Bmw Serie 2 Coupe Serie 2 Cabriolet 218d 150 ch M Sport
2017 94900 km Manuelle Diesel
Genesis n’est pas un perdreau de l’année. Créée en 2015 en Corée du Sud, elle n’a officiellement débarqué en Europe qu’en 2021, à pas feutrés, avec un trio de modèles aux noms aussi évocateurs que des mots de passe Wi-Fi (GV60, GV70, G80...). Une approche presque monastique, à contre-courant de l’exubérance marketing d’un Tesla ou d’un BMW iX qui fait plus de bruit qu’un quad Yamaha au petit matin.
Et pourtant, les chiffres parlent. Trois modèles 100 % électriques en catalogue – dont un SUV compact (GV60), un SUV familial (GV70) et une berline chic (G80) – récemment mis à jour avec une autonomie renforcée, une techno qui parle toutes les langues sauf celle des bugs, et un style qui assume ses plis comme un costume bien coupé de chez Wooyoungmi.
Le tout emballé dans un concept de luxe coréen baptisé "Son-nim", qui signifie, en substance : "Tu n’es pas un client, tu es un invité précieux. Donc évite de poser tes pieds sur le tableau de bord."
Pourquoi choisir la Sarthe pour lever le voile sur ce plan d'expansion ? Parce qu’on ne fait pas son entrée en Europe comme on s’invite à une raclette. Genesis a préféré la lumière des projecteurs de la plus ancienne course d’endurance au monde pour signaler ses intentions. Et elles sont claires : participer activement à la fête, voire en reprendre l’organisation d’ici peu.
Avec l’appui d’IDEC Sport, Genesis Magma Racing engage son prototype dans l’European Le Mans Series avec la promesse d’un retour officiel dans le WEC en 2026. Une hypercar GMR-001 est déjà en chauffe, prête à avaler les vibreurs et les secondes, pendant que les responsables marketing peaufinent leurs fiches produit au stand.
Car si Genesis veut séduire l’Europe, il faudra plus qu’un alignement de batteries et d’algorithmes. Il faudra raconter une histoire. Une aventure. Et cela commence par un circuit mythique où Peugeot a pleuré, où Porsche a régné, et où Toyota a appris que la fiabilité se juge toujours au 23e tour d’horloge.
Et maintenant ? Le débarquement est annoncé pour 2026. Les premières livraisons suivront, tout comme les inévitables comparaisons avec les ténors du segment : BMW, Audi, Mercedes, et dans une moindre mesure, DS Automobiles, qui n’en finit pas de se chercher entre deux showrooms.
Mais une question demeure : par quel canal Genesis compte-t-elle vendre ses engins ? Concessionnaires Hyundai ? Agences indépendantes ? Pop-up stores dans des galeries d’art contemporain ? Pour l’instant, mystère. Les responsables européens se gardent bien de répondre, se contentant d’un "plus d’informations à venir" digne d’un teaser de Netflix. On sait seulement que l’approche client restera fidèle à la philosophie coréenne, c’est-à-dire avec le sourire, mais sans l’approximation.
Même flou pour l’après-vente. Parce qu’une berline de luxe électrique, aussi bien finie soit-elle, devra tôt ou tard affronter un clou sur la D974 ou une borne capricieuse à Boulogne-Billancourt. Le réseau Hyundai pourrait être la solution la plus logique, mais on imagine mal une marque qui se revendique premium envoyer ses clients faire la queue entre un Kona diesel et un i10 de courtoisie. Genesis devra donc choisir : miser sur l’existant, ou bâtir de toutes pièces une structure à son image. Et ça, en France, ça coûte plus cher qu’une campagne sur TikTok.
Genesis s’avance sur un terrain miné, mais pas dénué de promesses. Dans un pays où la voiture est encore une religion – parfois même une secte –, l’idée d’un nouveau prophète roulant sur les eaux du premium électrifié ne laisse personne indifférent. L’enjeu est clair : convaincre, sans faire de bruit. Proposer autre chose, sans tomber dans le gadget. Être visible, sans être omniprésent.
En résumé, Genesis devra composer une partition subtile. Entre l’ADN coréen et les attentes d’un marché qui adore juger sur les apparences tout en exigeant le fond. Un marché où le "premium" ne s’achète pas seulement avec de la puissance ou de la connectivité, mais aussi avec un nom, une réputation, un passé.
Or Genesis n’a ni passé ni madeleine à offrir. Juste des promesses, une stratégie méthodique et des batteries pleines. Est-ce que cela suffira ? Peut-être. Ou pas.
Et si c’était là, justement, que tout commençait ?
Genesis vendra-t-elle ses voitures dans les concessions Hyundai, au risque de brouiller les messages ? S’appuiera-t-elle sur des agences exclusives, ou tentera-t-elle le grand saut vers la vente 100 % en ligne, avec livraison en mocassins à domicile ? Et surtout : qui réparera la voiture quand le câble CCS décidera de faire grève ?
Voilà peut-être les véritables questions que la marque devra trancher avant de convaincre les Français qu’elle n’est pas simplement une belle carrosserie de plus dans le paysage. Mais bien une nouvelle histoire à écrire.
Avec, pourquoi pas, un petit accent coréen en guise de signature.
2017 94900 km Manuelle Diesel
2023 37559 km Automatique Diesel
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2023 37559 km Automatique Diesel