Maserati GranTurismo Folgore : une base solide mais à travailler

Il y a des marques qui vous esquisse un sourire et allume une petite flamme dans vos yeux à leur évocation, surtout lorsqu’elles ont une consonance Italienne. C’est ainsi qu’au moment de la confirmation de cet essai, mon âme de photographe s’est de nouveau enflammée. Mais en revenant 2 min sur Terre, il faut se rappeler que Maserati traverse une période compliquée, au niveau des ventes de modèles thermiques mais surtout électrique, ayant purement annulé la version “décarbonatée” de sa MC20. Du coup, en prenant le volant de cette GranTurismo Folgore, est-on face à un sacrilège?
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Divine à l’extérieure, imparfaite à l’intérieur

Succédant à une GranTursimo ayant marqué de son empreinte un très longue période allant de 2007 à 2023, cette nouvelle mouture à la lourde tâche de renouveler le style de ce modèle mais également de la marque.

Avec ses courbes travaillées et son regard perçant, Maserati a préféré jouer la carte de la subtilité pour cette seconde GranTurismo. Visuellement elle capte l’attention dès le premier regard, preuve en est avec le nombre de têtes tournées dans la rue à son passage.

En observant plus attentivement sa face avant, les phares se fond plus discrets et le regard perd en intensité par rapport à la précédente. Néanmoins, l’immense calandre béante estampillé du trident est toujours présente, attire l’oeil et vous rappelle ses origines.


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Si l’on peut regretter une face avant timide, la marque a su conserver ce qu’il fallait, à savoir une silhouette générale qui fascine. Clairement quelque chose se passe en l’observant et en vous positionnant sur le 3/4 arrière, on y découvre alors des hanches sculptées et une poupe qui remonte avec subtilité.

La configuration de cette version d’essai avec son bleu Emozione (à 1513 €) parmi les 23 coloris proposés, viennent ajouter une émulsion visuelle afin de sortir des tristes noir / blanc / gris. Mais une fois à l’intérieur, l’enthousiasme retombe un peu.

Si la qualité des matériaux est bonne dans l’ensemble, il y a un goût de trop peu pour cette gamme notamment sur le traitement de certains plastiques, aux niveau des portières ou des commandes au volant. On se sent néanmoins bien installé à bord avec des sièges moelleux et bien enveloppant (y compris pour un bon gabarit).

Si besoin les réglages électriques du siège comme du volant permettent de trouver position à son goût sans sacrifier la visibilité des compteurs, néanmoins avoir un affichage tête haute dernier cri aurait été un plus et permis de s’aligner sur la concurrence. Car là où le bas blesse, c’est que cette GranTurismo reprend des composants vus chez d’autres marques du groupe Stellantis, choix découlant très probablement de la politique stricte de Carlos Tavares.

L’affichage tête haute est ainsi dépourvu de nombreuses indications et réglages, les compteurs souffrent d’un design sommaire et peu customisable ainsi qu’un écran central qui souffrent de latences régulières.


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Cet ensemble détonne complètement avec l’image souhaitée pour ce véhicule et peu refroidir. Néanmoins, la GranTurismo garde quelques aspects intéressant pour elle avec 4 places dont 2 arrières praticables y compris pour de grands adolescents / adultes et un volume de coffre correct avec 270l pour un tel coupé (contre 310l sur la version thermique).


Opération séduction sur la route

Oui, cette version GranTurismo roule à l’électron et malgré l’absence de sonorité noble sur la route (au moins la marque n’a pas cherché à le reproduire artificiellement), le public se retourne tout de même à son passage. Mais elle s’apprécie avant tout à son volant et passé les premières accélérations, un sourire se formera sur votre visage.

Oui, car cette version Folgore affiche des chiffres assez démentiels sur sa fiche technique avec une puissance de 760 ch, 1350 Nm de couple et un fulgurant 0 à 100 km/h réduit à 2,7s (contre 3,5s pour la version thermique de 550 ch).

Pour avoir une telle puissance, la Folgore dispose donc de 3 moteurs électriques, 1 à l’avant et 2 à l’arrière, permettant également de réaliser une vectorisation du couple et d’avoir une transmission intégrale, ce qui n’est pas de trop afin de faire passer au sol toute la puissance comme de jouer avec la Folgore dans les virages.

Dans les fait, les accélérations sont folles, vous collant au siège et assurant des sensations grisantes notamment lors des enchaînements de virages. Bien qu’affutée sur la route, la Folgore n’oublie pas de rester confortable y compris en mode “Corsa” et ce malgré des jantes de 20 pouces (à l’avant contre 21 pouces à l’arrière), au passage très exposées : attention donc aux trottoirs lors des manoeuvres.


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Mais avec de telles proportions (je rappelle quasiment 5 m de long pour 1,96 m de large) et un poids de 2,2 tonnes, ce n’était pas gagné d’avance de pouvoir placer cette beauté dans les virages.

Et pourtant, les ingénieurs ont bien travaillé sur le châssis ainsi que la répartition des masses : la Folgore démontre une belle agilité et on en demande qu’à la pousser plus loin. Si la Folgore est un pur plaisir à conduire, c’est à nuancer avec le feeling de la pédale de frein qui n’est pas à la hauteur de sa puissance, elle manque de feeling, restant spongieuse à l’attaque comme sur bon nombre d’électrique.

