CHAPAL x KELTON : le cuir cause à l’acier, pour une montre pas comme les autres

Flashback : 1972, entre mini-jupes et cocardes

Il fut un temps où les agences de pub inventaient des slogans à l’efficacité nucléaire. Celui de Kelton – « Vous vous changez, changez de Kelton » – résonnait dans les têtes comme un air de Joe Dassin. Pendant ce temps-là, chez CHAPAL, on habillait les idoles de la chanson et les pilotes de course avec des blousons en cuir qui sentaient bon le grand large… ou la ligne droite du Castellet.

La France dansait, achetait des disques, roulait en Simca et s’offrait des manteaux maxi en lapin. Ce monde n’avait pas encore connu l’ABS ni les SUV hybrides. C’était une époque légère, où François Cevert faisait rêver Brigitte Bardot, et où les blousons CHAPAL passaient plus de temps dans Paris Match que dans les armoires.

Une montre comme une capsule temporelle

Cette nouvelle collaboration CHAPAL x KELTON, c’est une machine à remonter le temps, mais sans les piles. Car ici, on parle de mouvement mécanique, de remontage manuel, de boîtier en acier sablé, et même de verre saphir (pas pour les diamants, pour les rayures).

Le cœur de la montre est un Seagull ST1901, clone officiel du légendaire Vénus 175, un calibre suisse des années 40 qui a connu une seconde vie en Chine sous le nom de Projet 304, destiné à équiper les montres militaires du pays. Autant dire que cette mécanique en a vu d’autres, du cockpit au tarmac, en passant par les vitrines de collectionneurs insomniaques.

Deux cadrans, quatre bracelets, et beaucoup de caractère

Derrière le dessin des deux nouveaux cadrans, on retrouve Vincent Bergerat, qui s’est amusé à s’inspirer de tôles rivetées d’avion. Le résultat ? Une esthétique industrielle, presque militaire, où chaque point de soudure évoque un éclat d’aventure – ou une virée nocturne à bord d’un cabriolet sans toit, en 1972.

Le modèle Sky Red & Blue rend hommage au double héritage franco-américain des deux marques. À gauche, une cocarde tricolore. À droite, une étoile américaine. De quoi rappeler que CHAPAL a habillé aussi bien les aviateurs français en 14-18 que l’US Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale. Un peu comme si votre montre vous remerciait d’avoir fait l’OTAN avant tout le monde.

Le modèle Sky White, lui, joue la carte de la sobriété visuelle. Mais ce serait sans compter sur les bracelets Chapalac, qui envoient valser la discrétion avec des couleurs pop-rock dignes d’un concert de Pink Floyd sous acide. Du bordeaux lustré, du vert pomme métallisé, du jaune croco — le tout fait main à Crocq, en Creuse, là où le cuir est encore une affaire d’artisan.

Un bracelet, un passé, une déclaration

Chaque bracelet est une déclaration d’intention. Cuir laqué, tannage végétal, passants bi-ton, boucle en laiton nickelé... Il ne manque plus que l’odeur de garage et un 45 tours de Gainsbourg pour faire le plein de sensations d’époque. On pourrait presque entendre le ronflement d’un V8 à travers les coutures.

Et ce n’est pas qu’une question de style : le cuir Chapalac, verni à la main, est directement inspiré de celui utilisé par l’armée américaine. Comme quoi, on peut faire du vintage tout en restant prêt pour l’attaque aérienne.

Pourquoi c’est plus qu’une montre

À l’heure où tout le monde regarde son smartphone pour savoir s’il est en retard, la CHAPAL x KELTON 1972 nous invite à prendre le temps. À le remonter. À l’écouter. À le contempler comme on regarde une vieille photo d’enfance, un peu floue, mais pleine de souvenirs.

Elle ne donne pas l’heure avec précision atomique. Elle donne le ton. Celui d’une époque où la montre était un accessoire de caractère, et pas un traqueur de sommeil.

Un choix rare, mais pas innocent

Avec seulement 100 pièces au total, cette montre n’est pas pour tout le monde. Elle est pour ceux qui comprennent qu’un accessoire peut raconter une histoire. Et pas n’importe laquelle : celle de la mode française, du cuir militaire, des blousons iconiques, et d’un chronographe qui refuse d’être réduit à une ligne de code.