C’est donc officiel : la nouvelle 308, qu’elle soit en format berline bien élevée ou en version SW pour ceux qui ont trop d’enfants ou trop de chiens, exhibe désormais son blason avec la fierté d’un coq qui aurait trouvé une prise électrique. Une rangée de brins lumineux caresse la calandre ton caisse, histoire d’être sûr que tout le monde vous voie arriver — sauf les piétons, trop occupés à croire que vous êtes une Tesla de province.
L’air est canalisé par des prises savamment positionnées pour flatter la soufflerie et les statistiques. Et sous cette allure travaillée se cache un souci de consommation. Pas celle du conducteur, non, mais celle du véhicule, qui devient presque économe — à condition de ne pas appuyer trop fort sur la pédale de droite.
On parle ici d’un grand écart mécanique digne d’un cours de yoga motorisé : la gamme propose du diesel pour les nostalgiques du goudron, de l’hybride pour les anxieux du changement, du rechargeable pour les optimistes et de l’électrique pour ceux qui n’ont pas peur des bornes fantômes.
Commençons par l’électrique, la fameuse E-308, qui joue les équilibristes avec 156 chevaux et une batterie de 58,4 kWh. L’autonomie atteint jusqu’à 450 km, si vous êtes très gentil, que vous n’allumez pas la clim et que vous évitez les autoroutes à vent contraire. Trois niveaux de freinage régénératif permettent au conducteur de faire semblant de freiner sans toucher la pédale, ce qui ne manque pas de surprendre les passagers. Ou les cyclistes. Ou les assurances.
L’hybride rechargeable, elle, combine un moteur thermique de 150 ch avec un moteur électrique de 125 ch pour un total de 195 ch. Mais pas en même temps, évidemment, sinon ce serait trop simple. Résultat : 85 km d’autonomie électrique (selon le cycle WLTP, c’est-à-dire « Quand Le Trafic Permet »), une recharge en 2h05 si vous avez le bon chargeur, ou en 7h25 si vous avez une prise digne d’un grille-pain.
Et puis il y a l’hybride simple, la version « je débute dans la transition énergétique », avec 145 ch, une boîte e-DCS6 à double embrayage, et la promesse de rouler jusqu’à 50 % du temps en tout-électrique en ville. Ce qui, en France, se traduit par « jusqu’au prochain feu rouge ».
Enfin, pour les irréductibles gaulois qui aiment le diesel comme d’autres aiment le camembert non pasteurisé, la BlueHDi 130 est toujours là. Sobre, efficace, capable de traverser la France sans clignoter. Bref, un moteur de pragmatique.
Le volant reste petit, parce que c’est « plus dynamique ». À condition d’aimer regarder le combiné d’instruments en baissant les yeux, ou de conduire avec le torse d’un sprinteur et les bras d’un orang-outan. L’écran central, lui, reste de 10 pouces, et s’accompagne de cinq i-Toggles programmables. Clim, radio, appel à maman, tout y passe, pour peu que vous ayez compris comment les configurer.
Le combiné numérique est désormais en 3D — utile surtout pour se perdre en relief dans les menus. L’éclairage d’ambiance propose huit couleurs, probablement pour se sentir en discothèque en plein embouteillage. Et les sièges, quand ils ne massent pas ou ne chauffent pas (sauf en GT Exclusive, où ils font les deux), obtiennent le label AGR. Ce qui, malgré son nom, ne concerne ni l’agriculture, ni les grandes régions.
La 308 SW reste fidèle à elle-même : pratique sans se sacrifier à l’élégance. Banquette 40/20/40, plancher modulable, coffre de 598 à 1 487 litres, et volet motorisé pour les jours de marché où vos deux mains sont prises par un panier en osier et un enfant de 3 ans qui fait une crise existentielle devant les kiwis bio.
Mention spéciale à l’option Focal, un système Hi-Fi français de 690 watts, parce que parfois, le vrai plaisir de conduite commence quand on couvre les enfants avec du bon vieux rock. Ou du Stromae. C’est selon.
Le chrome, c’est fini. Trop bling. Trop passé. Trop jet-set de Neuilly-sur-Yvette. À la place, Peugeot préfère l’aluminium, l’Alcantara et des logos sans paillettes. C’est sobre, c’est net, c’est français. Même les matériaux jouent la carte verte, avec 31 % de matière recyclée, des plastiques à base de fibre de chanvre (idéal pour un trip écolo), et une volonté assumée de passer au vert sans se faire rouler dans la farine marketing.
Les nouvelles 308 bénéficient de mises à jour à distance, de la navigation TomTom intégrée, de la commande vocale avec IA (oui, même ça), et d’une application MyPEUGEOT qui permet à votre voiture de vous parler, ou presque. Verrouillage des portes, localisation de la voiture, pré-conditionnement thermique, gestion de la recharge… Vous pouvez tout faire depuis votre canapé, sauf lui dire de sortir les poubelles.
Mieux encore : le système « Plug & Charge » permet de brancher et charger sans badge, sans appli, sans carte bancaire, comme si la voiture et la borne avaient décidé de se faire confiance. Une révolution dans le monde de la recharge, qui reste encore, rappelons-le, une partie de cache-cache géant à l’échelle continentale.
Alors à vous de voir si cette nouvelle 308 vous parle, vous attire, vous intrigue ou vous laisse de marbre. Elle a des moteurs pour tous les goûts, des lumières dans tous les sens, des sièges qui massent et des logos qui brillent.
Mais surtout, elle a ce truc... ce je-ne-sais-quoi d’arrogance tranquille. Une certaine idée de la voiture française : bien née, bien pensée, pas donnée, mais pas dénuée de sens. Et qui, à défaut de faire l’unanimité, risque bien de faire parler d’elle.
Stellantis, et plus particulièrement Peugeot, ouvre sa gamme à la fée électricité. Après la petite reine des villes, l’e-208 et son pendant SUV urb... Voir plus
La nouvelle Peugeot e-308 a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours avec son prix de lancement exorbitant. Proposée en finition First Editi... Voir plus
2020 82288 km Automatique Diesel
2022 17454 km Automatique Diesel