Reste qu’une fois passée cette sensation, le freinage offre assez de mordant pour arrêter une telle masse sans difficultés. Avec de la pratique, il est possible d’anticiper et gérer les freinages mais là où le bas blesse, c’est au niveau de l’ergonomie des commandes.

Si la Folgore vous fais sourire lors des accélérations et virages, il y aura également de la crispation sur une utilisation tranquille au quotidien. En cause, des choix pénalisant pour les commodos mal positionnés derrière le volant, les 3 boutons “cheap” de commandes de boîte situés sur la console centrale et non via un levier / toogle comme sur bon nombre de concurrents.

Pour ce qui est de son évolution en environnement urbain, la Folgore sait s’y mouvoir sans difficultés mais l’adoption des roues arrières directrices comme chez la concurrence aurait été un plus lors des manoeuvres. Avec des batteries utilisant la technologie 800 V, la GranTurismo n’avait rien a envier à une Porsche Taycan ou Audi e-Tron GT.

La capacité nette de la batterie étant de 83 kWh, la Folgore peut vous emmener théoriquement jusque’à 435 km (norme WLTP). Dans la pratique, il est évident qu’une telle puissance réclame du jus mais je dois avouer que j’ai été assez surpris de la consommation moyenne de 20,8 km/100 pour un parcours mixte et sans faire de concession sur les accélérations.

De facto, le rayon d’action de la Folgore oscille plutôt vers 400 km ce qui reste convenable pour un utilisation quotidienne. En revanche, sur autoroute si l’on souhaite se faire plaisir, l’autonomie chutera pour n’offrir que 280 km avant de devoir recharger la batterie. Reste qu’avec une technologie de 800 V, celle-ci peut récupérer de 20 à 80% en 18 minutes sur borne de recharge rapide (avec une vitesse de charge à 270 kW) ce qui reste bon.


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Je dois reconnaître que j’étais quelque peu sceptique du passage à l’électrique pour une telle voiture mais au final - et ce malgré ses défauts - prendre le volant de cette GranTurismo Folgore reste un plaisir tant elle procure de bonnes sensations.


Tarifs : Le court-circuit?

La GranTurismo est proposée en trois versions : une thermique équipée d’un V6 mais déclinée en deux finitions et une électrique. Etonnamment, cette version décarbonatée ne représente pas le haut de gamme et se situe au niveau intermédiaire en terme de tarifs.

C’est néanmoins à relativiser car la version électrique demande un effort de 38 300 € à 196 250 € par rapport à la motorisation V6 de 490ch (à 157 950 €) qui elle, doit s’affranchir d’un malus de 60 000 € rendant la version Folgore plus “accessible”!

Malgré un tel tarif, il faudra piocher dans le vaste catalogue des teintes, jantes et options pour équiper correctement cette GranTurismo Folgore, y compris afin d’avoir la recharge compatible avec les bornes rapides 400V (élargissant alors vos possibilités)… mais à 4200 €, ouch.

Face à cette Maserati Folgore, les concurrentes ne sont pas légions sur ce segment et dans ces tarifs mais on pourra néanmoins regarder également la Porsche Taycan que nous avions déjà essayé.

Mais pour être identique en terme de performances, c’est la version Turbo qu’il faut viser, avec un 0 à 100 km/h abattu en 2,7s et une puissance de 884 ch. D’ailleurs en terme de tarifs on reste dans la fourchette de la Folgore mais avec un tarif plus intéressant car démarrant à 181 600 € et offrant une autonomie WLTP supérieure à 634 km grâce à une batterie de capacité nette supérieure, à 97 kWh.

Etant donné que la Taycan utilise la technologie 800 V, la recharge s’effectue également en 18 min mais de 10 à 80% (contre 20 à 80% pour la Folgore).

La Taycan est affutée sur la route et s’il lui manque clairement le charme à l’Italienne, la qualité de finition ainsi que les équipements proposés sont néanmoins un cran au dessus de la GranTurismo. Comme pour la Folgore, il faudra piocher dans le large catalogue des options faisant grimper la facture : mais quand on aime, on ne compte pas.

Conclusion:

Au risque de vous faire crier, cette version 100% électrique de la GranTurismo séduit pour une alternative qui se veut différente de la version “traditionnelle” thermique, équipée d’un V6. L’expérience sur la route reste plaisante, quel que soit le rythme avec d’excellentes reprises, un châssis qui procure du plaisir à être chahuté et un freinage rassurant (malgré une pédale un peu molle). Ce plaisir gomme une partie de ses défauts d’ergonomie indignes pour un tel standing / prix et malgré tout, cette GranTurismo Folgore peut s’imposer comme un coupé plaisir avec une autonomie correcte pour les balades ou les trajets quotidiens. Reste à voir néanmoins si la marque va réagir au moment du restyling afin de lui faire gagner quelques places dans nos coeurs.

Performance


Performance
5 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
2 / 5
Confort
5 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • Une superbe ligne
  • Agrément de conduite au quotidien
  • Une fusée en mode Corsa
  • Performante et rassurante malgré le poids
  • 2+2 mais possible avec 2 adultes à l’arrière
  • Infotainment pas à la hauteur
  • Des soucis d’ergonomie
  • Une pédale de frein trop molle
  • Autonomie moyenne pour en profiter

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