Avant de se pencher sur la stratégie, notons le parcours : Martinez, c’est un CV en ligne droite mais avec des bosses. Une montée en puissance depuis 2015 : Kia, Porsche, Volkswagen Group. Des marques qui, sur l’échiquier automobile, occupent l’échiquier et parfois la table entière.
Depuis 2022, il s'occupait de la presse produit chez VW France. Là, il devait vendre à la presse des T-Roc R Line Diesel avec une autonomie urbaine et des jantes de 19 pouces. Un travail de funambule.
Et voilà que le monsieur passe chez BYD, une marque chinoise qui ne parle pas encore couramment le langage des bistrots automobiles français… mais qui a un portefeuille produit plus garni qu’un buffet d’ambassadeur.
Ce que va devoir porter Michaël Martinez, ce n’est pas seulement une casquette presse. C’est l’image publique d’un groupe industriel chinois dans un pays où le diesel n’est pas encore mort dans les esprits… et où les journalistes spécialisés n’ont pas peur de dire qu’un logo ne fait pas tout.
Chez BYD France, Martinez devra :
expliquer qu’un Seal n’est pas un chanteur mais une berline,
convaincre qu’une Dolphin peut traverser Paris sans transpirer,
faire comprendre que la Denza n’est pas une nouvelle cryptomonnaie,
et surtout, poser les bases d’une communication locale sur un groupe global.
En somme, un défi. Mais pour quelqu’un qui a survécu à des conférences de presse VW, ça reste dans la zone de confort.
Soyons honnêtes : il fallait un profil solide pour ce job. Pas un influenceur à trottinette ou un VRP recyclé du diesel. Il fallait quelqu’un qui comprend l’automobile, les journalistes, et les enjeux d’image d’un géant asiatique qui veut s’ancrer durablement sur le Vieux Continent.
Et il fallait aussi quelqu’un capable de décrypter les acronymes chinois les plus exotiques sans perdre le sourire : Blade Battery, e-Platform 3.0, DiSus, XUANJI… autant de mots qui sonnent comme des sorts dans Harry Potter, mais qu’il faudra rendre compréhensibles pour les journalistes français. Un vrai tour de magie.
La nomination de Michaël Martinez envoie un message clair : BYD ne vient pas pour "tester" le marché, mais pour s’y installer, avec du personnel local, des méthodes occidentales et une volonté de fer… ou plutôt de lithium-fer-phosphate.
Avec Denza qui se prépare, une gamme BYD qui s’élargit tous les trimestres et des ambitions dignes d’un plan quinquennal, BYD a besoin de têtes bien faites pour représenter la marque. Et si possible, de têtes qui savent jongler avec les sensibilités européennes et les codes asiatiques.
Est-ce que Michaël Martinez est l’homme de la situation ? Disons qu’il connaît la maison auto française, qu’il sait où se trouvent les téléphones des rédactions, et qu’il peut expliquer à un journaliste de province ce qu’est un e-axle sans transpirer.
Son profil, à la fois carré et agile, coche les bonnes cases. Il est jeune, mais déjà assez aguerri pour ne pas confondre campagne presse et placement produit.
C’est donc un choix malin, prometteur, et surtout cohérent avec une stratégie d’implantation durable.
Maintenant qu’il est dans la place, reste à savoir quel budget com’ on va lui confier.
Est-ce qu’il pourra faire une pub télé ? Des essais longue durée avec les médias ? Une tournée presse à bord d’un BYD Han jusqu’à la Creuse ? Ou devra-t-il commencer avec deux badges presse et une tente pliable pour les salons régionaux ?
Affaire à suivre...
2023 23408 km Automatique Diesel
2023 11505 km Automatique Diesel