Spyder F3-S.
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Je ne suis pas un motard :
Pour se faire plaisir aux commandes d’un engin avec un casque vissé sur la tête il n’y a que deux solutions : soit on se jette sur une des spécialités anglaises à l’image d’une Ariel Atom ou autre voiture sans pare-brise, soit on décroche le sésame qui nous ouvre les portes du monde des deux-roues. Depuis 2008 toutefois, Can-Am propose le Spyder, une moto à trois roues se conduisant avec le permis B.

Malgré une passion irréversible pour les deux-roues, inculquée par mon paternel dès le plus jeune âge, je ne suis pas motard. Ce n’est pas l’envie qui me manque de passer le permis A, mais mon expérience se résumant à une enfance passée sur un vélo et une vie étudiante rythmée par des livraisons, la route pour mener efficacement un deux-roues capable d’aller au-delà des 50 km/h risque d’être longue. 

Mais je devais tôt ou tard passer le cap. Et comme tout bambin, mes premiers tours de roues s’effectuent sur un tricycle. Le Can-Am Spyder, avec sa spécificité de moto a trois roues, est accessible avec le permis B. Une solution autrement différente des objets roulants à trois roues dont seuls les Anglais ont le secret, mais qui dispose ici d’un guidon dirigeant le train avant.

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Faire corps avec les éléments :
J’ai débuté cette initiation de la plus belle des manières, avec un séduisant trajet concocté par BRP, partant de Setubal, près de Lisbonne, en direction de Lagos, tout en longeant les rives de l’Atlantique. Si les rayons du soleil m’ont réconforté lors de la première prise en main du F3-S, la météo portugaise a décidé de me faire goûter au calvaire des motards avec de la brume, quelques précipitations et une température dépassant à peine les 10 degrés.

J’avoue avoir regretté l’espace d’un instant le confort d’une automobile. Mais c’était sans compter sur le travail aérodynamique du Can-Am Spyder F3-S et de son énorme museau qui, par bien des aspects, rappelle celui d’une motoneige. En augmentant le rythme, comme le permettent les longues et soporifiques lignes droites de la N261, aucune goutte de pluie n’est parvenue à tremper ma tenue de parfait néophyte. Le Spyder se montre aussi sécurisant sur chaussé mouillée, à condition toutefois de tempérer les gaz, même si les dispositifs embarqués veillent au grain.

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Le tricycle sportif :
Avec le cerveau dans le coffre avant, qui permet tout juste d’accueillir un appareil photo et quelques collations (24,4 litres au total), le Can-Am Spyder offre quelques ruades du train arrière. Des glisses contrôlées par l’électronique qui demeure toutefois déconnectable, afin de dessiner des virgules un peu plus longues sur l’asphalte. Dans tous les cas, le Spyder vire à plat avec un comportement au demeurant naturel : reste au pilote à se pencher quelques fois pour compenser les forces latérales dans les courbes négociées rapidement. Le passager peut faire le singe sans que cela ne vienne perturber la stabilité de la machine. Dans les enchaînements de virages, il faudra faire preuve de volonté pour garder une trajectoire propre et jouer avec le débattement important du guidon, connecté à une direction quelques fois collante.

Le 1 300 cm3 du Spyder F3-S ne manque clairement pas de vitamines, avec 115 ch à 7 250 tr/min et 130 Nm de couple de couple disponibles à 5 000 tr/min. Une cavalerie qui cohabite avec une masse totale de 408 kg à vide. Ce moteur très coupleux, et ce dès les bas régimes, ne demande donc pas à aller chercher constamment les 10 000 tr/min. Son truc à lui c’est le cruising, enchaînant les rapports de la boîte séquentielle du bout des doigts de la main gauche, d’autant plus qu’avec la poignée droite dans le coin, les passages de rapports se montrent parfois brutaux.

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Just cruising :
Si le Spyder manque de différents modes de conduite, c’est naturellement à rythme coulé qu’il s’apprécie. Il ouvre alors l’univers et la sensation de liberté qui s’associent intrinsèquement au monde de la bécane. La visière relevée, les narines baignent dans les odeurs extérieures, allant de la nauséabonde ambiance des usines pétrochimiques de Sines à la fraîcheur des conifères de Monchique. Le tout étant souvent accompagné des émanations en provenance des disques de frein, équipés de l’ABS et freinés simultanément par la pédale sous le pied droit.

Durant ce périple, j’ai regretté le confort de l’automobile : les conditions météo changeantes et la force aérodynamique exercée sur le corps sur les trajets autoroutiers (préférez une version sans bulle, qui uniformise les turbulences sur le buste plutôt que sur le casque) sont des facteurs qui m’étaient inconnus. La conduite d’un Can-Am est plus fatigante, aussi, avec un ensemble de paramètres à prendre en compte, comme sur n’importe quelle moto, et un pilotage un peu plus physique qu’il n’y paraît. Mais on en ressort autrement moins cassé grâce à la position de conduite idéale, proche de celle d'un custom.

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Le meilleur des deux mondes :
Le Can-Am Spyder n’a pas de concurrence. Il y a bien le Polaris Slingshot, qui est considéré par nos autorités comme une moto a trois roues, mais dont les deux baquets et le volant ne lui permettent pas de livrer les mêmes sensations que le Spyder.

La version F3-S (et toutes les autres versions de la gamme) n’est pas une solution pour les automobilistes qui souhaitent en finir avec les embouteillages. Son 1,5 mètre de large n’autorise pas à se faufiler entre les rangées de voitures et, malgré la marche arrière, son rayon de braquage limite les manœuvres. Mais qui a déjà pesté contre l’encombrement d’un side-car ? Le Spyder, cette sorte de side-car 2.0, est une alternative à ceux qui affectionnent particulièrement la balade le week-end, hésitant encore entre un cabriolet et une moto. En quelque sorte une niche de marché, pourtant bien existante au regard des volumes de ventes estimés aux alentours de 7 000 exemplaires en France.

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Can-Am propose trois versions. Si le F3-S a notre préférence pour son look et son tempérament sportif, certains automobilistes reconvertis ou vétérans de la bécane opteront pour le confort et l’espace de rangement du Spyder RT. Le milieu de gamme F3-T rassemble le meilleur des deux mondes avec des top-case portant le volume jusqu’à 78 litres ou 138 litres avec le F3-T Limited.


Conclusion:

La gamme du Can-Am Spyder débute à partir de 17 999 euros avec le F3. Il faudra prévoir un chèque de 22 199 euros avec le F3-S à boîte robotisée, alors que le Spyder RT Limited s’affiche à 31 999 euros. À noter qu’il faudra ajouter une rallonge pour passer les 7 heures requises pour conduire cet engin avec un permis B.Toutefois, certains concessionnaires sauront vous offrir cet examen.

Note : 16/20

Bien vu :
- Facilité de prise en main
- Caractère du moteur
- Confort relativement préservé
- Freinage ABS puissant

À revoir :
- Encombrement sur la route
- Rangements étriqués (Spyder F3)
- Prix salés


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