Si je vous dis Séville.
Vous allez penser à cette ville dont beaucoup disent « qu’elle est très spéciale ». Dans tous les cas, c’est une ville qui ne laisse personne indifférent.
C’est sûrement la magnificence de ses monuments qui lui vaut cette réputation. Ou encore le charme de ses quartiers populaires, comme Triana. Ou bien le parfum de jasmin qui envahit ses places, la guitare espagnole qui résonne dans ses rues. D’autres pensent que c’est grâce à ses fêtes traditionnelles et de ses tapas. Eh bien, me voici parti vers la plus belle ville d’Andalousie, non pas pour arpenter ses superbes ruelles étroites sous influence arabe, mais bien pour aller manger du macadam.
C’est dans ce lieu gorgé de soleil que je vais devoir contenir le nouveau taureau de combat nippon.
Oui, nippon !
Il s’agit de la nouvelle recette du Toyota GT86. Elle est tellement nouvelle que le coupé perd son nom au profit de GR 86, ce qui lui permet de mieux s’accoler à la famille sportive siglée « Gazoo Racing ». Cette GR 86 viendra donc renforcer le menu sportif de Toyota sur le Vieux Continent aux côtés des GR Yaris et GR Supra.

Toyota GR86 : Au menu ?
Tels des gastronomes de haute voltige, les ingénieurs japonais nous offrent une nouvelle recette du « petit » coupé sportif qui a pour but d’améliorer sa saveur.
Pour ce faire, les 4 chambres de cuisson montent en volume.
Elles passent de 2 à 2,4 litres. Bien heureusement, les cuistots ont conservé la saveur originelle en ne cédant pas au sucre du turbocompresseur. Pourtant, après cuisson, ces spécialités de la spatule ne sortent pas loin de
234 canassons à 7 000 tr/min pour 250 Nm présents dès 3 700 tr/min. On progresse donc aussi bien sur la cavalerie (+ 34 ch) que sur la force de traction avec 50 Nm de couple supplémentaires. Comme la cuisson se fait plus tôt, dès 3 700 tr/min contre 6 600 tr/min avec la
GT86, le temps de latence pour atteindre les 100 km/h s’en retrouve largement réduit.
Il ne lui faut que 6,3 secondes contre 7,6 pour l’ancienne formule.
Le fond de sauce n’a pas été négligé.
Ici, les chefs de l’arrière-cuisine se sont lancés dans une nouvelle formule via l’usage de nouveaux ingrédients rigides tout en ajoutant des renforts dans certaines zones clés. Globalement, la rigidité de torsion progresse à plus de 50 % par rapport à l’ancienne formule tout en contenant les calories de 1 270 kg à vide.
Notons que la gestion de la cuisson est largement meilleure avec un intérieur qui convient mieux avec les goûts du jour. Il lui fallait progresser, et elle le fait avec une planche de bord plus moderne, accueillant en son centre un écran tactile de 8 pouces compatible avec
Apple CarPlay et
Android Auto. Devant ses yeux, le chef trouvera un écran d’informations de 7 pouces.
Toyota GR 86 : La dégustation…
La
Toyota GR 86 n’a donc plus rien à voir avec l’ancienne recette.
Et cela se sent dès les premières bouchées.
Table mise.
Bien installé sur sa chaise.
On peut lancer les hostilités.
Gourmand que je suis, j’y suis allé bon train dans les routes montagneuses de la
Vega du Guadalquivir. Les accélérations plus puissantes et le temps de réaction plus court du bloc-moteur sont vraiment une excellente mise en bouche. Plus besoin de faire monter à ébullition l’aiguille du compte-tours. La moutarde monte au nez rapidement et on évite de toucher trop souvent au contrôle de cuisson qui propose 6 niveaux de thermostat.
La répartition du poids entre les essieux est presque parfaite avec un ratio qui balance de 53 à 47 % sur le popotin. La suspension utilisant des MacPherson à l’avant et des doubles triangles superposés à l’arrière, le tout renforcé par une barre stabilisatrice reliée au sous-châssis, cache un tempérament pour le moins pimenté. Bien heureusement, entre les roues arrière motrices se trouve un différentiel mécanique à glissement limité de type Torsen qui s’occupe de pousser les roues extérieures pour ne pas trop partir à la dérive. Un ingrédient issu des concours gastronomiques qui vise à accroître la saveur ressentie par le consommateur lorsqu’il enchaîne les coups de fourchette.
Attention, il ne faut pas se goinfrer. Même si son train avant développe une adhérence réjouissante, le bout de gras cherche toujours à sortir de son assiette. Il faut savoir déguster cette
GR 86 dans les virages. Ne pas remettre le couvercle trop tôt. C’est ainsi que l’on peut se régaler sans avoir à se salir le pantalon.
En guise de dessert, les chefs nippons nous offrent une apothéose sucrée.
Le circuit de
Monteblanco.
Ce tarmac ouvre les papilles de la nippone.
Plus question de se restreindre, on peut y aller goulûment. L’enchaînement des virages et autres courbes dévoile un tempérament joueur, mais pas trop.
On freine.
On enlève de la pression.
On vise le point de courbe.
On débarque. Puis on accélère, et le coupé suit les directives.
Si on a été un peu trop goinfre avec la pédale de droite, la GR86 vous le fera savoir avec une légère glisse lors de son appui latéral.
Un petit contre-braquage suffit pour la remettre dans le droit chemin.
Cerise sur le capot, le freinage tiendra le coup pendant les 4 tours de piste qui nous ont été offerts. Et comme 4 tours, ça reste court, on ne manquera pas de la reprendre en main, pour vous en dévoiler plus de secrets.