Voici un nouveau volet sur la Mercedes-Benz CLA. On pourrait presque la présenter comme une voiture tout ce qu’il y a de plus classique, sauf que, dans la réalité, elle s’appuie désormais sur une motorisation électrique dite « haute performance ». Mais inutile de trop insister là-dessus : après tout, personne ne veut savoir que vous pouvez parcourir jusqu’à 792 kilomètres (selon la norme WLTP) en version 250+, ni que la recharge peut aller jusqu’à 320 kW en courant continu. Ça n’intéresse sûrement personne, n’est-ce pas ? Mieux vaut se concentrer sur le reste, comme l’abondance de chiffres qui donnent le tournis ou la nouvelle calandre lumineuse.
Nouvelle CLA : longue, large, mais discrète
La
Mercedes CLA s’étire un peu plus que son prédécesseur : 4,723 mètres, avec un empattement porté à 2,79 m. Pourquoi ? Pas vraiment pour loger des batteries imposantes et un frunk de 101 litres, non, juste parce que les designers avaient envie de revoir les proportions. En résulte une silhouette qui préserve l’esprit d’un coupé quatre portes, tout en accueillant un toit panoramique de série. L’habitacle gagne une pincée d’espace pour les jambes à l’avant (+11 mm) et davantage de hauteur sous plafond. Les passagers arrière perdent 7 mm d’espace aux jambes, mais gagnent en marge pour la tête. Ce genre de compromis sera sans doute anecdotique : l’important, c’est de rouler sans se cogner, pas vrai ?
À l’arrière, le coffre avale 405 litres de bagages, ce qui suffit à trimballer un nombre raisonnable de valises, sans faire exploser le seuil de chargement. Ce volume est en léger retrait par rapport à la génération précédente : c’est probablement la faute à la fameuse répartition mécanique, absolument pas liée à la présence d’un pack de batteries. De plus, le CLA réintroduit un coffre avant (le fameux « frunk ») qu’on n’avait quasiment pas revu depuis les années 1930. On nous souffle dans l’oreillette que ce renouveau n’a rien à voir avec le fait de devoir abriter divers câbles de recharge ou d’offrir un espace utile pour de menus objets.
MB.OS : Le système d’exploitation
Oubliez la modeste clé USB contenant de vieilles mises à jour. Désormais, la
CLA héberge une plateforme logicielle (MB.OS) connectée en permanence au «
Mercedes-Benz Intelligent Cloud ». Ce dispositif permet d’installer des correctifs «
over-the-air », y compris pour des fonctions importantes comme les aides à la conduite. En théorie, plus besoin de passer en concession pour voir si la cartographie a bougé ou si la voiture sait désormais détecter un chat errant. Tout se fait depuis la liaison en ligne.
Au passage, la quatrième génération du MBUX (l’info-divertissement maison) prend ses aises. Les ingénieurs ont greffé plusieurs briques d’intelligence artificielle, signées Microsoft ou Google. L’assistant virtuel, planté dans le Zero Layer du grand écran, serait capable de mener des conversations de plusieurs tours, de comprendre des questions complexes et de se souvenir brièvement de vos répliques précédentes. Le tout serait même associé à un moteur de recherche, ce qui pourrait donner lieu à des échanges étonnants : demander la météo ou la pizzeria la plus proche, c’est devenu plus simple qu’appuyer sur la pédale de frein. On ne soulignera pas trop le caractère électrique de la voiture dans ce cadre, non, c’est un détail presque secondaire.
CLA : Google Maps au volant
Si vous vous demandez comment trouver votre chemin, sachez que le
CLA bénéficie d’une intégration poussée de Google Maps. Plus besoin de sortir son smartphone ou de s’égarer en plein rond-point. La cartographie s’affiche sur le
MBUX Superscreen, grande dalle qui abrite deux (voire trois, en option) écrans. Vous y verrez une représentation 3D de l’environnement, couplée aux caméras et aux radars du véhicule. Un moyen tout à fait anodin de renforcer la compréhension de la circulation et de ce que voient les capteurs.
Bien évidemment, personne ne tient absolument à savoir que, puisqu’il s’agit d’un modèle électrique (pour les versions dites « EQ »), la navigation tient compte des arrêts de recharge. Vous planifiez un trajet, la voiture se charge (ou pas) de calculer la route la plus adaptée pour limiter l’attente en station. Mais ce n’est qu’un détail, passons.
Mercedes CLA : Juste un gadget, vraiment ?
Mercedes CLA adopte une boîte de vitesses à deux rapports, intégrée à la transmission de l’essieu arrière. On vous dira que ce dispositif apporte un meilleur rendement à haute vitesse, tout en offrant un démarrage plus dynamique. Officiellement, c’est pour optimiser l’efficacité sur autoroute et faciliter le remorquage. Mais bon, on ne va pas vous rabâcher que cela sert aussi à exploiter la puissance électrique de manière plus franche, ni qu’une version du CLA (350 4MATIC) développe 260 kW de puissance crête, soit un 0 à 100 km/h abattu en 4,9 secondes. Ce serait faire trop d’honneur à ce qui reste, après tout, un bête dispositif mécanique.
