Subaru Uncharted : Nathan Drake peut rester au garage

L’Uncharted. Le bien nommé. À défaut d’explorer des jungles pleines de pièges ou des temples incas piégés au mercure, ce Subaru promet des traversées plus banales, mais pas dénuées de style : banlieues pavillonnaires, centres commerciaux climatisés, et pourquoi pas, une route enneigée pour justifier l’écusson AWD apposé fièrement sur le hayon.

Dans un studio bruxellois où le mobilier avait manifestement été choisi par quelqu’un de très sobre (ou très Ikea), la marque aux six étoiles nous dévoile sa nouvelle étoile filante du segment C. L’Uncharted est un SUV compact électrique à la ligne fastback. Et s’il vous rappelle le Toyota C-HR+, c’est normal : ils partagent la même garde-robe technique, les mêmes dessous, et sans doute les mêmes habitudes de recharge. Mais comme chez les cousins, un logo suffit à affirmer sa différence.

Le style : cousin germain, visage distingué

C’est à l’avant que le changement se lit le plus clairement. Là où le Toyota joue les pinces de crabe façon sushi énervé, le Subaru adopte une signature lumineuse plus rationnelle : deux rangées superposées de trois segments LED, comme une étagère de néons qu’on aurait alignés au cordeau. Une découpe trapézoïdale vient encadrer le logo Subaru, dont la taille ferait rougir un badge de Hummer. À l’arrière, on retrouve le bandeau lumineux du cousin japonais, mais amputé de son logo, remplacé par un lettrage SUBARU bien centré, bien net.

Les jantes, elles, vont de 18 à 20 pouces, comme les tailles d’un jean qui aurait mangé trop de SUV. Et en fastback bien comme il faut, le hayon s’incline comme une pente douce, rendant la rétrovision aussi hasardeuse qu’un mot de passe Wi-Fi en alphabet cyrillique.

Habitacle : horizontalité maîtrisée et boutons de survie

À bord, les allergiques aux écrans tactiles peuvent souffler... un peu. Subaru a conservé des molettes physiques pour la climatisation et le volume. Amen. Le reste de l’habitacle est un copié-collé presque pixel-perfect du Toyota C-HR+, à l’exception notable d’un volant à double méplat. Autant dire que si vous avez de grandes mains et un faible pour les demi-tours à une main, vous serez... confronté à un nouveau défi.

L’écran central, un 14 pouces, trône au centre d’un tableau de bord aussi horizontal qu’un discours politique avant les élections. Juste en dessous, des boutons. De vrais. Pour les aides à la conduite, les modes de conduite, et même le volume. Subaru résiste à la mode des cockpits totalement tactiles où changer de station radio devient une quête.

Trois motorisations, zéro hasard

Le menu est clair, et se divise en trois plats principaux. Pour les ascètes de la puissance et les partisans du courant domestique, une version traction avec batterie de 57,7 kWh brut propose environ 445 km d’autonomie. La puissance ? Approximativement 167 chevaux si l’on suit les traces du C-HR+ équivalent. Un choix modeste, mais suffisant pour ceux qui ont compris que le vrai frisson vient rarement du 0 à 100.

Vient ensuite la version à grande autonomie – toujours en traction, mais avec une batterie de 77 kWh et un moteur unique, probablement le même que chez Toyota, offrant autour de 224 ch. Résultat : 585 km d’autonomie annoncée, soit de quoi traverser la Belgique dans tous les sens sans voir une seule borne de recharge... ou presque.

Enfin, pour les pressés, les nordiques et les campeurs qui tractent leur vie derrière eux : la version bimoteur. 343 ch, transmission intégrale, 470 km d’autonomie, 0 à 100 en 5 secondes. Subaru annonce aussi 1,5 tonne de capacité de remorquage, idéal pour tirer votre sens de l’orientation perdu depuis que Waze est tombé en panne.

Le tout avec un chargeur AC 22 kW de série, et une recharge rapide de 10 à 80 % en 30 minutes, même à -10°C, à condition de pré-conditionner la batterie. Pas de quoi battre un chrono sur circuit, mais de quoi éviter les files d’attente aux bornes comme au Drive du dimanche soir.

Châssis et conduite : le flair Subaru conservé

La plateforme commune e-TNGA devient ici e-Subaru Global Platform. Derrière ce nom à rallonge se cache un châssis affiné par les ingénieurs maison, avec direction et suspensions revues, et bien sûr le fameux X-MODE maison pour la motricité sur terrain glissant. En clair, si la neige tombe, vous pourrez toujours aller chercher votre baguette. Ou au moins essayer.

Le centre de gravité bas, véritable obsession de Subaru depuis les moteurs à plat et les ailes d’avion, est ici exploité grâce aux batteries sous le plancher. Cela profite à la stabilité, la tenue de route, et au plaisir de conduite, un mot que certains traduisent encore en émissions de CO₂.