Essai Renault Austral E-Tech :La séduction… et tout le reste

Le Renault Austral vient de subir une cure de jouvence. Une vraie "Renaulution", comme ils disent à Boulogne. L’idée ? Faire de ce SUV le chainon manquant entre le familier Kadjar (qu’on a déjà oublié) et les nouvelles ambitions de la marque symbolisées par le Rafale et le dernier Espace. Un exercice périlleux, un peu comme tenter de faire de l’aligot dans une station spatiale : il faut que ça reste cohérent, tout en gravitant dans un nouvel univers.
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Le look : baroudeur branché en col blanc

Son nom, Austral, évoque les terres du Sud, les horizons sans fin, les déserts australiens… alors qu’en vrai, il affronte plutôt les bouchons du périphérique et les ralentisseurs de banlieue. Mais ça marche : l’imaginaire fonctionne.

Visuellement, la signature lumineuse est repensée. Les nouveaux feux LED Matrix Vision à 20 segments par optique forment une ligne incisive, comme un clin d’œil numérique. Ils encadrent une calandre constellée de losanges en 3D, façon bijouterie de luxe pour amateurs de géométrie. Au centre trône le losange Renault, mis en scène comme une broche de gala.

Le bouclier avant gagne une pièce proéminente, une sorte de mentonnière chromée qui élargit visuellement l’ensemble et affirme le gabarit. « Elle permet d’asseoir le regard et de donner au véhicule cet aspect plus large qu’il n’est », précise Benjamin Bochand, responsable produit Austral. Ce n’est plus une voiture, c’est une sculpture en mouvement.

À l’arrière, les feux semblent taillés dans la glace. Chaque pièce s’emboîte comme un puzzle chinois, avec cette impression de cubes flottants dans l’obscurité. En 2026, même les feux arrière doivent avoir une âme. Le logo Renault est désormais “à fleur de peau” : incrusté dans le hayon comme un tatouage de gang sobre mais revendicatif.


Bleu Naxos ou Bleu Outre-Mer ?

La nouvelle teinte exclusive, un “Bleu Outre-Mer” profond, aurait dû s’appeler “Bleu Naxos”, en hommage à la mer Égée. Mais les services juridiques ont préféré jouer la sécurité. Dommage : Naxos faisait rêver, Outre-Mer rassure. Cela dit, la couleur changeante sous la lumière reste l’un des atouts esthétiques majeurs du véhicule.

Monté sur des jantes de 20 pouces baptisées “Altitude”, chaussées par Michelin, le SUV affirme sa posture. Les bas de caisse sont protégés par des lames anti-gravillonnage qui confèrent au profil un style affirmé, presque baroudeur de salon.

Et puisqu’on parle de secrets, sachez que la trappe à carburant, étrangement large, est un vestige d’un plan B diesel prévu à l’origine en 2017. Comme quoi, chez Renault, même les erreurs de plan produit peuvent devenir des anecdotes de style.

À bord : techno, confort et massage

L’habitacle offre un vrai bond en avant. Le mobilier s’inspire de l’esprit “tech-lounge” cher à Renault. L’écran central OpenR de 12 pouces (basé sur Android Automotive 12) est rapide, fluide, personnalisable à l’envi. Le GPS Google Maps s’y affiche même en triple écran, tandis que les applications type MyCanal permettent de regarder des séries pendant une recharge… ou pendant que belle-maman fait les courses.

Le combiné numérique est personnalisable, et l’affichage tête haute, parfaitement lisible, complète les infos utiles. Et si vous avez un jour rêvé d’un quiz musical en voiture, c’est possible, directement intégré dans le système. Parce que faire un blind test années 80 au feu rouge est désormais une option.

Les sièges en Alcantara recyclé, siglés Esprit Alpine, sont plus enveloppants qu’avant. Les surpiqûres bleu-blanc-rouge ajoutent la petite touche cocorico. Chauffants, massants, réglables… mais pas ventilés. Un oubli qui risque de faire transpirer dans le sud.

Autre coquetterie techno : la reconnaissance faciale du conducteur. Une caméra vous scanne à l’entrée, et ajuste instantanément siège, rétros et radio selon votre profil. Un peu comme si K2000 avait lu votre journal intime.


Hybride mais pas tiède

Sous le capot, le Renault Austral E-Tech 200 embarque un bloc trois cylindres 1.2 turbo essence de 130 ch (205 Nm), associé à un moteur électrique principal de 70 ch et à un alterno-démarreur HSG de 25 kW. Le tout alimenté par une batterie de 2 kWh. Cette chaîne de traction full hybride fonctionne sans recharge externe : l’énergie est récupérée au freinage et restituée automatiquement.

L’ensemble développe jusqu’à 200 ch combinés. Le 0 à 100 km/h est abattu en 8,4 s, pour une consommation moyenne homologuée de 4,7 l/100 km. En usage réel, comptez plutôt entre 5,0 et 6,0 litres. Avec un réservoir de 55 litres, l’autonomie approche les 1000 km. De quoi faire Paris-Marseille d’une traite... ou presque.

Confort acoustique et tenue de route

Le confort est l’une des réussites de cette génération. Les suspensions ont été revues, les amortisseurs retouchés pour offrir un compromis digne de ce nom : dynamique sans être sec, stable sans être pataud. Grâce au 4Control Advanced (les quatre roues directrices), le rayon de braquage est digne d’une citadine : 10,1 mètres. Pratique dans les parkings souterrains, surtout quand on cherche la sortie avec le stress d’un radar.