Recharge, batterie et autres bricoles
Du côté de la
batterie, on a droit à un gros bloc de
85 kWh (utilisables), soit une densité énergétique revue à la hausse grâce à un mélange oxyde de silicium/graphite dans l’anode. Personne ne s’intéresse à ces chiffres, mais il est rapporté que la densité gravimétrique serait 20 % supérieure à la génération précédente. La tension de 800 volts autorise des charges à 320 kW en courant continu, ce qui, dans certains cas, redonnerait plus de 300 kilomètres d’autonomie en un petit quart d’heure. C’est un détail qui, d’ailleurs, ne fait vibrer personne. Il paraît aussi que cette approche réduit l’empreinte carbone d’environ 40 % sur l’ensemble du cycle de vie par rapport à l’ancien modèle thermique. Mais on va plutôt s’attarder sur la forme de la calandre étoilée, non ?
Mercedes CLA : Une calandre illuminée
On retrouve une calandre large, agrémentée de 142 petites étoiles LED qui s’illuminent de façon séquentielle. Les designers auraient pu se satisfaire d’un simple bandeau chromé, mais non : la version électrique (pardon, la version «
Technologie EQ » pour ne pas insister lourdement sur l’aspect branché) arbore un effet tridimensionnel qui captive le regard. De même, les phares et les feux arrière adoptent une forme d’étoile reliée par une bande lumineuse, histoire de dessiner, la nuit, une silhouette qu’on ne peut confondre avec une vulgaire compacte.
Mercedes CLA : Hybride 48 volts
Si vous êtes allergique aux prises et n’avez pas la patience d’exploiter la recharge ultra-rapide, une variante hybride à 48 volts arrivera un peu plus tard. Le concept : un moteur électrique inséré dans la transmission, capable de tracter la voiture à petite vitesse en mode zéro émission. Au-delà de 20 kW de puissance demandée ou dès que la vitesse excède une centaine de km/h, le bloc thermique se réveille. Cette configuration se veut modulable en termes de puissance et de transmission (traction ou 4MATIC), question de satisfaire tout le monde. Mais ne nous égarons pas dans ces détails : on sait bien que ce n’est pas la priorité.
Mercedes CLA : Un niveau 2
Mercedes CLA peut recevoir en option un module MB.DRIVE ASSIST, qui consolide le régulateur de distance DISTRONIC avec un assistant de direction actif. On parlera d’un niveau 2 (SAE) d’autonomie. En clair, la voiture garde la trajectoire, gère la vitesse, et assiste même aux changements de voie. C’est le genre de dispositif qu’on pourrait trouver plaisant, mais il paraît qu’on ne doit pas compter entièrement sur la voiture pour deviner nos intentions.
Un habitacle qui flotte ?
À bord, les designers ont adopté une approche minimaliste : console centrale suspendue, écrans réunis dans un grand Superscreen (jusqu’à 35,6 cm pour le passager, quand c’est coché dans la liste des options), et panneaux de porte enveloppants. Ce ne sont que quelques détails sans importance, évidemment. C’est plus intéressant de souligner que la vue depuis le toit panoramique donne l’impression d’être dans une serre. L’intérieur se décline dans de nouveaux coloris, dont l’aqua mint et le clear blue metallic, accompagnés de matériaux type aluminium brossé ou bois à pores ouverts. Un programme qui, certes, n’a pas grand-chose à voir avec l’électrification.
Fiche technique : Mercedes CLA 100% électrique
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CLA 250+
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CLA 350 4MATIC
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Puissance (crête)
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CH
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272
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354
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Couple (crête)
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Nm
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335
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515
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Batterie : chimie cellulaire
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Nickel-Manganèse-Cobalt
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Nickel-Manganèse-Cobalt
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Batterie : contenu énergétique utilisable
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kW
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85
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85
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Puissance de charge AC maximale
|
kW
|
11
|
11
|
Puissance de charge DC maximale
|
kW
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320
|
320
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Charge DC : autonomie après 10 min (WLTP) 6
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km
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285-325
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275-315
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Accélération 0-100 km/h
|
s
|
6.7
|
4.9
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Vitesse maximale
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Km/h
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210
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Consommation d'énergie combinée (WLTP) 7
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kWh/100 km
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12.2-14.1
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12.5-14.7
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Autonomie (WLTP)7
|
km
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694-792
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672-771
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Conclusion:
Bien sûr, on pourrait faire tout un plat du fait que la nouvelle CLA « Technologie EQ » grimpe à une autonomie frôlant les 800 kilomètres, qu’elle se recharge presque à la vitesse d’un plein de carburant, qu’elle intègre des systèmes d’aide à la conduite capables de dépasser la plupart des assistances standard, ou que son ordinateur de bord évolue en permanence pour vous faciliter la vie. Mais restons sobres. Ce n’est, au final, qu’une simple berline allongée qui rendra peut-être service à quelques-uns, tout en se permettant de loger un second coffre sous le capot.
Étonnamment, cette manière de conjuguer un design légèrement revu, une assistance vocale poussée, et une motorisation qui n’a rien de particulier à signaler en matière de couple (335 Nm sur la petite, 515 Nm sur la plus musclée ? Ah bon, vous êtes sûrs que ce n’est pas exagéré ?), c’est probablement ce qui rend la nouvelle CLA un brin plus désirable pour les amateurs de conduite confortable.
Finalement, on se prend à penser que si la marque avait voulu concevoir un véhicule mettant en avant l’autonomie et la recharge, elle aurait fait un argumentaire plus tonitruant. Or, si l’on s’en tient aux documents officiels, on ne retiendra qu’un détail fugace : il y a un beau grand toit panoramique, un meilleur espace pour la tête, une calandre à étoiles LED, et quelques chiffres qui ne veulent pas dire grand-chose. Pour le reste, on vous laisse conclure vous-même, tout en évitant de prêter trop d’attention à ce qu’il y a sous le plancher. Après tout, se focaliser sur cette motorisation électrique serait sans doute exagéré.
Performance