L’insonorisation a été travaillée à coups de vitres feuilletées, de coques de rétros redessinées et de caches additionnels qui réduisent les bruits de 6 dB. Le résultat ? Un habitacle feutré, propice aux longs trajets… ou à l’écoute attentive d’un podcast sur l’histoire de la boîte de vitesses CVT.

Sécurité et assistants : le SUV bienveillant

Au chapitre ADAS, c’est la profusion. L’Austral intègre plus de 32 systèmes d’aide à la conduite : freinage d’urgence, maintien de voie, détection d’angle mort, régulateur adaptatif intelligent, etc. Le bouton physique pour désactiver rapidement les aides reste une bénédiction pour les conducteurs qui préfèrent le bon sens au carillon permanent.

Le système Active Driver Assist offre une conduite semi-autonome de niveau 2, parfaitement adaptée aux trajets monotones d’autoroute. Il gère la vitesse, la distance et le maintien dans la voie. Ne reste plus qu’à lui apprendre à éviter les ralentisseurs de 12 cm en ville.

À l’arrière, on voyage aussi

Les passagers arrière bénéficient d’un espace aux jambes très correct, d’un pavillon lumineux et d’un toit panoramique en option qui donne l’impression d’être dans une capsule de tourisme spatial. Renault n’a pas oublié les familles ni les taxis de province.


Tarifs et verdict provisoire

Les prix débutent à 45 900 € pour cette finition Esprit Alpine, bien dotée mais pas donnée. Les premières livraisons sont prévues dès la mi-juin, à l’occasion des portes ouvertes Renault. La gamme se veut plus lisible : Évolution (entrée de gamme), Techno (milieu), Esprit Alpine (haut de gamme).

Avec plus de 200 000 unités déjà vendues, l’Austral continue de séduire grâce à un cocktail bien dosé : design affirmé, techno connectée, moteur efficient. Un SUV compact qui n’a pas l’air de trop forcer, mais qui coche beaucoup de cases.

Et face aux autres, il vaut quoi cet Austral ?

Dans l’arène très peuplée des SUV hybrides compacts, le Renault Austral E-Tech 2026 ne débarque pas seul avec sa baguette sous le bras. En ligne de mire : le Toyota RAV4 Hybrid, l’un des papes du genre, plus costaud (222 ch) mais aussi plus gourmand, plus cher et, disons-le, aussi expressif qu’un lave-vaisselle scandinave. Le Peugeot 3008 Hybrid 136, de son côté, propose une architecture micro-hybride moins efficiente, mais compense avec un habitacle plus futuriste — tant qu’on n’essaie pas de comprendre comment régler la clim.

Chez les Allemands, le Volkswagen Tiguan eHybrid joue la carte du SUV branché chic, mais s’affiche à des tarifs qui flattent surtout les banquiers. Quant au Nissan Qashqai e-Power, il reprend l’idée du moteur thermique qui ne sert qu’à produire de l’électricité, à la manière d’un hamster dopé à l’essence dans une roue. L’effet est bluffant, mais la douceur de conduite reste en deçà du raffinement mécanique de l’Austral.

Bref, dans ce zoo de SUV électrifiés, le Renault Austral réussit à sortir son épingle du jeu grâce à une hybridation convaincante, une conduite bien calibrée et un intérieur techno sans tomber dans l’overdose tactile. Il ne cherche pas à révolutionner la catégorie, mais il la rationalise — et c’est souvent ce qu’on attend d’un véhicule familial au quotidien.

Conclusion:

La quête d’un SUV pas comme les autres

Quand les vents de la modernité soufflent sur les hauts plateaux de la production automobile, rares sont les modèles qui sortent du rang sans hurler à l’audace. Le Renault Austral E-Tech, lui, avance masqué. Pas de cape rouge, pas de grand discours révolutionnaire, juste une promesse tenue : celle de rendre les trajets du quotidien un peu plus doux, un peu plus intelligents, parfois même étonnamment plaisants.

Dans un monde où les SUV pullulent comme les tapas à Barcelone, l’Austral joue la carte du raffinement silencieux, de la technicité maîtrisée, de l’innovation utile. Il ne transforme pas le bitume en terrain de jeu pour pilotes en manque d’adrénaline, mais il murmure à l’oreille du conducteur moderne, celui qui cherche un compagnon fiable, agile, et capable de traverser la jungle urbaine comme les longs rubans d’asphalte des vacances d’été.

Alors non, ce n’est pas un cheval fougueux échappé des steppes ni un fauve prêt à bondir au feu vert. C’est plutôt un capitaine de frégate, discret mais compétent, qui vous amènera à bon port — avec style, silence et un soupçon d’élégance française.

Le Renault Austral E-Tech ne cherche pas la lumière : il la capte, la filtre, puis la reflète en nuances de bleu outre-mer, quelque part entre la mer Égée et une concession Renault du Val-de-Marne. Et c’est peut-être ça, le vrai luxe aujourd’hui : un SUV qui ne promet pas le monde, mais vous emmène le voir.


Performance


Performance
4 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Confort acoustique au top
  • + Système Google très fluide
  • + Rayon de braquage bluffant
  • - Pas de sièges ventilés
  • - Tarif haut en finition
  • - Volume coffre moyen hybride

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